Par Ali Safavi
CNRI – Linscription par les Etats-Unis du Corps des gardiens de la révolution (le CGR), du ministère de la Défense et dun certain nombre de banques affiliées et de responsables du régime iranien dans sa liste noire est un virage politique sérieux vis-à-vis de Téhéran.
Le mutisme des dirigeants du régime iranien face à cette mesure reflète leur choc et en même temps linquiétude quant aux implications de ce classement, dont certains pensent que les conséquences dépassent celles des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Politiquement parlant, la décision américaine indique la fin dune ère de complaisance et de tolérance vis-à-vis de la théocratie et un prélude nécessaire à une politique de changement de régime en Iran. Sur le terrain, elle empêche Téhéran de réaliser ses desseins expansionnistes au Moyen-Orient et sa course accélérée aux armes nucléaires.
Sans surprise, le lobby des mollahs – iranien et non-iranien – a de nouveau commencé à verser des larmes de crocodile pour la paix en agitant le drapeau rouge.
Certains ont soutenu que Téhéran avait droit à un programme nucléaire, que davantage de sanctions affecteraient la population iranienne et que toute frappe des Etats-Unis contre des sites nucléaires ou militaires ne ferait que renforcer la position des mollahs. Dans ce contexte, ils maintiennent que le régime clérical ne demande que ce qui lui revient.
Retour aux années 1930 ! Sous le mot dordre dempêcher la guerre pour préserver la paix, la Grande-Bretagne a ignoré tous les avertissements comme quoi lAllemagne nazie violait le Traité de Versailles. Alors que le ministre français des Affaires étrangères de lépoque, Jean-Louis Barthou, plaidait pour un durcissement face à la politique de plus en plus belligérante et agressive dHitler, dautres, menés par la Grande-Bretagne, insistaient à dire que des concessions aux Nazis, permettraient à la paix de prévaloir. Quatre ans plus tard, le ministre des Affaires étrangères britannique Neville Chamberlain de retour de la signature des Accords de Munich avec Hitler, se vantait triomphalement de «la paix pour notre temps ». LHistoire a prouvé quil se trompait.
Ces trente dernières années, la communauté internationale a couru le risque dadopter la politique de complaisance, la conciliation et le non à la guerre vis-à-vis des tyrans enturbannés dIran. Continuer cette politique finira par entraîner inévitablement le monde dans un conflit. Comme Hitler, les mollahs se préparent à la guerre parce quils se rendent parfaitement compte quils peuvent uniquement survivre par lexpansionnisme, la guerre, la crise et lacquisition darmes nucléaires. Cest pourquoi ils ont déjà déclaré la guerre au monde et sy préparent rapidement. Dans certains pays, comme lIrak, lAfghanistan et le Liban, ils lont déjà commencée, sans dire son nom.
Pour sa part, la communauté internationale est à un carrefour. Elle peut mal se permettre dignorer la menace qui pointe dune théocratie dotée de larme nucléaire et dambitions hégémoniques. Ceux qui propagent la conciliation avec les mollahs devraient tenir compte des leçons de lhistoire. Ils appellent cela la paix, mais prônent en fait un retraite constante face au fascisme religieux. La seule option politique viable vis-à-vis de la menace de Téhéran doit tourner autour dun changement de régime vers la démocratie. Priver les mollahs des ressources pour développer et recharger leur machine de guerre et supprimer les obstacles sur le chemin de lopposition démocratique iranienne, comme son classement terroriste sont des mesures concrètes dans ce sens.