vendredi, mars 29, 2024
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Le Rapporteur spécial de l’ONU s’inquiète des exécutions de mineurs en Iran

Le Rapporteur spécial de l'ONU s'inquiète des exécutions de mineurs en Iran

Dans son dernier rapport au Conseil des droits de l’homme, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran s’est dit préoccupé par les violations des droits humains en Iran, en particulier par le recours généralisé à la peine de mort contre les délinquants juvéniles.

Javaid Rehman, juriste pakistanais britannique et professeur de droit islamique et de droit international, a regretté le 27 février que des enfants de neuf ans à peine puissent encore être exécutés en Iran et a indiqué qu’au moins 33 mineurs avaient été exécutés depuis que Hassan Rohani, qui était censé être modéré, est devenu président en 2013.

Il a exhorté le régime des mollahs à « modifier d’urgence la législation pour interdire l’exécution des personnes qui ont commis [un crime] alors qu’elles étaient âgées de moins de 18 ans et sont donc des enfants, et à modifier d’urgence la législation pour commuer toutes les peines existantes pour les mineurs condamnés à mort. »

Il demande également à l’Iran de fournir au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et au Rapporteur spécial une liste de tous les délinquants juvéniles actuellement condamnés à mort.

Il a également souligné que la peine de mort ne devrait s’appliquer qu’aux « crimes les plus graves », qui sont largement considérés comme des meurtres prémédités, d’autant plus que le droit international interdit les exécutions pour crimes non-violents.

Au cours de ces derniers mois, l’Iran a connu une augmentation du nombre de cas de crimes financiers qui ont abouti à l’imposition de la peine de mort aux condamnés, ce qui n’est qu’une tentative des mollahs pour donner l’impression qu’ils gèrent les crises économiques actuelles qui ont conduit à des manifestations de masse.

M. Rehman a également indiqué qu’un pourcentage disproportionné des personnes exécutées ou emprisonnées en Iran appartiennent à des minorités ethniques et religieuses, notamment le Kurde iranien H. Abdollahpour, dont la sentence a été confirmée par la Cour suprême en octobre malgré des informations selon lesquelles il avait été torturé en détention et s’était vu refuser l’accès à un avocat de son choix.

Il s’est également inquiété de la détention de personnes possédant la double nationalité, de la répression dont sont victimes les minorités ethniques et religieuses et de la répression des droits du travail.

Rehman a déclaré que l’Iran devrait :

• Mettre fin à la peine de mort pour tous les crimes sauf les plus graves

• Protéger les prisonniers contre la torture et les mauvais traitements

• Permettre aux accusés d’avoir accès à un avocat de leur choix

• Interdire toute forme de discrimination à l’égard des minorités religieuses et ethniques

• Mettre fin aux persécutions des minorités religieuses et ethniques

Le régime des mollahs a été encouragé par la politique de complaisance de l’Europe qui n’a pas réagi aux violations des droits. L’Europe doit mettre fin à cette politique et demander des comptes au régime.