Par Robert Tait
The Guardian Elle était la reine de la vitesse sur les pistes, devenue une icône féministe après avoir triomphé dans ce domaine exclusivement masculin et être devenue championne nationale de course automobile en Iran. Mais la carrière impressionnante de Laleh Seddigh sest arrêtée brusquement avec linterdiction délivrée par les autorités de course automobile du pays de participer aux compétitions.
Seddigh, 29 ans, se dirigeait vers sa Peugeot 206 1600cc dans le stade Azadi de Téhéran lorsque des membres du service dordre lui ont bloqué la voie, citant des « problèmes de sécurité ».
Cette rebuffade a suivi des jours de querelles avec la fédération de course iranienne à propos de son droit de participer à un événement quelle a remporté il y a deux ans et qui a fait delle une championne nationale. Pendant la période de préparation à la course, elle avait été informée que sa participation nétait pas garantie mais on lui avait tout de même conseillé de sinscrire. Son inscription a été validée après que les techniciens aient donné le feu vert à sa voiture.
« Je pensais que lon mavait donné le feu vert », a-t-elle dit. « Javançais vers la grille pensant que grâce à Dieu, le problème avait été résolu, lorsquils mont fermé la porte. Ils ont dit quils ne savaient pas pourquoi, mais que le président de la fédération avait déclaré que je nétais pas autorisée à participer. »
Cest la première fois que Seddigh, dont les exploits lui ont valu le surnom de « petite Schumacher », est exclue dune compétition. Les dirigeants de la fédération affirment être dans limpossibilité dobtenir lautorisation pour sa participation.
Cependant, Seddigh pense quon lempêche de remporter suffisamment de points pour répéter son exploit sportif, qui lui a valu une renommée internationale mais qui a contrarié la classe religieuse dominante exclusivement masculine.
« La plupart des membres de la fédération nétaient pas ravis à lidée davoir une championne féminine et auraient préféré un homme à la place », a-t-elle affirmé. « Depuis ma victoire, ils ont même éliminé le podium des vainqueurs. Ils ont eu peur que je gagne encore et dêtre obligés de me montrer sur le podium. »
Seddigh affirme quun religieux musulman a déjà délivré une fatwa (décret religieux légalement obligatoire) selon laquelle il nexiste aucune interdiction contre une compétition automobile entre les hommes et les femmes, du moment que le code vestimentaire islamique est observé. Elle a lintention de se servir de cette fatwa si elle ne parvient pas à convaincre les dirigeants de la fédération de lui donner lautorisation de participer aux courses à lavenir.
Le vice-président de la fédération, Hossein Shahryari, a déclaré que Seddigh navait pas été autorisée à concourir en raison dune circulaire du gouvernement contre les femmes, hormis les événements exclusivement féminins. Ce décret a été supprimé depuis, a-t-il affirmé.
Mais il a ajouté : « Les femmes ont une très haute opinion delles-mêmes et cela frustre les hommes qui sacrifient leur vie dans ce sport. Les femmes ne sont pas des championnes dans ce sport, elles ne sont que des participantes. Si elles respectaient un peu plus les règles islamiques, elles nauraient pas ce genre de problèmes ».