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L’agitation en Égypte et en Iran – Ce que la Secrétaire Clinton doit faire à présent

Par Michael Mukasey

FoxNews.com, 9 février – La révolution de jasmin en Tunisie et le tumulte actuel en Égypte et au Yémen représentent un dilemme pour la politique étrangère des États-Unis. L’administration s’inquiète de ne pas être réceptive aux manifestants au Caire, mais elle est également alarmée par la possibilité qu’un changement de statu quo en Égypte puisse donner davantage de pouvoir aux intégristes islamiques dans la nation musulmane la plus peuplée du Moyen-Orient. De toute façon, les risques sont énormes.

L’Iran est manifestement résolu à profiter de ces évènements. La perspective de Téhéran, qui se trouve dans une course effrénée pour le développement d’armes nucléaires, influençant les évènements en Égypte et au Yémen représenterait un scénario cauchemardesque pour les États-Unis et tous ceux qui s’inquiétent de la préservation de la liberté et de la sécurité.

La semaine passée, à la prière du vendredi de Téhéran, le guide suprême Ali Khamenei, ne s’exprimant pas en farsi mais en arabe afin de s’assurer d’atteindre et d’impressionner les observateurs et les acteurs au Caire, a salué « l’explosion de colère sacrée » et a mis en garde contre toute « ingérence » américaine en Égypte. Attaquant le Président Hosni Mubarak comme « serviteur » d’Israël et coupable de « haute trahison » envers les Égyptiens, Khamenei a déclaré que les évènements en Tunisie et en Égypte étaient le prolongement naturel de la « révolution islamique » de 1979 en Iran.

« L’ennemi se sert de ses forces de sécurité contre vous, afin d’instiller la peur et l’intimidation dans vos cœurs, et de créer le chaos », a-t-il déclaré, ajoutant : « Ne les craignez pas, vous êtes plus fort que ces gens qui ont été payés ». Khamenei ne semble pas être gêné d’avoir été celui qui a ordonné la répression contre le mouvement pro-démocratie de 2009, lorsque des millions d’Iraniens sont descendus dans les rues et que des centaines, si ce n’est des milliers, ont perdu la vie, exigeant l’éviction de Khamenei et de son régime.

L’administration Obama a fourni d’importants efforts, même si ça n’a pas toujours été de manière constante, pour compenser son retard quand les choses ont commencé à se dégrader en Égypte, mais elle a manqué une grande opportunité lorsque les Iraniens se sont soulevés il y a deux ans en adoptant résolument l’attitude passive d’un spectateur – « le monde regarde » — à la plus grande joie des mollahs.

Dans ces circonstances, il serait à la fois juste et utile pour l’administration de renforcer l’opposition iranienne. Un régime iranien préoccupé par sa propre population occasionnerait bien moins de dégâts à des milliers de kilomètres.

Parmi les décisions les plus significatives et les moins remarquées à la disposition à la Secrétaire d’État Hillary Clinton et pouvant avoir une réelle incidence sur l’issue des évènements, figure la question de savoir s’il faut supprimer l’organisation de la résistance iranienne les Moudjahidine du peuple (OMPI) de la liste des organisations terroristes étrangères du Département d’État.

L’organisation, qui préconise la chute des mollahs et leur remplacement par un gouvernement iranien laïque, démocratique et sans armement nucléaire, a été placée sur la liste pour la première fois dans les années 1990, sous l’administration Clinton, en estimant qu’en taxant de la sorte l’OMPI, on pourrait se rapprocher davantage des mollahs. À cette époque, la dernière allégation contre l’OMPI était son implication dans des actes de violence contre les Américains dans les années 1970. Avançons rapidement jusqu’à la seconde administration Bush, lorsque l’OMPI a été maintenue sur la liste par crainte que sa radiation irriterait l’Iran au point de fournir des Engins Explosifs Improvisés (EEI) et d’autres armes aux forces combattant les troupes de la coalition en Irak.

Nous nous sommes délectés une fois encore des fruits de l’engagement fin janvier lorsque les négociations vantées du P5 + 1 à Istanbul, entreprises en vue de convaincre les Iraniens de cesser de chercher à acquérir un armement nucléaire, ont échoué au bout de deux jours.

Les Iraniens ont également des années durant fourni des EEI de pointe qui tuent nos troupes en dépit de la présence de l’OMPI sur la liste. De plus, notre classification de l’OMPI comme une organisation terroriste fournit aux mollahs un prétexte pour exécuter ses partisans et affirmer ensuite avec fourberie qu’ils exécutent des terroristes. En janvier, l’Iran a exécuté Jafar Kazemi, 47 ans, et Mohammed Ali Haj Agha’i,52 ans, pour des infractions comme la prise de vidéos des manifestations à la suite de l’élection frauduleuse de 2009, et pour avoir rendu visite à leurs enfants qui vivent dans un camp – une ville en réalité – qui s’appelle Achraf et qui est situé en Irak, près de la frontière iranienne et où résident environ 3 400 partisans de l’OMPI. Ces deux personnes ne sont que les dernières de milliers d’autres victimes.

Achraf est un os dans la gorge de l’Iran depuis des années. En 2003, lorsque les forces de la coalition menées par les États-Unis ont envahi l’Irak, les résidents d’Achraf ont remis aux forces américaines les armes qu’ils avaient utilisées pour se défendre en échange d’une garantie du commandant adjoint des forces multinationales en Irak qu’ils seraient traités comme des personnes protégées en vertu de la Quatrième Convention de Genève. De 2003 à 2009 cet engagement a été soigneusement respecté.

En janvier 2009, quand la responsabilité de la sécurité a été transférée au gouvernement irakien, ce dernier a, selon le général David Petraeus assuré aux États-Unis que la protection serait maintenue. Cependant, depuis lors, le bilan du gouvernement de M. Maliki en ce qui concerne Achraf a été sordide. Il a soit activement coopéré avec la force iranienne Qods travaillant hors de l’ambassade iranienne de Bagdad, ou fermé les yeux quand les agents de la force Qods ont agressé physiquement les résidents d’Achraf et les harcellent avec 180 haut-parleurs placés juste à l’extérieur de la clôture du camp.

L’OMPI lui-même est reconnu par les responsables des renseignements américains pour avoir fourni des renseignements précieux quant au programme d’armement nucléaire iranien, notamment la première divulgation des installations situées à Natanz et Arak. Les anciens responsables du gouvernement demandant la fin de la classification terroriste et la protection d’Achraf, comprennent l’ancien directeur de la CIA James Woolsey, l’ancien directeur du FBI Louis Freeh, l’ancien ambassadeur aux Nations Unies John Bolton, l’ancien ministre de l’Énergie et l’ambassadeur aux Nations Unies Bill Richardson, le Général Anthony Zinni, ancien Commandant du Commandement central américain et l’ancien coordinateur anti-terrorisme du Département d’État Dell Dailey. L’une des nombreuses caractéristiques notables de cette liste est que le portefeuille gouvernemental de chaque personne y figurant a inclu ou consisté entièrement en la protection de la sécurité nationale de ce pays.

Ici, les États-Unis sont à la traine derrière l’Union européenne et le Royaume-Uni, qui ont annulé la classification terroriste de l’OMPI.

L’organisation a engagé des poursuites afin de demander sa radiation de la liste du Département d’État. En juillet dernier, la cour d’appel du District de Columbia a renvoyé la désignation à la Secrétaire d’État pour un nouvel examen.

Même le véritable politicien le plus cynique en viendrait à la conclusion que le temps est venu de radier l’OMPI de la liste du Département d’État, de mettre un terme au permis de l’Iran de persécuter et d’exécuter les partisans de l’OMPI, et de permettre à l’OMPI de susciter un soutien ici et à l’étranger pour un changement de régime – la seule issue en Iran qui corresponde à nos objectifs de politique étrangère et à nos idéaux.