vendredi, mars 29, 2024
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Iran – Le régime fait volteface et refuse d’envoyer son stock d’uranium enrichi à l’étranger

Dans une volte-face inattendue sur un élément clé de l’accord nucléaire, le régime iranien a annoncé qu’il n’est plus disposé à envoyer à l’étranger son stock d’uranium enrichi.

« Nous n’avons pas l’intention d’envoyer les stocks d’uranium enrichi à l’étranger. Mais il y d’autres solutions pour créer la confiance à propos de ces stocks, pour lever les inquiétudes à propos de toute utilisation autre que pacifique. Nous en avons discuté et nous sommes presque parvenus à une solution, mais il est hors de question d’envoyer ces stocks à l’étranger », a déclaré Abbas Araghchi, le numéro deux des négociateurs nucléaires iraniens à Lausanne.

Pendant des mois les mollahs avaient feint d’accepter d’envoyer une large portion de leur stock d’uranium enrichi en Russie, où il ne sera plus accessible pour être utilisé dans leur programme d’armes nucléaires. Mais dimanche, dans une déclaration surprise, le régime a récusé tout accord qui impliquerait le transfert des stocks qu’il a consacré des années et des milliards de dollars à amasser.

Cette révélation intervient à une étape cruciale des négociations. Laisser à l’Iran son stock amplifie le débat sur l’assurance donnée par l’administration Obama sur la viabilité d’un éventuel accord.

Parmi ses multiples concessions, l’administration américaine avait jusque-là accepté que l’Iran puisse conserver son nombre de centrifugeuses en échange d’une réduction significative de son stock d’uranium déjà enrichi, qui serait exporté en Russie et transformé de telle sorte qu’il ne puisse être utilisé rapidement à des fins militaires.

L’opération viserait à obtenir des garanties sur le « breakout », à savoir le temps nécessaire au régime iranien pour assembler une arme nucléaire. Pour le moment, ce délai est d’environ trois mois, selon les spécialistes. Le groupe des 5+1 veut qu’il soit au moins supérieur à un an.

Selon le New York Times, qui cite un responsable du « Council on Foreign Relations » qui a participé à l’élaboration de l’accord, ce développement soulève de sérieuses questions sur un possible accord. « La viabilité de cet accord en tant qu’un accord fiable de contrôle d’armement est diminué par ceci. Au cœur des arguments de l’administration reposait le fait que l’uranium serait envoyé à l’étranger comme une mesure de confiance. »

Sur la supposition que le stock d’uranium de l’Iran serait réduit, les États-Unis avançaient vers un accord permettant à Téhéran de retenir 6000 centrifugeuses en opération.

La publication, cette fin de semaine, de l’inspecteur en chef de l’Agence internationale de l’Énergie atomique, d’un rapport sceptique sur la collaboration de l’Iran avec les inspecteurs, ajoute au scepticisme concernant la bonne volonté du régime des mollahs.

Le président de la chambre des représentants américains, le républicain John A. Boehner, a pour sa part affirmée que le Congrès adoptera de nouvelles sanctions s’il n’y a pas d’accord acceptable. « Nous sommes devant un régime qui ne tient jamais sa parole à propos de rien », a-t-il affirmé.