Selon Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le régime iranien a considérablement augmenté ses activités d’enrichissement de l’uranium, le rapprochant des niveaux de qualité militaire. S’exprimant lors du Forum économique mondial de Davos, Grossi a souligné les mesures agressives de Téhéran, notamment une accélération spectaculaire de l’enrichissement de l’uranium à 60 % de pureté, ce qui se rapproche du seuil de 90 % requis pour les armes nucléaires.
Auparavant, Téhéran enrichissait environ sept kilogrammes d’uranium par mois à ce niveau. Cependant, des mesures récentes ont poussé la production au-dessus de 30 kilogrammes par mois. Grossi a souligné qu’il s’agissait d’une accélération substantielle et délibérée. « Ils appuient sur la pédale d’accélérateur », a-t-il fait remarquer.
Les implications de l’enrichissement accéléré de l’Iran
Les normes de l’AIEA indiquent qu’environ 42 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 % peuvent, s’ils sont encore raffinés, produire suffisamment de matière fissile pour une bombe nucléaire. L’Iran possède aujourd’hui environ 200 kilogrammes d’uranium à ce niveau, ce qui signale une possible rupture de seuil dans ses capacités nucléaires. Grossi a noté que même si l’installation et l’activation de centrifugeuses supplémentaires nécessiteraient du temps, la tendance à l’accélération était évidente. « Nous allons commencer à voir des augmentations régulières à partir de maintenant », a-t-il averti.
Grossi a réitéré la nécessité de la diplomatie, en particulier entre l’Iran et les principaux acteurs internationaux, alors que le Plan d’action global commun de 2015 (JCPOA) continue de se défaire.
Malgré les dispositions du JCPOA permettant aux signataires européens d’activer le « mécanisme de retour en arrière » et de réimposer des sanctions en réponse aux violations, les principales puissances européennes ont hésité à prendre de telles mesures. Cette réticence a encouragé le régime iranien à faire avancer son programme nucléaire avec des répercussions internationales minimales.