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Secrétaire d’État Clinton, il est temps de tenir une promesse à l’égard de l’opposition iranienne

HUFF POST – 18 avril 2012 – Lorsque la Secrétaire d’État Clinton et tous les ministres de la Défense et des Affaires Étrangères de l’OTAN se réuniront à Bruxelles aujourd’hui, ils auront une question placée au sommet de leur programme : la situation agitée et fragile en Afghanistan. Avec l’échéance du retrait de l’Afghanistan s’approchant rapidement, l’énigme de trouver une solution durable est devenue encore plus déroutante.
Mais dans leurs discussions, l’expérience américaine en Irak, le pays qui a été assisté à une occupation similaire lors de la première décennie du 21ème siècle, ne devrait pas être perdue.
Dans ce cas-là, les États-Unis ont laissé l’Irak enclin à l’influence iranienne sans beaucoup de défense – et avec la baisse de l’influence américaine, Téhéran a tenté de remplir le vide.
Ceci se manifeste le mieux dans la situation de détresse des opposants iraniens du camp d’Achraf en Irak. La violence et l’intimidation consternantes subies par ces réfugiés, membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), éclairent la sinistre réalité au sujet des nouveaux dirigeants de l’Irak. Cela révèle que les responsables chiites du gouvernement de Maliki sont plus qu’heureux de se plier aux exigences du régime de Téhéran en tentant d’anéantir l’OMPI, la seule opposition valable aux mollahs.

Laissez-moi expliquer le contexte. Le cœur des membres de l’OMPI – qui promeuvent la démocratie et un futur non-nucléaire pour l’Iran – a été chassé de sa patrie et s’est installé au camp d’Achraf près de Bagdad il y a 26 ans. Mais lorsque l’Irak est entré en guerre en 2003, les forces américaines ont assuré le contrôle du camp et une investigation approfondie n’a trouvé aucun terroriste parmi les 3400 opposants. Les résidents se sont volontairement désarmés face aux Américains et, en échange, ont reçu une protection officielle, en vertu de la Convention de Genève.

L’oppression de ces résidents ainsi que le mépris de Maliki à l’égard du droit international ont été manifestes en l’espace de quelques semaines après que l’Irak ait pris la responsabilité de leur sécurité en 2009. Il a donné des assurances que ces réfugiés seraient « traités humainement » ; pourtant, le 8 [11] avril de l’année dernière, une magnifique journée de printemps s’est transformée en carnage. Des films vidéo ont montré des civils sans armes se faisant apparemment tirer dessus à la tête à bout portant par l’armée de Maliki, tandis que d’autres sont écrasés sous leurs Humvees de fabrication américaine.

Cela a été condamné par de nombreux organismes internationaux comme n’étant rien d’autre qu’un massacre. Mais Maliki ne s’est pas arrêté là – en l’espace de quelques jours il a juré de fermer complètement le camp d’Achraf. Une autre atrocité n’a été évitée qu’après qu’une massive campagne internationale ait vu l’ONU établir un Protocole d’Accord avec le gouvernement irakien pour assurer la sécurité et le bien-être des résidents d’Achraf.

Mme Maryam Radjavi, la dirigeante de la Résistance, a convaincu les résidents d’aller dans un nouveau endroit, le camp Liberty, une ancienne base militaire américaine. Mais à nouveau, les Irakiens ont choisi de duper, transformant le lieu de logement en prison, avec des conditions ne répondant pas aux normes humanitaires strictement minimales.
Quatre groupes d’opposants – 1600 personnes en tout – se sont rendus à Liberty malgré toutes les insuffisances.
Ils ont montré une énorme flexibilité et renoncé à beaucoup de leurs droits fondamentaux en acceptant le transfert à l’intérieur de l’Irak dans un camp aux structures minimes.

La surface assignée aux opposants iraniens est considérablement inférieure à un km². Il existe une grave pénurie d’eau et d’électricité, et le système d’évacuation des eaux usées est détraqué. En outre, le camp est truffé de caméras de surveillance, de même que pas moins de 150 agents de la même police qui a pris part au massacre effroyable d’avril de l’année dernière.
Néanmoins, les opposants se sont révélés conformes à leur parole. Désormais, l’ONU ainsi que la communauté internationale devraient remplir leur part de l’accord.

Les droits humains des opposants – leurs droits à la propriété, dont les biens meubles et non-meubles – doivent être honorés. Le gouvernement de l’Irak devrait reconnaître le statut des résidents du camp d’Achraf et du camp Liberty comme demandeurs d’asile et respecter leurs droits conformément au droit international.
L’ONU doit reconnaître le camp Liberty comme camp de réfugié destiné à constituer un point d’arrêt pour l’OMPI. En lieu de cela, il est considéré comme un « Lieu de Transition Temporaire » (LTT), ce qui prive les résidents des normes humanitaires les plus essentielles.

La Secrétaire d’État Clinton a récemment dit lors d’une audition au Congrès que la « coopération » de l’OMPI dans le transfert au camp Liberty serait un « facteur clé » pour son retrait de la liste noire américaine – une désignation maintenue ces quinze dernières années pour satisfaire Téhéran.
Cette étiquette sert maintenant tout juste d’entrave au transfert ultime de ces réfugiés et d’excuse pour d’autres violences de la part de l’Irak. Avec la moitié des résidents ayant déjà procédé au transfert – un signe d’entière coopération de leur part – Mme Clinton devrait à présent jouer son rôle.
 En ce qui concerne la principale question du jour à Bruxelles, respecter les droits des opposants iraniens enverrait également un message fort aux dirigeants de Téhéran, qui sont parmi les principaux intrus dans les affaires de l’Afghanistan. Afin d’avoir une solution pour l’Afghanistan, toute ingérence étrangère devrait cesser – et Téhéran, en tant qu’épicentre du fondamentalisme, est en haut de la liste.

Par Ryszard Czarnecki –Membre du Parlement Européen, ancien Ministre des Affaires Européennes de la Pologne