vendredi, mars 29, 2024

Le dernier jeu de l’Iran

Le dernier jeu de l'Iran (Ali Reza Jafarzadeh)De Alireza Jafarzadeh

Fox News Channel (diffusé le 21 juillet) (extraits) – Les combats récents qui se sont amplifiés dans le sud du Liban et le nord d’Israël mettent une fois de plus en lumière le fait que l’Iran sous les ayatollahs constitue une menace sérieuse pour le monde.

Le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères Hamid-Reza Assefi a été interrogé sur la concordance exacte dans le temps de l’enlèvement de deux soldats israéliens et du rejet par l’Iran du paquet de mesures incitatives des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité et de l’Allemagne. Sa réponse confirmait implicitement les soupçons comme quoi l’Iran était le principal instigateur de la crise et qu’il essayait de détourner l’attention de son programme d’armement nucléaire, de projeter son conflit avec l’occident au Liban, et d’éclipser l’ampleur de ses activités de déstabilisation en Irak. Assefi a estimé qu’il était naturel que l’Iran soit du côté de la population et du gouvernement libanais, comme la Syrie. Paradoxalement, la première autorité iranienne qui s’est rendue en Syrie depuis le début de la crise, n’est autre que le négociateur nucléaire en chef Ali Laridjani.

Les combats meurtriers au Liban ont déjà reporté l’examen d’un projet de résolution demandant la fin des travaux de l’Iran sur le combustible nucléaire. Le Conseil de Sécurité devait examiner ce projet de résolution cette semaine. Mais au lieu de discuter de l’Iran, le Conseil s’est réuni à huis clos le 17 juillet pour s’occuper de la crise du Moyen-Orient.

"J’espérais que ce matin, nous aurions travaillé sur la résolution concernant l’Iran, mais les agents de l’Iran au Moyen-Orient, le Hamas et le Hezbollah, ont à l’évidence d’autres idées en têtes", a déclaré le 18 juillet l’ambassadeur américain John Bolton.

Saïd Aboutaleb, un membre important du parlement iranien était cité dans le journal Aftab Yazd, disant que le Liban est désormais la ligne de front du monde islamique.

Le 16 juillet dans une interview avec Al-Arabiya, la télévison par satellite de Dubaï, le dirigeant druze libanais Wallid Jumblatt, qualifiait le Liban de champ de bataille choisi par l’Iran dans son conflit avec la communauté internationale qui fait monter la pression pour restreindre son programme nucléaire.

"Cette guerre n’est plus celle du Liban (…) C’est une guerre iranienne", disait Jumblatt; qui dirige le parti socialiste progressiste. "L’Iran est en train de dire aux USA : vous voulez me détruire dans le Golfe et détruire mon programme nucléaire? Je vous frapperai chez vous, en Israël", a-t-il ajouté.

Dans une interview avec la télévision officielle iranienne, le général Mohsen Rezaï, ancien commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution (CGR), qui exerce depuis longtemps une influence au Liban, a dit que le terrain était à présent préparé pour que "la volonté de Dieu prenne l’avantage et lance une nouvelle vague contre Israël".

Hossein Chariatmadari, un proche confident du guide suprême Ali Khameneï et rédacteur de l’organe de ce dernier, le quotidien Kayhan, a dit que : "L’Irak est au bout de nos doigts, tout comme la Palestine".

L’ayatollah Ghorbanali Dorri Najafabadi, procureur général du régime iranien a évoqué la crise actuelle au Moyen-Orient comme une "occasion historique" pour Téhéran. Le général Rahim Safavi, commandant en chef du CGR, a déclaré que l’avenir de la Syrie, du Liban et de l’Irak était lié. Il a ajouté qu’en s’alliant, ils "domineront l’ensemble du Moyen-Orient". Les forces de la milice paramilitaire du Bassidj (une des cinq forces du CGR) sont une "idole pour l’ensemble du monde islamique; vous devriez apprendre du Bassidj iranien", a-t-il affirmé, révélant ainsi les visées plus importantes de l’Iran pour dominer  la région dans le cadre d’un dessein plus large pour instaurer un régime islamiste mondial.
 
Ce qui se passe au Liban aujourd’hui n’est pas arrivé en une nuit. Pour préparer le terrain à cette sale guerre, l’Iran a intensifié l’envoi de ses armes, de ses munitions et de ses missiles au Liban ces derniers mois. Les forces du CGR, depuis longtemps présent au Liban, ont été augmentées. L’ancien commandant du CGR, Mahmoud Ahmadinejad, a été propulsé à la présidence par le guide suprême Khamenei précisément pour appliquer cette feuille de route de la production d’une bombe atomique iranienne, de la domination de l’Irak et de l’expansion de l’influence de l’Iran à travers le Moyen-Orient et au-delà. Depuis l’arrivée d’Ahmadinejad à la présidence en août 2005, Téhéran fait faire une navette incessante à ses responsables et ses agents entre Téhéran, Damas et Beyrouth pour coordonner ses activités et mettre en œuvre sa feuille de route.