De Brian Knowlton
International Herald Tribune – LAllemagne sest jointe au concert de critiques sur la dernière proposition nucléaire de lIran, jeudi, alors quun groupe dopposition en exil accusait lIran de construire en secret des centrifugeuses avancées à un rythme qui pourrait accélérer notablement la production de combustible nucléaire.
La Chancelière Angela Merkel a déclaré à Berlin que la réponse iranienne mardi au paquet de mesures incitatives offertes par les puissances mondiales était insatisfaisantes parce Téhéran navait pas accepté de suspendre le travail denrichissement comme le demandaient les Nations Unies, a indiqué lAgence France Presse.
« Nous somme toujours en train de létudier », a dit Merkel à la chaîne dinformation N24, « mais daprès tout ce que jai entendu, nous ne pouvons être satisfait. Cela ne dit pas ce que nous attendons à savoir : ‘Nous suspendons lenrichissement duranium, nous venons à la table des négociations et nous parlons des possibilités de lIran. Nous ferons en sorte que cela se passe dans les jours à venir. »
Cela la place largement dans le sillon des réactions américaines et françaises. Les Etats-Unis, tout en critiquant lIran pour navoir pas cessé lenrichissement, na pas rejeté la proposition sur le champ.
« Les diplomates continuent de létudier », a dit une porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino. « Nous y travaillons avec nos alliés.»
Le président George W. Bush a téléphoné à Merkel jeudi pour discuter de lIran et du Liban; on ne sait pas sil lui a parlé avant quelle ne fasse cette déclaration publique sur lIran.
Téhéran risque de possibles sanctions de lONU sil continue ses travaux denrichissement après le 31 août, la date limite décidée par le Conseil de Sécurité.
Les Etats-Unis et lEurope ont offert à Téhéran la possibilité dune aide américaine à un programme nucléaire civil, mais uniquement si lIran cessait ses travaux denrichissement. LIran insiste sur le fait que son programme visait à produire de lénergie nucléaire civile.
Une conférence de presse à Paris du Conseil national de la résistance iranienne, qui cherche à renverser le gouvernement iranien actuel, semble avoir été planifiée pour exercer un maximum de pression sur Téhéran avant la date limite de lONU. Le groupe a fourni des informations précises sur des activités nucléaires iraniennes secrètes, ainsi que dautres qui nont pas été confirmées par la suite.
Le groupe a dit jeudi que lIran avait construit au moins 15 centrifugeuses P-2 et quil en aura des centaines dautres lan prochain, a rapporté Reuters depuis Paris. Cela lui permettra daccélérer sérieusement sa production de combustible nucléaire.
Un porte-parole du groupe dopposition en exil, Mohammad Mohadessine, a indiqué que Téhéran fabriquait des centrifugeuses dans un site secret géré par lIran Centrifuge Technology Co.
Lexactitude de cette information na pas pu être vérifier dans limmédiat. LIran a rejété les allegations précédentes.
Il a confirmé que lutilisation de centrifugeuses P-2 marquerait une avancée notable de lutilisation par lIran dun réseau de 164 centrifugeuses plus anciennes P-1, rapportées en avril.
LIran avait souligné par le passé avoir cessé ses travaux sur la technologie des P-2 il y a trois ans. Mais des analystes nucléaires occidentaux pensaient que lIran menait un programme parallèle en secret, utilisant la technologie développée par A.Q. Khan, lingénieur nucléaire pakistanais renégat.
En avril, le président Mahmoud Ahmadinejad avait dit que lIran menait des recherches sur des P-2. Les centrifugeuses, en tournant à une vitesse extrêmement élevée, peuvent concentrer lélément clé de luranium, luranium-235, utilisé dans les réacteurs ou dans les armes atomiques.
Mohadessine, le porte-parole du groupe dopposition, a aussi déclaré que lIran augmentait son stock de centrifuges P-1 et avait accéléré ses travaux sur le réacteur à eau lourde nucléaire dArak qui peut produire du plutonium pour une bombe.
LIran a dit mardi quil était prêt à des négociations sérieuses sur la question avec les membres permanents du Conseil de Sécurité et lAllemagne. Mais il a signifié son refus de suspendre ses travaux nucléaires, suspension jugée inacceptable.