jeudi, mars 28, 2024
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L’Iran refuse tout suspension de l’enrichissement d’uranium

L'Iran refuse tout suspension de l'enrichissement d'uranium Agence France Presse – L’Iran a rejeté explicitement mercredi toute suspension de l’enrichissement d’uranium, mettant ainsi un terme à toute solution négociée et ouvrant la voie à des sanctions de l’ONU.

"Nous n’acceptons aucune reculade, nous n’accepterons aucune suspension", a Abdolreza Rahmani Fazli, l’adjoint du chef des négociateurs du nucléaire iranien Ali Larijani, dans une interview à l’agence semi-officielle Fars.

Il se référait aux exigences des grandes puissances d’une suspension de l’enrichissement d’uranium par l’Iran et aux discussions à ce sujet entre M. Larijani et le représentant de la diplomatie de l’Union européenne Javier Solana.

L’Iran encourt des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies car il persiste dans son refus de se plier à ces exigences. La demande de suspension était la condition sine qua non à l’abandon de toute procédure de sanctions contre l’Iran et à l’ouverture de négociations sur un ensemble de mesures de coopération, offert par les grandes puissances.

"Franchement, la suspension pour un mois ou deux semaines qu’ils (Occidentaux) demandent, ne réglera rien", a dit M. Rahmani Fazli. "La suspension de courte durée est un prétexte pour que nous acceptions comme par le passé (une suspension) et qu’ils (les Européens) mènent une campagne pour dire que nous avons reculé".

"Le régime n’a aucune envie de suspendre, surtout avec des conditions préalables", a-t-il ajouté.

M. Solana avait engagé le 9 septembre des discussions avec M. Larijani pour donner une dernière chance à l’Iran de se plier à l’exigence du Conseil de sécurité. Ils avaient conclu la semaine dernière leur troisième série d’entretiens sur un simple constat de "progrès".

Evoquant la possibilité de sanctions, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, a prévenu mardi au Caire que "le temps presse pour la communauté internationale" si elle ne veut pas perdre sa crédibilité sur le dossier nucléaire iranien.

Un haut responsable britannique a déclaré que les pays 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et l’Allemagne) préparaient une nouvelle résolution prévoyant des sanctions contre l’Iran après son nouveau "non".

Mme Rice s’est déclarée confiante dans ses chances de rallier les cinq partenaires des Etats-Unis à une résolution, malgré les réticences exprimées par la Russie et la Chine.
"Je sais que les six parties sont totalement engagées envers la logique de la résolution 1696, sinon elles n’auraient pas voté pour", a-t-elle déclaré.

La 1696 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée fin juillet, donnait jusqu’à fin août à Téhéran pour suspendre l’enrichissement, faute de quoi le Conseil lui imposerait des sanctions.
M. Rahmani Fazli a présenté l’enrichissement d’uranium, démarré au printemps, comme un fait accompli et non négociable.

"Nous faisions de l’enrichissement d’uranium dans un cadre de recherche à un niveau de 3,5% et sous le contrôle des inspecteurs, par conséquent, ils (les Occidentaux) cherchent à sauver la face" en demandant la suspension, a-t-il soutenu.

L’Iran soutient que son programme nucléaire a un objectif exclusivement civil mais les grandes puissances craignent qu’il puisse le détourner à des fins militaires.

L’enrichissement d’uranium permet en effet d’obtenir aussi bien le combustible pour une centrale nucléaire que la matière première pour une bombe atomique.