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Quelque 400 opposants iraniens déplacés dans une base près de Bagdad

AP – 18.02.2012- Quelque 400 opposants iraniens venant du camp de réfugiés d’Achraf, dans le nord-ouest de l’Irak, se sont installés samedi dans une base militaire désaffectée de la périphérie de Bagdad dans l’espoir que ce qu’ils présentent comme un geste de bonne volonté leur permette à terme de s’exiler dans un autre pays.

Un total de plus de 3.300 membres de l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) vivent dans le camp d’Achraf depuis plus de 30 ans. Saddam Hussein les avait accueillis pendant la guerre contre l’Iran (1980-88) mais depuis la chute du dictateur en 2003, ils représentent une gêne pour le gouvernement qui tente de renforcer ses relations avec Téhéran.

En avril dernier, l’armée irakienne avait mené un raid qui avait fait 34 morts parmi les habitants du camp d’Achraf, situé dans le désert à 60km au nord-est de Bagdad, près de la frontière iranienne.Le gouvernement avait ordonné la fermeture du camp pour la fin 2011 mais il a récemment accepté de la repousser au 30 avril 2012.

Les Nations unies ont obtenu le relogement des réfugiés sur la base de Camp Liberty où ils devraient être mieux protégés et pourront déposer des demandes d’asile auprès d’autres pays. Le porte-parole d’Achraf, Shariar Kia, a déclaré que seuls 30 avaient obtenu l’asile en date de vendredi.

Emportant ce qu’ils pouvaient, de leurs vêtements à leur mobilier, les réfugiés ont quitté avec réticence le camp d’Achraf, sorte de mini-ville dotée de parcs, de musées, d’une université, de mosquées, d’une centrale électrique, pour gagner la base désaffectée cernée de hauts murs de béton anti-explosifs, qui abrite environ 140 bâtiments temporaires. Chacun est équipé d’un réfrigérateur et de l’air conditionné et devrait accueillir neuf personnes. La base sera gardée par des soldats irakiens.

Les réfugiés ont été fouillés par des militaires irakiens pendant presque toute une journée avant de pouvoir partir puis à nouveau à l’arrivée avant d’entrer dans Camp Liberty.

Bahzad Saffari, 50 ans, qui vivait à Achraf depuis 2003, a affirmé qu’on leur avait interdit d’emporter certaines possessions, dont des photographies, fours à micro-onde, antennes satellite pour se connecter à Internet.

Un porte-parole du Premier ministre Nouri al-Maliki a déclaré que Bagdad voyait le déplacement à Camp Liberty comme « une étape positive vers un règlement définitif » de la situation de ces Iraniens désormais considérés comme des immigrés « en séjour illégal » en Irak et dont la présence « a été une source d’irritation pour certains pays voisins ces dernières années ».

L’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), vouée au renversement du régime clérical de Téhéran, est considérée comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, bien qu’elle leur ait par ailleurs fourni des renseignements sur l’Iran. Elle a été rayée de la liste noire de l’Union européenne il y a deux ans. Après avoir commis des attentats et assassinats en Iran dans les années 1980, l’OMPI affirme avoir renoncé à la violence en 2001.

L’organisation est le bras armé du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), basé à Paris et présidé par Maryam Radjavi, qui a accepté le déplacement des réfugiés d’Achraf en décembre dernier. AP