vendredi, mars 29, 2024
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Radjavi : Les femmes à la direction de la résistance garantissent la défaite de l’intégrisme en Iran

Radjavi : Les femmes à la direction de la résistance garantissent la défaite de l’intégrisme en IranCNRI – Lors d’un discours sur le rôle crucial des femmes dans la lutte contre l’intégrisme, prononcé à l’occasion de la Journée internationale des femmes, Maryam Radjavi, présidente de la République élue de la résistance iranienne, a brossé un tableau de la situation politique en Iran et traité de l’expérience de la Résistance iranienne dans le domaine de l’égalité des genres. (cf les deux première parties : Le rôle des femmes dans la solution pour l’Iran  et  Les femmes, garantie de la démocratie de l’Iran de demain ). Nous vous proposons ci-après la dernière partie qui se penche sur les acquis de la présence des femmes à la direction politique, l’idéal précurseur que cela représente, et pourquoi c’est le facteur déterminant de la défaite de l’intégrisme en Iran.

L’émergence des capacités et de la richesse humaine

Dans le mouvement de la résistance iranienne, la prise des postes de direction par les femmes bien entendu suivi un processus difficile. Mais son progrès et son évolution, a créé dans chacun des membres de la résistance de nouvelles capacités, particulièrement chez les femmes. Elles ont enregistré des changements marquants et au lieu d’être soumises et de fuir les responsabilités, elles ont acquis une personnalité ferme et indépendante :

– Face aux difficultés et aux événements imprévus, elles ont acquis de la patience.

– Elles ne s’effondrent plus face à leurs erreurs et leurs échecs et en tirent un nouvel enseignement.

– Elles ne font plus dépendre l’acceptation des responsabilités d’une condition. L’acceptation des responsabilités n’est pas limitée ni craintive, et elles abordent l’ensemble des risques et leurs conséquences avec un esprit ouvert.

– Comme elles se sont préparées à traverser les pires épreuves, elles se sont dotées d’une force et d’une capacité accrues.

– Elles croient qu’il existe une solution pour chaque difficulté et chaque impasse. C’est l’ennemi qui fait croire que tout est impossible, que toutes les portes sont fermées et que l’on est faible et impuissant. C’est la raison pour laquelle leur ennemi, à savoir les  mollahs au pouvoir en Iran, les redoutent tant.

– Les valeurs suprêmes à leurs yeux, c’est que lorsqu’il y a des avis contraires, au lieu de réagir négativement, elles recherchent où se trouvent le véritable problème et les moyens de le régler.

– Elles sont parvenues à un degré de développement humain qui leur permet, face à une attitude ou une parole du reste de leurs sœurs, amies et collègues, même dans sa forme la plus négative, de ne pas réagir par réflexe. Cela veut dire qu’elles ne donnent pas d’importance au caractère et à l’attitude de leur interlocuteur ou interlocutrice, mais font preuve de patience et de tolérance pour trouver la racine du problème. Un problème, qui lorsqu’on ne le règle pas, crée des difficultés et des frictions dans les relations sociales. C’est un pas très important et si ce comportement est adopté par la société, il engendrera un monde créatif, plus unis et solidaire. Heureusement, cette caractéristique s’est aussi développée parmi les hommes de la résistance.

– Les femmes de cette résistance ont aussi largement renforcé leur capacité d’aimer leurs semblables. Dans leur travail et dans leur attitude, elle pense avant tout à la manière dont elles peuvent aider un plus grand nombre de leurs sœurs et leur donner une formation, comment elles peuvent les organiser et les faire progresser. Et comment elles peuvent dans la section ou le département que dirigent des femmes, résoudre les problèmes ardus créés par des responsabilités lourdes et complexes.

Elles ont fait de ces valeurs leurs critères et aujourd’hui elles peuvent créer un groupe de femmes unies et équilibrées, capables d’assumer les responsabilités les plus ardues dans tous les domaines et elles peuvent les former et les organiser. En fait, il s’agit d’un phénomène nouveau dans le cours de l’évolution sociale. Il s’agit de ce facteur nécessaire à toutes les sociétés, y compris les plus avancées, pour qu’elles puissent atteindre un stade acceptable de démocratie et de développement. Car dans le processus social, le cœur du problème, c’est la contradiction entre les intérêts personnels et collectifs, et la complexité de cette contradiction vient de ce que la solution n’est pas dans une formule fixe et unique. Au contraire, il faut à chaque fois discerner quelle partie doit reculer au profit de quelle autre.

Les femmes de cette résistance ont compris par expérience que dans chaque effort et travail en commun, la bonne méthode pour régler les problèmes, c’est de donner la priorité aux intérêts de leurs sœurs. De cette manière, elles ouvrent la voie à la participation des femmes dans l’ensemble des postes de gestion de la société.

– Oui, elles croient profondément dans l’émancipation. Elles espèrent dans le bonheur et la liberté de leur peuple et s’efforcent durement d’édifier une nouvelle histoire de leur pays.

L’idéal précurseur

Que signifie la participation active et égale des femmes à la direction ?

Hormis l’acquisition de poste de direction, ce changement signifie aussi en même temps le changement de vision, de méthode de travail et des valeurs de la culture patriarcale et de les remplacer par des valeurs humaines nouvelles. C’est pour expliquer cette réalité, que j’ai traité de la crise en Iran qui est un problème extrêmement aigu à l’heure actuelle dans le monde, pour que la différence des diverses solutions soit claire. D’un coté toutes les solutions qu’elles soient de complaisance ou de guerre étrangère, ne font qu’accentuer l’impasse et les contraintes. Comme si on ne pouvait concevoir d’autre issue. Et compte tenu de cela, si l’on n’accepte pas la situation actuelle – à savoir la dictature, l’intégrisme et la sauvagerie – vous aurez la guerre en prime. Nous avons rejeté ces contraintes et n’avons pas accepté d’être condamnés et confinés dans des modèles et des cadres en place qui ne présentent aucune perspective de liberté et d’émancipation. Les voies et les lignes issues de pensées qui engendrent l’exploitation sont dans une impasse. Mais les idées qui ont pour critère le rôle dirigeant des femmes, se basent sur le capital humain et ouvre un horizon sans fin.

Nous parlons d’une direction qui est le fruit d’un facteur d’épanouissement de l’être humain et qui se concentre aussi sur les relations humaines. C’est une grande révolte contre le patriarcat et la culture arriérée qui doit être rejetée.

C’est pourquoi, lorsque les femmes ont endossé des positions à la direction du mouvement de la résistance, ce changement pour nous n’a pas été un simple transfert de commande. Car au-delà de cet objectif, il s’agissait de rejeter un système basé sur la discrimination sexuelle. Il ne s’agissait pas de voir les hommes quitter des postes où les femmes devaient les remplacer pour qu’elles gèrent ces relations de la même manière. Il ne s’agissait pas de voir les femmes emboîter le pas aux hommes ou de se faire accepter dans le club des hommes. Pas du tout. Le cœur du sujet, c’est qu’il fallait écarter les relations anciennes basées sur la vision patriarcale et les remplacer par des relations humaines.

La présence des femmes dans la direction de notre résistance, n’a pas éliminé les hommes, n’a pas causé leur passivité ou leur recul, au contraire elle les a libérés des entraves de la culture patriarcale qui enchaînaient leur esprit, leur volonté et leurs sentiments. Ils ont transmis leur expérience aux femmes et ont appris d’elles énormément de choses, car elles avaient ouvert de nouveaux horizons.

Nous considérons donc la direction des femmes de cette manière : un idéal humain d’avant-garde.

La défaite absolue de l’intégrisme

Comment peut-on vaincre l’intégrisme et la misogynie ?  Comment peut-on empêcher que la démocratie soit enterrée dans les pays sous influence intégriste ?

La réponse, c’est que si vous voulez faire disparaître la culture patriarcale en tant que culture inhumaine, il faut l’éliminer dans sa totalité. Et c’est la direction des femmes qui va permettre d’atteindre cet objectif.

C’est pourquoi, il ne sera pas possible d’instaurer la démocratie sans un rôle actif des femmes à la direction de la société, sinon tout changement peut-être réversible.

C’est pourquoi nous apportons une réponse au régime en Iran qui menace l’humanité avec son exportation de l’intégrisme et ses efforts pour se doter de l’arme atomique.

Aujourd’hui j’ai évoqué la menace de l’intégrisme qui préoccupe pour toute l’humanité. Mais quand on en vient à l’idéal de l’égalité et au combat que nous livrons, tous les horizons qui s’ouvrent devant moi débordent d’espoir. L’espoir véritable que l’on peut transformer l’obscurantisme et les ténèbres d’aujourd’hui en lumière. Nous pouvons briser les chaînes et nous émanciper et atteindre la liberté.

Les femmes qui ne sont considérées comme rien, peuvent et doivent être tout. Le changement fondamental des femmes n’a rien d’illusoire, pas plus que l’émancipation de l’humanité. La seule solution pratique possible pour l’émancipation, c’est l’émancipation basée sur la théorie que la plus haute valeur c’est de voir dans autrui un être humain et non un homme ou une femme. C’est cette perspective qui est devant nous. Et à coup sûr nous serons victorieux dans ce domaine.