L’Observateur de lUE, Bruxelles, 21 février Par Mark Beunderman Le ministre iranien des affaires étrangères qui a rencontré les parlementaires européens lundi a dit quun compromis avec la Russie sur le programme nucléaire de Téhéran « pourrait être acceptable » – mais les espoirs de Moscou sont limités.
M. Mottaki est apparu devant la commission des Affaires étrangères de lUE lundi soir. La discussion a vite tourné à une confrontation verbale avec les parlementaires européens.
Le parlementaire conservateur allemand Elmar Brok, président de la commission, a conclu après la session dune heure et demie que « nous avons un long chemin à parcourir pour parvenir à nous comprendre », après que M. Mottaki se soit heurté aux parlementaires au sujet des aspirations nucléaires de son pays, les caricatures danoises, les droits de lhomme et lholocauste.
Les députés issus de différents mouvements politiques ont demandé de la clarté à M. Mottaki sur la position de son pays concernant loffre de la Russie denrichir luranium pour les Iraniens, de lavancée des négociations qui devait reprendre lundi entre Moscou et Téhéran sur ce plan.
M. Mottaki a dit aux parlementaires européens que lIran avait des réserves sur loffre russe. « Nous pensons que loffre pourrait être acceptable si elle incorporait des éléments additionnels », signalant que lIran souhaite toujours poursuivre des recherches nucléaires sur son propre territoire.
Die Welt a cité le ministre des affaires étrangères russe Sergei Lavrov disant lundi quil avait des « espérances réservées » sur les négociations.
Des aspirations pacifiques ?
M. Mottaki, entretemps, a réitéré le droit de son pays à poursuivre de la recherche atomique.
« Compléter la connaissance nucléaire pour des besoins pacifiques est le droit national de tous les pays, particulièrement des Etats qui ont signé le traité de non prolifération nucléaire, » a-t-il dit, son pays étant un des signataires du traité.
Il a aussi dit que «nos enseignements religieux ne nous permettent pas de produire des armes nucléaires ».
Mais les europarlementaires ont montré peu de confiance sur les intentions pacifiques de lIran. « Tous les récents rapports montrent un manque de confiance dans la nature exclusivement pacifique de votre programme nucléaire, » a dit la parlementaire libérale belge Annemie Neyts.
Israël et lholocauste
Les parlementaires ont aussi attaqué le ministre iranien sur le fait que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait mis en doute lexistence de lHolocauste ainsi que sur ces commentaires comme quoi Israël devait être « rayé de la carte».
« Ne venez pas au Parlement européen pour mettre en doute les preuves concernant lexistence de lholocauste, » a dit la parlementaire belge socialiste Véronique de Keyser.
M. Mottaki a répondu quil ne mettait « pas en doute » que lholocauste ait étéétait un événement horrible, mais a demandé « pourquoi les musulmans devaient en payer le prix ? »
Après sa réunion avec les europarlementaires, il a déclaré à Reuters que M. Ahmadinejad avait été mal compris.
« Personne ne peut rayer un pays de la carte. Cest un malentendu en Europe de ce qua dit notre président.»
« Nous ne reconnaissons pas légalement ce régime», a-t-il ajouté.
Les europarlementaires ont aussi critiqué les abus des droits de lhomme en Iran, avec le parlementaire socialiste hollandais Erik Meijer qui a rappelé le sort de beaucoup de réfugiés iraniens vivant en Europe. « Le peuple iranien est libre de vivre où il veut, » a répondu M. Mottaki.