vendredi, mars 29, 2024
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Iran : un dangereux et épais brouillard gris couvre Téhéran

Iran : un dangereux et épais brouillard gris couvre Téhéran

Téhéran est recouvert d’un épais brouillard gris de pollution dangereux pour la santé de la population. Les montagnes enneigées de la chaîne de l’Alborz qui dominent Téhéran, ne sont plus visibles du centre-ville.

Le régime iranien n’est pas en mesure de réglementer les émissions de polluants atmosphériques des moteurs à essence et diesel pour limiter l’émission des particules fines nocives, des radiations, des substances mortelles. La pollution est provoquée à 80% par les gaz d’échappement des cinq millions de véhicules circulant quotidiennement dans la ville embouteillée de manière quasi permanente et dont les effets sont amplifiés en hiver.

« La qualité de l’air est néfaste à la santé de tous » sans exception, a indiqué le ministère des Transports et de la circulation dans un communiqué. Les habitants, surtout les plus fragiles, sont encouragés « à ne pas sortir de chez eux sauf en cas d’urgence », a-t-il ajouté.

La journée de lundi est la pire en terme de pollution de l’air depuis le mois de mars. L’index de la qualité de l’air atteignait le niveau rouge, soit 162, voire 180 dans certaines parties de la mégalopole, alors que le niveau normal est de 0 à 50 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les écoles pourraient être fermées si cet index devait atteindre 200, a indiqué Mohammad Rastegari, un responsable de la surveillance de la pollution.

Les particules en suspension les plus polluantes sont « sept fois supérieures à la normale », a précisé le chef de l’Organisation de contrôle de la qualité de l’air, Vahid Hosseini.

La pollution est en règle générale élevée à Téhéran, ville partiellement entourée de montagnes située entre 1.100 mètres d’altitude au sud et 1.700 mètres au nord.

Il y a un an, 400 personnes avaient été hospitalisées à Téhéran pour des problèmes cardiaques et respiratoires provoqués par la pollution de l’air. En 2012, cette dernière avait contribué à la mort prématurée de 4.500 personnes à Téhéran et 80.000 dans tout le pays, selon le ministère de la Santé.

Dans une étude de l’ « Environmental Performance Index », qui suit les différents indicateurs de l’environnement, la santé publique et la vitalité des écosystèmes l’Iran a été placé en 83e position sur les 178 pays classés.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé que cinq villes iraniennes, dont Téhéran, se trouvent dans le top 10 des villes les plus polluées aux PM10, ces particules fines considérées comme nocives pour la santé. Plus de 1,5 million de tonnes de produits polluants sont rejetés dans la capitale chaque année, rendant l’air irrespirable pour sa population de 8 millions d’habitants. Mais c’est la ville d’Ahvaz qui se distingue: en tête de peloton, celle-ci a le taux de concentration en PM10 le plus élevé dans le monde, devançant les pires villes chinoises dans ce domaine.

Alors que la dictature iranienne, embourbée dans ses crises, a délaissé la protection des espaces naturels et se montre incapable de gérer les pollutions globales et locales de l’air, des eaux et des sols, entraînant une extinction de masse, les spécialistes mettent en garde sur le danger d’un « effondrement » environnemental du plateau iranien.

 

 

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