Par Mohammad Amine*
CNRI – Ce qui sest passé récemment au Conseil de lEurope, peut parfaitement servir de modèle à la politique occidentale vis-à-vis de lIran. Cette assemblée parlementaire qui regroupe 47 pays a reçu dernièrement la présidente élue de la résistance iranienne, Maryam Radjavi. Le plus grand groupe politique, le PPE-DC, auquel adhère lUMP française, avait convié officiellement la dirigeante de lopposition pour écouter lanalyse quelle fait de cette crise.
Elle a déclaré dans son intervention : « Le monde se trouve à un carrefour dangereux. D’une part, la dictature religieuse est sur le point d’obtenir la bombe atomique et de l’autre, il y a la possibilité quune guerre éclate dans la région. Les gouvernements européens se trompent de penser que le régime iranien pourrait jouer un rôle constructif dans la région et dans le monde. Ils se trompent de penser qu’ils peuvent contenir le terrorisme et l’intégrisme des mollahs. Avec la politique de complaisance, ils préparent le terrain à une guerre catastrophique. Les gouvernements européens doivent répondre de leurs actes devant leur propre peuple. Pourquoi se soumettent-ils aux mollahs pour des intérêts économiques ? »
Mme Radjavi a rappelé sa Troisième Voie, à savoir le changement de régime par les Iraniens et leurs Résistance : « En plus de la répression impitoyable dans le pays, l’obstacle au changement en Iran, c’est la politique de complaisance de l’Europe. Cette politique résulte de trois facteurs : les intérêts économiques, lincapacité de connaître la nature du régime et la croyance dans le mythe de la modération, et le rôle clé du peuple iranien et de sa résistance. La reddition des gouvernements occidentaux devant lexigence des mollahs dinclure l’OMPI, la principale composante de la Résistance, dans la liste du terrorisme, est au coeur de cette politique. Cette étiquette permet au régime iranien de justifier l’exécution de ses opposants, mais surtout elle a enchaîné l’acteur principal du changement en Iran. »
Les entretiens de Maryam Radjavi avec diverses autorité du Conseil de lEurope et des présidents de commission ont tous portés sur la nécessité de se focaliser sur la nécessité dun changement démocratique en Iran si lon veut assurer une solution définitive au danger que pose les mollahs.
Les parlementaires ont très bien accueilli les idées et les activités de Maryam Radjavi, dautant plus quaprès le discours dAhmadinejad à lAssemblée générale de lONU, le monde a pu constater que ce régime sétait ancré dans la voie de la fabrication de la bombe atomique, le terrorisme au Moyen-Orient et la répression en Iran.
Dans le sillage de ces entretiens, un climat dopposition au régime iranien a pris corps au Conseil de lEurope. Lorsque le président du parlement (Majlis) des mollahs a annoncé en premier lieu sa visite, 25 parlementaires, dont 12 français ont publié un communiqué appelant à son boycott, reflétant ainsi lopinion de beaucoup de leurs collègues.
Lambassadeur des mollahs en France se trouvait à Strasbourg à ce moment-là. Après avoir frappé aux portes de nombreux députés, il en a conclu que la présence du président du Majlis tournerait au scandale. Il nen a pas fallu plus à Haddad-Adel pour annuler et visite et discours. En réalité, ce sont les législateurs européens qui ne lont pas laissé venir.
Cette démarche nest pas dépourvue dimportance, à plusieurs points de vue :
Tout dabord, lopposition des parlementaires à la visite du président du Majlis des mollahs allait à lencontre de la résolution du 28 juin 2007 adoptée par cette assemblée qui préconisait louverture de négociations avec le régime iranien. Les parlementaires ont donc compris que négocier avec un régime qui passe ses journées à tirer sur la communauté internationale ne menait à rien.
Deuxièmement, quand les mollahs ont protesté contre la visite de Mme Radjavi à Strasbourg, le président de lAssemblée parlementaire a tenu bon et a défendu le principe du dialogue avec lopposition.
Troisièmement, et plus important que tout, les représentants élus des peuples européens nont pas hésité à exprimer leur opposition au fascisme religieux. Ils ont choisi la manière la plus active et la plus efficace de sopposer : ouvrir les portes à lopposition. La raison principale pour laquelle loccident sest retrouvé dans une impasse, cest quil avait fermé les portes à lopposition. Au lieu de cela, à cause dintérêts économiques à court terme et un manque de perspicacité grave, ils ont bloqué le levier du changement en Iran.
Cest pour cela que lattitude des parlementaires du Conseil de lEurope doit servir de modèle à la politique occidentale : fermer les portes au régime des mollahs et les ouvrir au peuple iranien et à sa résistance.
* Mohammad Amine est un expert en affaires iraniennes qui écrit dans la presse internationale