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La double tâche du CGR : répression en Iran et terrorisme à l’étranger

Le développement du rôle du CGR

5e partie – par Reza Shafa

Les commandants supérieurs
Actuellement les commandants supérieurs du CGR sont les suivants :
1. le général de division Mohammad Ali (Aziz) Jafari, commandant en chef ;
2. le général de brigade Morteza Reza’i, vice-commandant ;

Le développement du rôle du CGR

5e partie – par Reza Shafa

Les commandants supérieurs
Actuellement les commandants supérieurs du CGR sont les suivants :
1. le général de division Mohammad Ali (Aziz) Jafari, commandant en chef ;
2. le général de brigade Morteza Reza’i, vice-commandant ;
3. le général de brigade Mohammad Hosseinzadeh-Hejazi, chef de l’état-major interarmées ;
4. le général de brigade Mohammad Reza Zahedi, commandant des forces terrestres ;
5. le général de brigade Hassan Salami, commandant de l’armée de l’Air;
6. le contre-amiral Safari, commandant de la Marine;
7. Autrefois, le commandant de la milice du Bassidj était le général de brigade Hejazi, désormais chef de l’état-major interarmées ; le guide suprême du régime Ali Khamenei a ordonné à Jafari d’assurer aussi le commandement de la milice. Ce n’est pas que le régime ne peut s’offrir un commandant indépendant pour le Bassidj, mais plutôt que Khamenei a pris au sérieux l’éventualité d’un conflit majeur avec les Etats-Unis et qu’il compte sur cette force comme une puissance de frappe pour réprimer toute émeute dans le pays. 
8. le général de brigade Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods.

Le général de division Mohammad Ali Jafari

Le général Mohammad Ali Jafari (Aziz) Jafari est un commandant expérimenté du CGR et un vétéran de la guerre de huit ans Iran-Irak durant laquelle il était officier. Il a d’abord été assigné à la tête du front sud puis au commandement du front nord-ouest. Après le cessez-le-feu, pendant trois ans, Jafari a suivi une formation à l’université Imam Hossein du CGR  où il a obtenu un diplôme. Il dirigeait en même temps le Bureau des Opérations des forces terrestres du CGR. En 1995-96, Jafari a commandé les forces terrestres, tout en étant assigné à la garnison Sarallah de Téhéran, chargée de la sécurité dans la capitale. Sur un ordre de Khamenei, il a été nommé directeur du Centre du CGR pour les Études stratégiques le 20 août 2005; et commandant en chef du CGR le 1 septembre 2007.

Le rôle du CGR dans terrorisme

Beaucoup a été dit sur le rôle de cette force dans le terrorisme puisqu’elle a trempée dans les prises d’otage et des actes terroristes dès les tous premiers jours de sa création. La majorité des commandants du CGR fréquentaient  la même bande quand ils ont pris en otage les diplomates américains pendant 444 jours en automne 1979 à l’ambassade américaine à Téhéran. 
 
Le 6 juin 1982, la présence du CGR au Liban a été marquée avec l’envoi d’une de ses unités les plus efficaces, la brigade "prophète Mohammad", dans la Vallée de la Bekaa, sur ordre direct de Khomeiny et sous le commandement de Hossein Mosleh, un officier de renseignement expérimenté, avec pour but de créer un clone du régime de Téhéran au Liban.

A peine une année plus tard, le 23 octobre 1983, la force est devenue pleinement opérationnelle en réalisant son projet principal, quand deux camions piégés ont frappé deux bâtiments à Beyrouth abritant les soldats américains et français de la Force multinationale, tuant des centaines de militaires, en majorité des Marines. Peu de temps après, les mollahs à Téhéran donnaient le coup d’envoi de la seconde phase du plan en permettant au CGR de s’étendre dans la vallée. 

Après cette mortelle entrée en matière, une série de prise d’otage et de meurtres de ressortissants étrangers a commencé au Liban.

Se vantant de son bilan au Liban en juillet 1985, Mosleh a déclaré en expliquant les buts du CGR dans ce pays : "Durant son séjour de trois ans au Liban, le CGR a essayé de réaliser la chose suivante :

• Notre première tâche a été d’apporter un éclairage culturel aux Libanais en exportant la révolution islamique dans ce pays;

• La seconde a été de former nos frères libanais tant idéologiquement que militairement. D’abord nous avons commencé dans les mosquées locales au niveau élémentaire et ensuite de nouveaux cours ont été conçus pour les formations plus avancées de 40% des volontaires. Cependant, les formations idéologiques ont toujours la priorité sur les militaires;

• L’Organisation de nouvelles recrues libanaises [dans la formation militaire] a été la troisième étape;

• Le dernier pas sera d’utiliser les forces nouvellement organisées dans certaines missions.

La quatrième étape mentionnée par le général Mosleh est un modèle classique que le CGR applique dans chaque pays du Moyen-Orient et au-delà. Au Liban, en Irak, en Afghanistan et même en Bosnie, il a créé une force à ses ordres, issue de la population musulmane locale et déshéritée.

Dans l’utilisation de tactiques comme la prise d’otage, le CGR détient un record. Mohsen Rafiqdoust, alors ministre du CGR et  commandant de haut rang de la force, avait renvoyé les mains vides l’envoyé du président François Mitterrand dans les négociations pour libérer les otages français au Liban.

Par ailleurs, commentant les attentats de 1993 contre les garnisons américaines et françaises Rafiqdoust s’en était félicité. « Le TNT comme l’idéologie qui a envoyé en enfer 400 officiers, sous-officiers et soldats du quartier général des Marines, venaient d’Iran", avait-il dit dans une interview avec le quotidien officiel Ressalat du 20 juillet 1991.

*Reza Shafa est un expert des réseaux de renseignements du régime iranien, en Iran et à l’étranger. Il a mené des recherches poussées sur le VEVAK, les services secrets du CGR et la force Qods. Il contribue actuellement au site du CNRI.