« Pour nous, la démocratie nest pas simplement une affaire de rhétorique politique, cest un idéal pour lequel 120.000 membres de la Résistance iranienne ont sacrifié leur vie. » Zolal Habibi
CNRI Lédition de printemps de Voices a publié un article de Zolal Habibi de Virginie, aux Etats-Unis, évoquant la situation en Iran et la manière dont les changements démocratiques peuvent se faire dans ce pays :
LIran, pays où les jeunes de moins de 30 ans représentent 70 % de la population, pays où les jeunes ayant un doctorat nont aucun espoir de trouver du travail, pays présentant le taux le plus élevé de « fuite des cerveaux » avec une moyenne de 150.000 eperts iraniens quittant le pays chaque année, pays où les jeunes sont considérés comme lennemi de lEtat.
On décrit lIran comme une bombe à retardement sur le point dexploser. Un mouvement de résistance iranien sème la panique au sein du régime clérical tandis que les jeunes descendent dans la rue pour manifester et protester dans tout le pays, armés de leur espoir de changement. Il y a eu 2700 grèves et manifestations à travers lIran ces sept derniers mois, la dernière grève étant celle des chauffeurs des transports de Téhéran.
Mais elles leur coûtent cher. Les potences sont occupées dans les villes et le nombre de pendaisons publiques est en augmentation. Presque 200 personnes ont été condamnées à mort ou ont été exécutées depuis que le président Ahmadinejad est entré en fonction lannée dernière. Pendant le mois musulman sacré du Ramadan, un jeune homme non armé dune vingtaine dannées a été tué en plein jour. Son crime ? Il aurait été pris en train de manger pendant les heures de jeûne. Le 7 février, Hodjat Zamani, 31 ans, considéré comme un héros pour ses actes de résistance contre le gouvernement, a été exécuté après quatre années et demie passées en prison.
Au fil des ans, des centaines dadolescents ont été exécutés par le régime iranien, certains nayant pas plus de 12 ou 13 ans. Selon la loi du régime iranien, une petite fille peut être condamnée à mort à lâge de neuf ans et un garçon à lâge de 15 ans.
LIran a besoin de laide de la communauté internationale, mais pas de la façon que vous croyez. Ces vingt dernières années, les négociations avec les hauts responsables du gouvernement et la politique dapaisement nont fait quaccorder du temps au régime pour faire avancer son programme nucléaire. Les efforts internationaux encouragent de façon ironique les mollahs à réprimer et à exécuter des innocents. La capacité de réforme fait défaut à la théocratie médiévale de lIran. Le principe du velayat-e faqih (la suprématie du guide suprême religieux) est le pilier de la constitution et ne peut être aboli même par referendum.
Lintervention militaire nest pas non plus une solution. LIran nest pas lAfghanistan ni lIrak. Il nest pas pris dans une guerre entre lOccident et lislam, mais il mène une bataille interne contre le régime fondamentaliste et le peuple iranien ne veut pas dintervention étrangère. Pendant plus de 40 ans, la Résistance iranienne fait tout son possible pour essayer détablir des réformes démocratiques. Pour nous, la démocratie nest pas simplement une affaire de rhétorique politique, cest un idéal pour lequel 120000 membres de la Résistance iranienne ont sacrifié leur vie.
Comme la dit Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance, le peuple iranien ne veut ni argent ni armes de lOccident. Il veut que les concessions faites aux mollahs cessent et ils veulent que la communauté internationale ouvre les yeux sur les violations systématiques des droits humains et sur les crimes terroristes perpétrés par le régime. Lorsque les obstacles comme la politique de complaisance cesseront dêtre, alors la résistance sera à même damener ce changement.