jeudi, mars 28, 2024
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Nouvel examen mardi des Iraniens à l’AIEA sur leur programme nucléaire

Agence France Presse – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) reprend mardi à Vienne des discussions techniques avec l’Iran pour tenter d’évaluer la nature (purement pacifique ou non) de son programme nucléaire, après des conversations jugées positives il y a dix jours à Téhéran.

Ces discussions, d’abord prévues les 25 et 26 juillet, auront lieu dès mardi "à partir de 10H00 (08H00 GMT) à l’AIEA à Vienne", a indiqué lundi à l’AFP l’ambassadeur d’Iran auprès de l’agence onusienne, Ali Asghar Soltanieh.

"Ce sera la poursuite des dernières rencontres destinées à travailler sur les modalités pour traiter les questions en suspens", a ajouté l’ambassadeur.

Lors de la rencontre à Téhéran le 12 juillet la délégation de l’AIEA était dirigée par le directeur adjoint de l’agence, Olli Heinonen. Des responsables nucléaires iraniens, dont Javad Vaïdi, l’adjoint du négociateur en chef pour les affaires nucléaires Ali Larijani avaient alors fait état de discussions "constructives".

Ces mêmes interlocuteurs se retrouvent mardi à Vienne, selon M. Soltanieh.

L’Iran a aussi donné parallèlement le 13 juillet son accord à de prochaines inspections par l’AIEA du site du futur réacteur à eau lourde d’Arak (centre) destiné à produire du plutonium.

Les discussions à huis-clos, mardi et peut-être mercredi, "seront techniques", il ne faut "pas trop en attendre", a cependant prévenu un diplomate proche de l’agence onusienne.

Le directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, a jugé "positive" la semaine dernière en Malaisie, l’autorisation à se rendre à Arak, et s’est félicité que "pour la première fois", Téhéran accepte de discuter de ses intentions nucléaires.

"Plus tôt nous pourrons dire que le programme iranien est exclusivement destiné à des fins pacifiques, mieux cela sera pour l’Iran et pour la communauté internationale", a-t-il ajouté.

L’Iran affirme que son programme nucléaire a un objectif purement civil et qu’il n’a pas l’intention de se doter de l’arme nucléaire, contrairement aux craintes de nombreux pays en tête desquels les Etats-Unis et Israël.

Washington a du reste accueilli avec scepticisme l’accord entre Iran et AIEA sur Arak.
Selon une source diplomatique, l’Agence de Vienne veut toujours élucider l’historique des programmes iraniens.

Les questions concernent notamment la découverte sur des équipements de traces de contamination anciennes avec de l’uranium hautement enrichi (UHE), de plans de centrifugeuses sophistiquées pour enrichir l’uranium, ou d’autres pour mouler des hémisphères d’uranium métallique ayant des applications militaires.

M. Soltanieh avait précisé il y a dix jours que les experts des deux parties voulaient fixer d’ici à un mois un cadre "de règles précises sur les méthodes d’inspection du site d’enrichissement d’uranium de Natanz", où tournent des centaines de centrifugeuses.

Téhéran refuse de suspendre son programme d’enrichissement, ce qui lui a déjà valu par deux fois des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Selon un diplomate à Vienne cependant, "l’heure est à la détente entre l’Union européenne et Iran" et il ne sera pas question de nouvelles sanctions avant septembre. Mais, a-t-il relevé, les critiques craignent toujours que l’Iran ne profite de la prolongation de discussions pour avancer son programme d’enrichissement.

Ali Larijani et Javier Solana, haut représentant de l’UE pour la politique extérieure, doivent aussi se retrouver prochainement après trois séries de rencontres en Turquie, en Espagne et au Portugal.