jeudi, mars 28, 2024
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La politique déclarée et non équivoque des États-Unis devrait être le renversement du régime de Téhéran- John Bolton

CNRI – « Je pense que le point de vue non seulement aux États-Unis mais aussi en Europe doit être de comprendre que le régime actuel à Téhéran est une menace pour la paix et la sécurité internationales, et pas seulement dans cette région, mais dans le monde et que la façon dont on traite ce genre de menace est de mettre fin à ce régime », a déclaré John Bolton le 25 janvier à Bruxelles.

L’ancien ambassadeur américain à l’ONU s’exprimait dans une conférence transatlantique intitulée « le camp d’Achraf et la politique vis-à-vis de l’Iran ». Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, y recevait de hauts responsables des administrations Clinton, Bush et Obama, ainsi que des leaders politiques européens et de grandes figures du droit international et de la défense des droits de l’homme. On peut nommer le général James Jones, ancien conseiller à la sécurité nationale du président Obama, Bill Richardson, ancien gouverneur du Nouveau Mexique et ambassadeur au Nations Unies sous le président Clinton, Dell Dailey, coordinateur du contre-terrorisme au département d’Etat jusqu’en avril 2009, Michael Mukasey, ancien ministre de la Justice du président Bush,  une haute délégation de parlementaires européens sous l’égide du vice-président du PE Vidal Quadras ou encore Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International jusqu’en 2009.

Voici les temps forts de l’intervention de John Bolton :

La politique déclarée et non équivoque des États-Unis devrait être le renversement du régime de Téhéran. Pour la simple raison que nous sommes engagés dans une course avec ce régime sur plusieurs fronts critiques. Le premier est leur quête de 20 ans de l’arme nucléaire et le second est leur soutien au terrorisme international, où ce régime est devenu en fait le banquier central mondial des activités terroristes.

Prenons le front nucléaire en premier. Il est clair, et c’est clair depuis un certain temps, et nous n’avions pas besoin d’Istanbul ce week-end pour nous l’expliquer, qu’en aucune façon ce régime ne peut négocier sur son programme d’armes nucléaires.

Examinons les possibilités. Le régime de Téhéran veut des armes nucléaires. Les États-Unis et d’autres ne veulent pas que l’Iran possède des armes nucléaires. Quel est le compromis ? Que l’Iran obtienne un petit nombre d’armes nucléaires? Il n’y a pas de compromis là-dessus.

De plus, nous devons comprendre que les négociations ne sont pas différentes de n’importe quelle autre type d’activité humaine. Elles ont des avantages et des coûts et vous vous engagez dans les négociations lorsque les avantages l’emportent sur les coûts. Ce n’est tout simplement pas le cas ici.

Les négociations consomment du temps. La chose la plus importante dont la prolifération nucléaire a besoin c’est du temps, du temps pour surmonter les obstacles scientifiques et technologiques complexes afin d’obtenir un programme d’armes nucléaires. Le régime de Téhéran, depuis huit ans maintenant, a plumé l’Occident et utilisé le temps au plus près pour arriver aujourd’hui aux armes nucléaires.

A présent, beaucoup de gens croient, dans le sillage du succès du virus Stuxnet, que tout à coup une grande fenêtre d’opportunité s’est ouverte et qu’elle va se remplir. Je n’ai absolument aucun doute que des personnes dans l’UE et aux États-Unis cherchent davantage d’excuses pour négocier.

Le fait est que, quel que soit le retard entraîné par le virus Stuxnet dans la quête du  régime pour les armes nucléaires, il reste encore extrêmement proche de la capacité [atomique]. Même l’AIEA reconnaît publiquement que l’Iran a assez d’uranium faiblement enrichi pour des armes nucléaires à l’heure actuelle et la quantité de travail, la quantité d’énergie consommée pour enrichir de l’uranium au niveau d’un réacteur, représente les deux tiers des travaux nécessaires pour l’enrichir au niveau militaire. Donc ils sont très, très proches.

De plus, l’idée que nous disposerions de bien encore de temps avant que le régime n’obtienne l’arme atomique ne tient pas compte des autres activités du régime, qui développe et renforce ses infrastructures nucléaires, ce qui rendra encore plus difficile de le déceler au bon moment.

Nous perdons la course avec l’Iran sur les armes nucléaires et il est illusoire de croire que les sanctions, des sanctions économiques, vont sensiblement ralentir les progrès de l’Iran.

Et soyons clairs, juste pour être en désaccord avec les deux derniers intervenants, l’ensemble le plus complet des sanctions économiques a été imposées après l’invasion du Koweït par l’Irak, la résolution 661 du Conseil de sécurité qui a quasiment coupé tout contact avec l’Irak, sauf pour l’approvisionnement humanitaire.

Ces sanctions ont totalement échoué à atteindre leur objectif de convaincre l’Irak de se retirer du Koweït et les sanctions qui ont été imposées à l’Iran par le Conseil de sécurité ont eu peu ou pas d’autre effet que d’augmenter le coût des diverses transactions dont le régime iranien a besoin.

La poursuite de leur objectif d’armes nucléaires demeure largement inchangée. La crise économique que nous voyons dans l’Iran d’aujourd’hui est très peu causée par les sanctions, mais un maximum par trois décennies de mauvaise gestion économique.

Donc, l’idée que nous avons beaucoup de temps est une illusion qui nous met tous en plus grand danger. Je pense que c’est pourquoi le soutien à un changement de régime en Iran est aussi crucial, parce que cela va directement affecter le leadership et pourraient bien affecter sa politique.

Mais soyons clairs. Ce n’est pas simplement la quête de l’Iran pour les armes nucléaires qui devraient nous inquiéter. Regardez leur soutien aux activités terroristes en Irak. Regardez leur soutien là-bas à un régime qui menacera une fois de plus la stabilité au Moyen-Orient et au-delà. Regardez ce que fait l’Iran au Liban.

Nous voyons que le développement du soutien de l’Iran au terrorisme international a un effet négatif dans le monde entier.

Alors regardez la politique que suit le gouvernement iranien. Nous pouvons voir la course aux armes nucléaires, le soutien au terrorisme international et la répression de son propre peuple.

Tout cela se passe pendant que les Occidentaux parlent, parlent et parlent.

Maintenant en ce qui concerne l’OMPI et l’examen que Mme Clinton fait actuellement de la radiation, soyons clairs. Je pense qu’il a été démontré sans équivoque que, lorsque l’OMPI a été ajoutée à la liste des organisations terroristes étrangères sous l’administration Clinton, elle a été ajoutée selon l’avis très ferme que cela rendrait les dirigeants de Téhéran plus disposés à l’égard de la politique que l’administration Clinton voulait mener, plus favorables à un rapprochement.

Si tel était le calcul, il a clairement échoué. Les mêmes sentiments sous-tendent la décision de maintenir l’inscription de l’OMPI de la Secrétaire d’État Rice en 2002, à la fin de son mandat au Département d’Etat, représentant la notion erronée que ce genre de mesure rendrait plus facile de négocier avec le régime à l’avenir.

Mais je pense qu’il y avait un point important dans la décision de la Secrétaire Rice, quand elle a dit expressément qu’il fallait réexaminer la décision dans 2 ans, c’est-à-dire maintenant, parce que je pense que c’était une indication qu’elle sentait alors, même en agissant avec partialité, qu’une décision de mettre sur la liste des organisations terroristes étrangères devait être affectée par d’autres facteurs politiques. Que les preuves étaient suffisamment ambiguës pour que leur révision ait un sens aujourd’hui.

Le juge Mukasey a résumé les aspects importants de l’avis du tribunal du disctrict de Columbia sur cette affaire et je pense que la plaidoirie que les avocats de l’OMPI ont faite montre dans le détail ce qu’ils sont en mesure de dire sur les informations qu’ils connaissent, les informations non classées.

Je pense qu’il est clair au-delà de tout argument que les facteurs politiques ne doivent pas influencer la décision d’inscrire une organisation sur la liste des organisations terroristes étrangères ou de la radier. Dans la métaphore de l’accusation, vous devez suivre les faits où qu’ils vous mènent.

Si les faits montrent qu’il n’y a ni la capacité ni l’intention de s’engager dans des activités terroristes, l’organisation ne doit pas être sur la liste. C’est la décision que nous attendons de Mme Clinton. J’espère qu’elle prendra le conseil que la secrétaire Rice lui a donné de revenir là-dessus de manière objective, contrairement aux circonstances dans lesquelles l’inscription a été faite en premier lieu et nous verrons ce qui se passera.

Mais plus important encore, je pense que le point de vue non seulement aux États-Unis mais aussi en Europe doit être de comprendre que le régime actuel à Téhéran est une menace pour la paix et la sécurité internationales, et pas seulement dans cette région, mais dans le monde et que la façon dont on traite ce genre de menace est de mettre fin à ce régime.