jeudi, mars 28, 2024
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L’image qu’on se fait en occident de la répression en Iran minimise beaucoup la réalité – Avocat

CNRI – Une conférence de presse du Comité international de juristes en défense des victimes de la répression du soulèvement en Iran (CIJ-Iran) s’est tenue le 10 décembre. Me Françoise Cotta du CIJ-Iran, le Dr Saleh Radjavi, représentant le CNRI en France, Mgr Jacques Gaillot et le MRAP sont intervenus. Ce comité a été constitué au mois de juillet sous la direction de Me William Bourdon et de nombreux avocats européens.

Maître Françoise Cotta a présenté le rapport d’enquête du CIJ-Iran, mettant en avant les points suivants :

• Selon des informations précises recueillies, à l’heure actuelle 1800 manifestants sont toujours en prison, sous la torture, des pressions sexuelles et psychologiques. La plus grande partie d’entre eux sont dans des prisons de Téhéran, mais beaucoup sont aussi en province. Elle a présenté une liste détaillée des identités de ces détenus.

• Il n’existe pas de nombre précis d’arrestations pour ces six derniers mois, mais même avec une évaluation prudente, on peut dire qu’elles s’élèvent à plus de 10.000. Un grand nombre de manifestants sont détenus dans des prisons secrètes dites « maisons sûres ».
• Selon ces informations, 428 insurgés ont disparu sans laisser de traces. Une liste de leurs identités a été établie.
• Le nombre de tués du soulèvement, que ce soit dans les manifestations ou dans les prisons est supérieur à 96.
• Ces informations ne sont pas exclues de risques pour les personnes qui les ont fournies. Notamment, lors d’un contact avec un manifestant en Iran, ce dernier a été arrêté et nous n’avons plus de nouvelles de lui.
• Le comité s’est fait connaître de diverses manières à la population en Iran. Nous avons reçu une multitude d’emails et d’appels téléphoniques d’Iran pour nous demander de prendre la défense de parents et d’amis emprisonnés. A titre d’exemple, en 24 heures, lors que notre comité a été connu en Iran, nous avons reçu des dizaines d’appels de Téhéran pour nous demander d’intervenir afin de sauver des proches.
• Certaines personnes qui durant cette période ont demandé de l’aide, ont été à leur tour arrêtées et ont aussi besoin d’un avocat. L’une d’entre elles se trouve actuellement à la prison d’Evine dans le nord de Téhéran et a pratiquement perdu la vue.

Me Cotta a ensuite rappelé que « l’image que l’on se fait en occident de la répression du soulèvement en Iran minimise beaucoup la réalité. Nous mêmes, au début des recherches, nous n’avions pas du tout cette image de la situation en Iran. Ce sont des crimes indescriptibles qui se passent dans les rues et les prisons de ce pays. Il est évident que le pouvoir essaie par tous les moyens de dissimuler ses crimes ou de les minimiser. Notre comité s’est dit prêt à se rendre en Iran pour la défense des prisonniers du soulèvement Malheureusement ses membres n’y ont pas été autorisés. »

Le Dr. Saleh Radjavi, représentant en France du Conseil national de la Résistance iranienne a présenté pour sa part le bilan d’un an de violation des droits de l’Homme en Iran (en 2009) réuni par le centre des droits de l’Homme du CNRI. Les exécutions en Iran ont augmenté par rapport à l’année 2008 et 347 pendaisons ont été enregistrées depuis le début de 2009 jusqu’à la fin du mois d’octobre. Aussi une liste des noms de 154 personnes tuées au cours de l’insurrection par les forces répressives ont été relevées. Ce rapport dénonce l’exécution de 7 adolescents en 2009 et un cas de lapidation.

A propos des dernières manifestations des 7 et 8 décembre en Iran, le Dr. Radjavi a précisé:
• Selon les informations du département social des Moudjahidine du peuple à l’intérieur de l’Iran qui nous sont parvenues, ces manifestations ont eu lieu dans environ 200 universités et des centaines de milliers de personnes y ont participé. Selon de très nombreux témoignages, il s’agit des plus grandes manifestations de ces derniers mois.
• Il y a eu des manifestations à Téhéran et dans pratiquement toutes les grandes villes du pays.
• Au moins 250 personnes ont été arrêtées, le 7 décembre dont une partie sont des femmes. Nous n’avons pas encore de nouvelles de ces personnes arrêtées.

Tous les intervenants à cette conférence dont Mgr. Jacques Gaillot et le mouvement MRAP ont appelé les pays démocratiques à plus de fermeté à l’égard de la dictature religieuses en Iran et ont souligné la détermination du peuple iranien qui continue l’insurrection malgré cette répression cruelle.