vendredi, mars 29, 2024
AccueilActualitésActualités: NucléaireL'Iran, soupçonné par les grandes puissances de vouloir se doter de l'arme...

L’Iran, soupçonné par les grandes puissances de vouloir se doter de l’arme nucléaire

AIEA: l’Iran et son programme nucléaire de nouveau sur la sellette

AFP – 01 juin 2012 – VIENNE – L’Iran, soupçonné par les grandes puissances de vouloir se doter de l’arme nucléaire, va se retrouver sur la sellette lors du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), alors que les espoirs d’un accord prochain avec Téhéran semblent s’éloigner.

Les 35 pays membres du conseil se retrouvent à partir de lundi pour une réunion à huis-clos devant durer jusqu’à vendredi, au siège de l’agence onusienne à Vienne.

L’accès rapide et sans condition à la base militaire de Parchin près de Téhéran, où l’AIEA soupçonne l’Iran d’avoir procédé à des tests illicites, sera au coeur des débats.

Dans son dernier rapport, le directeur général Yukiya Amano s’est inquiété qu’un endroit précis du site intéressant l’AIEA soit désormais le théâtre d’activités importantes qui pourraient entraver la capacité de l’agence de mener des vérifications.

Implicitement, le Japonais accuse — et ce depuis mars dernier — les autorités iraniennes de vouloir faire disparaître toute trace, éventuellement d’uranium, sur le site, ce que Téhéran a démenti.

Lors d’un briefing technique aux délégations, le chef des inspecteurs, le Belge Herman Nackaerts, a présenté mercredi de nouvelles images satellitaires datant du 25 mai, montrant que deux petits bâtiments avaient apparemment été rasés, selon des diplomatiques occidentaux.

Des activités ont également été repérées autour d’un bâtiment où l’agence soupçonne l’Iran d’avoir procédé à des tests d’explosion conventionnelle pouvant être applicables au nucléaire.

L’ouverture de Parchin aux inspecteurs devait faire partie d’un accord plus général entre Téhéran et l’agence, visant à éclaircir les questions en suspens sur la nature du programme nucléaire iranien soulevées dans le très critique rapport de l’AIEA en novembre dernier.

Les grandes puissances et Israël soupçonnent l’Iran de vouloir développer l’arme atomique sous couvert de son programme civil, ce que l’Iran dément formellement.

A son retour d’un voyage-éclair à Téhéran, le chef de l’AIEA avait affirmé le 22 mai qu’un accord serait très prochainement signé, s’appuyant sur des promesses faites par le négociateur iranien Saïd Jalili, et dit attendre plus de détails dans les jours suivants. Deux semaines après, il ne s’est toujours rien passé.

C’est frustrant pour l’agence et aussi pour les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France plus Allemagne), confie un diplomate occidental sous couvert d’anonymat.

La conclusion d’un accord au cours de la réunion du conseil est jugée improbable par plusieurs diplomates.

La rencontre à Bagdad avec le groupe 5+1 s’était achevée le 24 mai sur un constat de profondes divergences, notamment sur la question de l’enrichissement de l’uranium à 20%, qui selon les grandes puissances, rapproche dangereusement l’Iran de la capacité d’enrichir à un degré nécessaire à la fabrication de la bombe atomique (90%).

L’enrichissement d’uranium à 20% par l’Iran est utilisé pour alimenter son réacteur de recherche et n’est pas un pas vers la bombe, a réaffirmé mercredi le président Mahmoud Ahmadinejad.

Une rencontre jugée cruciale doit avoir lieu à Moscou les 18 et 19 juin, avant la mise en oeuvre prévue au 1er juillet de nouvelles sanctions par l’Union européenne, qui a décidé de cesser tout achat de brut iranien à partir de cette date.

Le rapport de l’AIEA, qui fait état aussi d’un renforcement de la capacité de production dans le site nucléaire souterrain controversé de Fordo, pourrait conduire les grandes puissances à publier une nouvelle déclaration pressant l’Iran à coopérer pleinement, comme il y a trois mois, selon des sources diplomatiques.