dimanche, novembre 10, 2024
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La police européenne enquête sur les agents secrets iraniens

Au début de l’année 2000, devant la multiplication des activités des agents du Vevak dans divers pays occidentaux, la police en a interrogés plusieurs pour leur donner un avertissement contre leur relation avec le ministère des renseignements des mollahs, le Vevak.

A cette époque Karim Haghi a publié un communiqué sous le nom d’une association nommée « Peyvand » (mise sur pied par des agents du Vevak aux Pays-Bas) dont voici des extraits : « Mardi 1er février 2000, un agent des services secrets hollandais s’est rendu sur le lieu de résidence de Karim Haghi à Elst et … après les formalités préliminaires, il s’est mis à lire des noms d’une liste qu’il avait en main qui comprenait MM.
1- Bani-Sadr
2- Alireza Nourizadeh
3- Bahman Niroomand
4- Khajeh-Nouri
5- Parviz Yaghoobi
6- Khanbaba Tehrani
7- Mehdi Khoshhal
8- Asghar Barzoo (Suède)
9- Bahman Rastgoo (Allemagne)
10- Jaafar Baghalnejad (Norvège)
11- Hassan Khalaj (Norvège)
12- Aabed Haj Esmaili (GB)
13- Hadi Shams Haeri (Pays-Bas)
14- Ghassem (Mohammad Tofigh Assadi, Pays-Bas)
15- Hassan Alijani (USA)
16- Karim Haghi (Pays-Bas)
17- Mme Nadereh Afshari (Allemagne)…

« L’agent secret a ajouté qu’il y avait encore d’autres noms qu’il ne pouvait pas lire parce qu’ils étaient difficile à prononcer et c’était la raison pour laquelle il s’arrêtait là. Il a aussi ajouté : « vous êtes tous en contact avec le régime iranien et vous avez formé un vaste réseau… Vous devez nous dire qui d’autre est en contact avec le régime …  Nous avons suffisamment d’informations sur vos relations avec le régime et nous savons que votre publication est financée par le régime. Nos savons aussi que M. Chams Haeri est en contact avec le régime et que son frère lui sert de contact avec le ministère des renseignements. A cet effet, il s’est également rendu à Singapour une fois. M. Parviz Yaghoubi , en France, est aussi en contact avec le régime iranien…

« Nous voulons le calme aux Pays-Bas et nous n’apprécions pas les manifestations et les batailles ici. Il est préférable pour vous d’abandonner ce genre de travail tout de suite et de mener une vie normale et de penser à l’avenir de vos enfants. Nous savons que vous haïssez les Modjahedines et qu’ils vous ont causé du tort et ruiné votre vie et votre avenir…

« Le même jour, un autre agent secret se trouvait sur le parking du lieu de travail de Mme Roya Roudsaz, la femme de Karim Haghi. Lorsqu’elle s’apprêtait à monter dans sa voiture, il a voulu lui parler. Le sujet principal de la discussion portait sur les activités de Karim Haghi et sur la provenance des fonds pour la publication Peyvand. L’agent secret lui a dit que Karim « et ses amis avaient formé un vaste réseau de tous ceux qui étaient en contact avec le régime. Karim s’était rendu une fois à Chypre… »

« Au même moment deux voitures de police avaient suivi M. Haj Esmaïli jusqu’à une gare. Quand Haj Esmaïli est monté dans le train, une personne s’est approchée de lui et s’est mise à lui poser des questions similaires.

« En même temps dans trois villes d’Allemagne, Cologne, Wiesbaden et Hanovre, six personnes par groupes de deux ont abordé Mehdi Khoshhal et Bahman Rastgou et Mme Nadereh Afchar pour les interroger sur le type de communication et le numéro de circulation de la publication Peyvand, ses sources de financement etc. De même dans la première semaine de février, MM Chams Haeri et Mohammad Reza Eskandari et sa femme Tahereh Khorrami ont été soumis à des interrogatoires. Le 9 février, deux agents secrets néerlandais ont contacté Alireza Mohseni aux Pays-bas  et d’autres que les noms énumérés plus haut, et l’ont interrogé sur ses contacts avec Fereydoun Guilani… »

La commission du CNRI pour la sécurité et le contre-terrorisme a publié un communiqué le 15 février :
« Ces dernières semaines, la police et les organes de sécurité aux Pays-Bas, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Suède, en Norvège, au Canada et ailleurs ont téléphoné à un nombre d’agents du régime pour leur donner un avertissement.

« Comme les agents des services secrets du régime l’ont rapporté à leurs supérieurs dans les diverses ambassades et au siège à Téhéran, la police possèdent des preuves indéniables comme des photographies et des enregistrements de conversations de ces agents avec leurs contacts au ministère des renseignements. La police connaît aussi, sur la base d’informations détaillées que ces agents se sont rendus secrètement en Iran et dans des pays voisins, et qu’un certain nombre ont été dans des pays d’Extrême-Orient, comme la Malaisie et Singapour, pour y rencontrer des représentants du ministère des renseignements. La police est aussi au courant des voyages de certains de ces agents en Europe et aux Etats-Unis ces derniers mois et sait aussi les frais payés par les services secrets iraniens. Dans certains cas, la police connaît même le montant des salaires hebdomadaire ou mensuel et la méthode de paiement.

« De plus, la police et les services secrets ont été informés que le Vevak a donné des instructions à ces agents sur la manière dont ils devaient répondre aux appels de la police et autres services secrets et comment ils doivent se défendre sous prétexte de ‘droits démocratiques’  (…)

« La police est au courant des relations de Karim Haghi avec le Vevak depuis 1994 et de ses voyages à Chypre et en Malaisie et de ses rencontres avec les représentants du Vevak. Elle sait qu’il a facilité l’envoi de Bahador Khorrami en Iran. (Bahador est un enfant de 11 ans qui a été enlevé à ses tuteurs légaux au Canada, par une bande du ministère des renseignements qui l’a transféré aux Pays-Bas pendant quelques temps avant de l’emmener en secret en Iran).

« Selon la sûreté néerlandaise,  le Vevak  a tenté par le biais de Karim Haghi de mettre sur pied un réseau d’agents. La police possède de multiples photographies de Karim Haghi avec des officiers et des éléments connus du ministère. La diffusion de la publication intitulée Peyvand, entièrement payée par le Vevak, fait également partie du dossier. Selon les informations de la police, le ministère des renseignements paye ceux qui travaillent dans cette publication, dont la police possède une liste.

« Haghi a utilisé un passeport iranien avec le prénom de Mahmoud et un visa allemand pour ses voyages. Le Vevak utilise souvent la femme de Karim Haghi (Roya Roudsaz) pour le contacter. Haghi a également envoyé sa femme à Téhéran pour y adresser des « rapports confidentiels » et pour y prendre des « instructions spéciales » auprès de ses contacts. Un de ses contacts au ministère est un tortionnaire qui s’appelle Nasseri. C’est l’un des deux qui, après l’arrestation d’Hamid Khorsand, avait été envoyé pour obtenir sa libération de quelque manière que ce soit.

« La police sait que Chams Haeri, par le biais d’un proche parent en Iran, est en contact avec le Vevak. Il a été envoyé à Singapour pour y rencontrer un représentant du ministère. Il est considéré comme un des membres actifs du réseau.

« La police est aussi au courant d’un voyage de Haj Esmaïli à Singapour pour y rencontrer les représentants du ministère ainsi que les dollars qu’il en reçoit. Des documents sur la coopération ignoble de Haj Esmaïli avec des tortionnaires du Vevak et des ambassades en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas ont été révélés et largement diffusés, de telle manière que les autres agents du Vevak à l’étranger essaient de le dissimuler.  Haj Esmaïli est le même agent qui, avant la parution dans l’hebdomadaire Modjahed, d’une lettre manuscrite de sa propre main portant sa signature et dans laquelle il reconnaît qu’il avait uniquement étudié jusqu’au lycée, a été utilisé par le Vevak  comme un opposant bien établi du régime avec le titre de « M. l’ingénieur Abed Haj Esmaïli, un ancien dirigeant des Modjahedines ».

« Haj Esmaïli a reçu à plusieurs occasions des milliers de dollars du Vevak. Il a été il y a quelques temps aux Pays-Bas. Il y est demeuré chez Karim Haghi. A cette époque Hassan Alidjani est parti des USA pour se rendre aux Pays-Bas et ils se sont réunis avec d’autres agents du ministère des renseignements.

« En Allemagne également, la sûreté a pris contact avec Ali Akbar (Bahman) Rastgoo, Mehdi Khochhal  et Nadereh Afchari, pour leur dire qu’elle savait le détail de leurs relations avec le Vevak. Par exemple elle a mené un interrogatoire avec Rastgoo sur l’argent  qu’il reçoit du ministère pour sa coopération avec la publication Peyvand.

« Pour préserver, protéger et remonter le moral de ses agents exposés, pris de panique et nerveux, le Vevak a donné les lignes suivantes :

  • Développez les relations entre vous et échangez vos expériences dans la manière de se comporter avec la police et le genre de questions qu’elle pose. De manière à ce que lorsque la police vous contacte, vous soyez en mesure de répondre.
  • Répandez partout qu’il s’agit d’un complot des Moudjahidine et qu’ils essaient de stopper vos activités.
  • Répandez partout que cette démarche de la police s’inscrit dans un complot international pour vous faire taire.
  • Parlez-en à Nourizadeh, Bani-Sadr et Khanbaba Tehrani et les ceux qui vous ont soutenus par le passé. Ils vous aideront.

Il est intéressant de noter que chacun de ces agents essaie de rejeter les documents de la police et de nier leurs relations avec le Vevak.

Ceux qui sont activement engagés dans la campagne de diabolisation des Modjahedines  à l’étranger viennent de diverses origines. Leur dénominateur commun est qu’ils travaillent tous pour le Vevak.