Par Moussa Afshar
CNRI – "La communauté internationale doit reconnaître le droit de participation de tous les pays, spécialement quand il sagit de résoudre un problème qui concerne toute la planète. On ne peut pas éliminer un ou deux pays, déclarait Manouchehr Mottaki, le ministre iranien des Affaires étrangères le 4 mai 2007.
Le ministre des mollahs tenait ces propos à la conférence de Charm El-Cheikh. Cette conférence a été le plus grand rassemblement international sur lIrak.
Le mollah Jannati, président du Conseil des Gardiens qui a la main haute sur le parlement, a qualifié la conférence de Charm El-Cheikh dinvalide. « Est-ce que les peuples de cette région veulent vivre sous la tutelle des Américains et des Anglais ? Est-ce quils veulent que ces pays décident pour lIrak ?"
Le journal Djomhouri Eslami, proche du Guide suprême, la qualifiée de stérile.
La réponse de lIran à la réaction internationale face à son ingérence en Irak a été claire à Charm El-Cheikh :
Une demande iranienne était un calendrier du retrait américain de lIrak. Les mollahs ne veulent pas perdre la possibilité de prendre le contrôle de lIrak. Leur demande a été retirée de la déclaration finale de la conférence.
La requête suivante des mollahs, était que le gouvernement Maliki bénéficie dun soutien ; un gouvernement dont les postes clés dont dominés par la force Qods. La conférence a décidé que le soutien au gouvernement irakien sera conditionné aux progrès politiques.
Durant la conférence, le ministre saoudien des étrangères a refusé de rencontrer Maliki et dautres responsables irakiens. Cétait un mauvais signal pour les mollahs car le principal pouvoir régional na donné aucune crédibilité au gouvernement Maliki.
Dans la déclaration de la conférence, lEgypte a demandé que le gouvernement irakien construise son armée sur une base nationale, et non sur des divisions religieuses. Cela contredit la demande de Téhéran que la force paramilitaires prenne le contrôle de la police et du ministère de lIntérieur en Irak.
La déclaration de la conférence a appelé lIrak à résoudre sa ségrégation religieuse et à dissoudre toutes les milices illégales sans exception.
La conférence a appelé à la participation de toute la population irakienne à la vie politique. Cela va à lencontre du programme du régime iranien en Irak. Contrairement aux pays arabes, lIran veut empêcher la minorité sunnite davoir le moindre rôle dans le nouveau gouvernement.
La conférence a appelé à lajustement des lois irakiennes pour mettre un terme aux purges des membres du Ba’th en Irak. Cest en contradiction directe à ce qui sest passé jusquà présent sous la pression des mollahs iraniens.
La déclaration de la conférence réitère la demande de la Ligue arabe de réunir la conférence de lunité irakienne qui a été reportée depuis un an. Le texte précise que la communauté internationale veut soutenir lIrak, mais quil doit y avoir un accord interne et que le gouvernement irakien doit dabord cesser la violence.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, qui présidait la conférence, a souligné quon ne verrait la fin de la crise en Irak quà travers un accord politique garantissant les intérêts de tous les Irakiens.
La déclaration de la conférence sinscrit dans un processus international et régional visant à dissuader les mollahs iraniens et leurs agents irakiens. Ce processus cherche à briser la stratégie dexpansion des mollahs.
La conférence de Charm el-Cheikh ne visait pas seulement à isoler le régime iranien pour son ingérence en Irak. Elle démontre aussi le mauvais calcul de ceux qui comptaient sur des négociations avec lIran. Ces derniers pensaient que cette conférence serait une occasion pour négocier le rôle de lIran en Irak et lui faire changer dattitude. Cela explique la clémence du département dEtat américain avec lIran. Lambassadeur américain à Bagdad a même rencontré Ali Larijani, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale des mollahs.
Comment ont répondu les mollahs? Ils ont amené Jafar Sahraroudi (un agent iranien bien connu responsable dattaques violentes en Irak et de terrorisme à létranger), dans leur délégation. Le gouvernement américain connaît parfaitement le rôle de Sahraroudi. Larmée américaine avait attaqué un bâtiment appartenant au régime iranien à Erbil en Irak le 10 janvier pour arrêter cet officier supérieur des gardiens de la révolution, qui avait réussi à fuir en Iran.
Les mollahs ne négocieront jamais la mainmise des gardiens de la révolution sur lIrak. Pour cela, il leur faudrait abandonner la théocratie en Iran. Par conséquent, il est bon de dire à tous ceux qui veulent négocier avec Téhéran : « Ok, voilà Sahraroudi."