jeudi, mars 28, 2024
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Iran : Un cycle de violences et de négociations

Par  Nima Sharif *

Depuis que la question du nucléaire de l’Iran a été remise au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour des actions punitives, la crise dans la région s’est enflammée par période, à chaque fois que le dossier s’est ouvert ou refermé pour examen.

La crise au Liban, la prise d’otage des marins britanniques et de nos jours les attentats contre des Lieux Saints en Irak comme la vague de terreur et de guerre en Irak, en Palestine et au Liban, sont tous en fait porteurs de messages de Téhéran.

L’année dernière le 22 août, le quotidien officiel Keyhan publié à Téhéran écrivait que « le dossier iranien ne se résoudra pas à la table des négociations à moins que lorsque l’autre partie se rendra compte du coût si élevé du rapprochement avec l’Iran que l’amertume du compromis semblera justifié ». Le journal poursuivait : « l’Occident acceptera l’émergence d’un Iran nucléaire uniquement quand il n’aura pas d’autre choix ».

« Le pouvoir régional de l’Iran est tel qu’il a la capacité de faire face à des questions depuis une position de force. Le dossier de l’Iran ne se résoudra pas à la table des négociations mais dans les rues de Beyrouth et de Bagdad », affirmait le quotidien Keyhan.

Bien sûr, ce à quoi se réfère le quotidien en parlant de « puissance régionale de l’Iran » et de « position de force » se rapporte principalement à sa capacité d’alimenter le meurtre et les crises à Bagdad, à Beyrouth et dans la Bande de Gaza.

C’est à travers la stratégie « de crises dans la région » et de « négociation avec l’occident » que les mollahs iraniens pensent atteindre la stabilité et l’hégémonie dans la région, ce qui les aiderait à réaliser leur vieux rêve d’un Empire islamique. Les négociations aideront Téhéran à gagner du temps tandis que la crise gardera l’occident occupé.

Cette stratégie, bien qu’intelligente, a ses défauts. 

L’occident n’acceptera pas l’hégémonie des mollahs dans la région et comme ses dirigeants l’ont clairement déclaré à plusieurs reprises, ils « n’accepteront pas un Iran nucléaire ». Par conséquent le cycle « violence – négociations » ne peut être une boucle interminable et devra tôt ou tard prendre fin. Quand ce sera fait, les mollahs devront rendre des comptes.

Les mollahs d’autre part, prévoyant une tournure très dangereuse, essayent de faire passer leur politique belliciste agressive dans la région pour un signe de puissance. Au contraire, s’il restait la moindre force dans ce régime, il l’aurait immédiatement utilisé pour faire un demi-tour et empêcher les affrontements à venir avec l’occident. N’oublions pas que l’Iran peut encore éviter une autre résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU. Mais un régime aussi fragile que celui des mollahs ne peut résister à ces manoeuvres et comme Ahmadinejad l’a dit à plusieurs reprises, « le programme nucléaire iranien, est un train sans frein et ni changement ».  

 
* Nima Sharif est directeur des questions des droits de l’homme à Near East Policy Research (www.neareastpolicy.com), et analyste politique de http://www.stopfundamentalism.com