mardi, mars 19, 2024
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Nucléaire : Avant Vienne, l’Iran fixe ses « lignes rouges »

Programme balistique, sites nucléaires, enrichissement de l’uranium à 20 % : l’Iran a posé hier ses « lignes rouges » avant la reprise des négociations avec les grandes puissances la semaine prochaine à Vienne. Ces discussions, prévues les 18 et 19 février, promettent d’être difficiles pour parvenir à un accord global garantissant la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien. Les Occidentaux et Israël soupçonnent depuis plus d’une décennie ce programme de cacher un volet militaire, malgré les dénégations de Téhéran.

Rohani a toutefois affirmé que l’Iran était « prêt » à ces négociations et « sérieux » dans sa volonté de « parvenir à un accord global et final », lors d’un discours prononcé hier devant les diplomates étrangers en poste à Téhéran. Les deux parties ont déjà conclu en novembre à Genève un accord historique. Téhéran a stoppé pour six mois certaines activités nucléaires sensibles contre une levée partielle des sanctions. L’Iran a notamment cessé d’enrichir l’uranium à 20 %, étape importante vers un niveau militaire (90 %). En parallèle, l’Iran a accepté dimanche d’aborder la possible dimension militaire de son programme avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Téhéran va fournir, pour la première fois depuis plusieurs années, des informations sur le développement de détonateurs susceptibles d’être utilisés dans la fabrication d’une bombe nucléaire.

Les négociations seront cependant « difficiles », ont prévenu les responsables iraniens. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a dit espérer que les discussions de Vienne fixent seulement le cadre des futures négociations. « La plus grande difficulté vient de l’absence de confiance » envers les États-Unis, a-t-il expliqué. Washington a récemment étoffé sa liste noire de personnes ou entités soupçonnées de contourner les sanctions contre Téhéran. « Comme lors des précédentes négociations (…) nous ne permettrons pas qu’on aborde les questions de défense, qui constituent notre ligne rouge », a affirmé pour sa part Abbas Araghchi, vice-ministre des Affaires étrangères et chef des négociateurs iraniens.

De son côté, Majid Takhte Ravanchi, un autre négociateur iranien, a répété que l’Iran n’acceptera la fermeture « d’aucun de ses sites nucléaires ». Mais, pour tenter de « lever les inquiétudes » occidentales, Téhéran est prêt à modifier les plans du réacteur à eau lourde d’Arak pour y limiter la production du plutonium et à ne pas construire d’usine de retraitement, obligatoire pour purifier le plutonium à un niveau militaire. Ali Akbar Salehi, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), a également écarté tout abandon de l’enrichissement d’uranium à 20 %. M. Salehi a par ailleurs annoncé la mise au point d’un nouveau type de centrifugeuse « 15 fois plus puissante » que celles de première génération, actuellement en activité.
 (Source : AFP)