CNRI – Le 11 juillet le Comité interparlementaire des Amis d’un Iran Libre au Parlement européen, tenait une réunion à Bruxelles sur la situation des habitants d’Achraf et de Liberty et des dernières pressions exercées à leur encontre. Voici l’intervention du président du comité, Struan Stevenson, également président de la délégation du PE pour les relations avec l’Irak :
On aura eu un été intéressant. Le rassemblement à Paris a été tout simplement incroyable. Un de nos collègues américains qui est un expert en la matière a estimé le nombre des participants à peut-être 110.000.
Vous savez que je continue à rencontrer des gens du ministère des Affaires «étrangères dans mon pays, au Royaume-Uni, du département d’État, et alors ils me disent : l’OMPI, vous savez, ils sont insignifiants. Ils n’ont aucun soutien à l’intérieur de l’Iran. » Mais quand 110.000 d’entre eux viennent à Paris, de partout dans le monde et que chacun d’eux a peut-être 10 proches qui sont restés en Iran, n’ essayez jamais de me dire qu’ils sont sans importance et qu’ils ne disposent pas d’un énorme appui à l’intérieur de l’Iran.
C’était la semaine avant que le rassemblement à Paris ait lieu, ici au Parlement européen à Bruxelles et le vendredi, alors que j’étais reparti au Royaume-Uni, j’ai reçu un e-mail de mon secrétariat disant qu’il venait juste être avisé par l’ambassade d’Irak de cette liste d’environ 10 officiers supérieurs irakiens qui veulent venir à notre réunion du mardi suivant à Bruxelles. Les fonctions n’étaient pas mentionnées à côté des noms. J’ai reconnu l’un des noms, le vice-ministre des Affaires étrangères, mais je n’ai reconnu aucun des autres. Alors immédiatement, j’ai envoyé la liste à des amis à Achraf et presque aussitôt j’ai reçu la réponse, identifiant chacune de ces personnes. Tous jouaient un rôle clé pour le compte des autorités irakiennes au camp d’Achraf et de Liberty. L’un d’entre eux n’était autre que le colonel Sadegh, impliqué dans deux massacres et maintenant mis en accusation par la justice espagnole pour son inculpation présumée pour assassinat dans ces deux massacres.
Et voici l’ambassade d’Irak tentant d’infiltrer un présumé meurtrier mis en examen au le Parlement européen pour venir à une réunion formelle de notre délégation avec les membres de ce parlement. Vous connaissez les membres démocratiquement élus de ce parlement. Donc, j’ai tout de suite dit à mon secrétariat ne pas délivrer de laissez-passer au colonel Sadegh. Dites à l’ambassadeur d’Irak qu’il n’est pas le bienvenu dans notre parlement. Et assurez-vous que la sécurité au sein du Parlement et de la Commission européenne soit alertée s’il essaie d’y entrer, on l’en empêchera.
Deux jours plus tard, le colonel Sadegh est allé à Paris où il a été arrêté par la police sur mandat d’arrêt européen délivré par les autorités espagnoles et a été écroué, puis libéré avec l’ouverture d’une instruction, dans l’attente de nouvelles preuves. Bien sûr, Sadegh s’est immédiatement précipité en Irak, je suppose que nous ne le reverrons plus jamais en Europe. Ainsi il restera confiné en Irak ou peut-être auprès de ses amis en Iran.
Mais le problème avec ça, c’est que dès son retour, Sadegh a repris ses fonctions de commandant des gens au camp Liberty, commandant de l’autorité à Liberty. A présent, si jamais il y avait un cas évident d’insensibilité, de provocation, de la part des Irakiens, alors qu’ils ont signé ce protocole d’accord avec Martin Kobler, puis qu’ils ont désigné avec agressivité ce type, Sadegh, un meurtrier présumé dans deux massacres précédents, il a maintenant la charge des réfugiés au camp Liberty. C’est un scandale.
Nous savons déjà qu’ils souffraient d’une pénurie d’eau, de générateurs détruits qui fournissaient très peu d’électricité alors que la température atteint les 50 degrés et que la chaleur est insupportable, on leur refuse des abris dont ils ont besoin, des abris à construire pour se protéger du soleil, on leur refuse les matériaux pour faire des chemins afin que les handicapées et les personnes en fauteuil roulant puissent avancer sur un terrain recouvert de gravier, on leur a refusé tout cela. Et à présent, Sadegh a commencé une opération à un niveau encore plus ignoble.
Les gens d’Achraf n’ont pas été autorisés à prendre leurs chariots élévateurs ou n’importe lequel de leurs engins de chargement pour travailler au camp Liberty, les résidents sont forcés de tout faire à main nue, dans la chaleur accablante, et la MANUI est témoin de tout cela.
Des plaintes constantes ont été rapportées à la MANUI et si l’ONU à New York et les Américains eux-mêmes, refusent non seulement de prendre des mesures et de commencer vraiment à crier à Nouri Al-Maliki que c’est totalement inacceptable, que ce n’est pas une manière de traiter des réfugiés non armés, et bien, au lieu de faire ça, le département d’Etat américain crie contre l’OMPI, contre les gens du camp Liberty.
Alors je vous le dis maintenant avant de nous séparer pour l’été. Nous devons encore une fois transmettre le message le plus clair possible à Hillary Clinton et au département d’Etat. Ce genre de comportement est tout à fait intolérable. Vous ne pouvez pas permettre à Maliki et à ses sbires de traiter des réfugiés innocents de cette manière. Et nous ne tolérerons pas le déplacement des 1200 personnes restantes tant que vous ne contraindrez pas Maliki à remplir les conditions du protocole d’accord et que vous ne vous assuriez pas que ces personnes soient traitées humainement.
Tant que ces conditions ne seront pas remplies, ces 1200 personnes resteront au camp d’Achraf et l’impasse se poursuivra. Ce genre de conditions sont des choses sur lesquelles le département d’Etat et la MANUI pourraient intervenir pour les résoudre et leur incapacité à le faire est tout à fait honteuse.
J’envoie donc ce message final aux Irakiens eux-mêmes. Toute nouvelle tentative, opération ou violence sera notée au plus haut niveau. Toute personne en Europe aujourd’hui, tout le monde dans ce parlement surveille les mesures que vous prendrez au Camp Liberty. Nous prenons note et regardons tout ce que vous faites à Achraf et à Liberty.