jeudi, mars 28, 2024
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Nous devons changer de politique et d’attitude vis-à-vis de l’opposition iranienne – général US Anthony Zinni

CNRI – « Nous avons été trompés, nous avons eu l’illusion qu’il pourrait y avoir ce dialogue [avec le régime iranien]. Nous avons couru après cette illusion et cela n’a pas marché. Je ne crois pas que ce régime ait peur des pressions et des sanctions internationales. Je crois que ça commence par l’intérieur. Ils craignent l’opposition plus que tout. Plus que ce que nous pourrions faire du point de vue international. », a déclaré le général américain Anthony Zinni.

L’ancien commandant du CENTCOM s’exprimait le 20 janvier dans une conférence à Washington organisée par ExecutiveAction qui rassemblait d’anciens hauts responsables des administrations Obama, Bush et Clinton. Intitulée « Les menaces nucléaires et terroristes de l’Iran et ses violations de droits. Après le rapprochement et les sanctions, quoi d’autres? », elle affichait un panel de haute volée avec le général James Jones, ancien conseiller à la sécurité nationale du président Obama, Bill Richardson, ancien secrétaire à l’Energie de Bill Clinton, James Woolsey, ancien directeur de la CIA, Michael Mukasey, ancien ministre de la Justice, Tom Ridge, ancien Secrétaire à la Sécurité intérieure, Louis Freeh, ancien directeur du FBI et Mitchell Reiss ancien directeur de la planification politique du département d’Etat. Le modérateur était l’ancien sénateur Torricelli.

Tous se sont exprimé en faveur de la radiation de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) de la liste du terrorisme des Etats-Unis, et d’un changement de politique américaine vis-à-vis du régime des mollahs et de la résistance iranienne.

Voici les moments forts de l’intervention du général Zinni :

Je pense que ce que vous allez entendre est la suite de ce que vous avez déjà entendu ici, à savoir retirer l’OMPI de cette liste terroriste. Soutenir le groupe d’opposition afin de comprendre qui ils sont.

Il y a 14 ans, en 1997, nous avons commencé à croire en quelque chose qui ne devait jamais arriver, mais nous comptons dessus depuis. Nous pensions qu’avec l’élection du président  Khatami les choses pouvaient changer. Il avait une allure de grand-père. Il semblait y avoir une possibilité d’ouverture. Je me souviens du président Clinton qui essayait  de saisir s’il y avait des opportunités et des changements réels.

Il est clair que ce régime en Iran a toujours cherché l’hégémonie dans la région pour la dominer. Et les activités de ses services de renseignements, le VEVAK, ses menaces, le soutien mentionné par d’autres groupes dans la région, qui sont clairement des groupes terroristes, se poursuivent sans relâche encore aujourd’hui. Je suis choqué et surpris qu’ils soient toujours après la solution qu’il pourrait y avoir un dialogue constructif avec le régime qui a été qualifié par la Secrétaire d’État non seulement de fanatique religieux, mais d’activités criminelles des gardiens de la révolution. Cela devient un régime militaire corrompu. C’est maintenant une régime militaire oppressif, mêlés à du fanatisme religieux. On ne peut rien imaginer de pire.

Nous avons eu une opportunité et juste une, cette opposition était dans la rue et nous l’avons manquée. Nous avons coupé le son. Ce qui est étonnant dans cette opposition, c’est qu’elle n’est pas singulière, elle n’est pas seulement politique, elle couvre la totalité de l’éventail de la société iranienne. Elle représente tous les aspects de la société qui ressent la pression de ce régime. Nous avons donc ainsi un mouvement d’opposition généralisée, ce qui signifie généralement qu’il remporte davantage de succès, parce que la société tout entière est mécontente de l’oppression qu’elles subit. L’occasion était là, elle est toujours là pour apporter la lumière à ce mouvement.

Nous devons changer de politique et d’attitude vis-à-vis de l’opposition. La communauté de la diaspora, ceux qui sont en dehors de l’Iran, beaucoup d’entre vous dans ce public, vous êtes crédible, vous êtes connectés, vous êtes respectés. Et je suis étonné que nous n’ayons pas atteint même un dixième de soutien et de crédibilité que nous avons donné à ceux qui sont en Irak.

Nous avons été trompés, nous avons eu l’illusion qu’il pourrait y avoir ce dialogue. Nous avons couru après cette illusion et cela n’a pas marché. Je ne crois pas que ce régime ait peur des pressions et des sanctions internationales. Je crois que ça commence par l’intérieur. Ils craignent l’opposition plus que tout. Plus que ce que nous pourrions faire du point de vue international.

Deuxièmement, ils craignent la coopération régionale qui les isolent. Je ne connais aucun chef de file de la région qui ne considère pas l’Iran comme la plus grande menace dans la région. Ils ne le dise pas publiquement, mais ils le disent certainement en privé, et certains le disent en public. Ils se sentent menacés. Ils voient parfois la faiblesse dans l’approche occidentale. L’indécision entre les durs et les mous  et la quête d’un dialogue constructif illusoire.

Je pense que nous devons être très prudents sur plusieurs choses. L’une c’est que les sanctions, si jamais elles sont mise en œuvre ne doivent pas porter préjudice au peuple. Ne limiter en aucune façon la capacité de l’opposition à communiquer, à organiser et à se structurer de la bonne manière. Je pense que nous avons besoin d’une politique qui tende la main à la communauté iranienne en dehors de l’Iran et travailler avec elle comme la plus capable et comme le lien avec ceux qui en Iran tentent de se battre pour leur liberté et leurs droits.

Il existe de nombreuses mesures dans la région qui pourraient être prises avant de commencer à parler de l’action militaire. Je ne pense pas que vous ayez à enlever cette option de la table. C’est un dernier recours. Et c’est quelque chose que nous voulons éviter. Je crois qu’il doit y avoir un regard neuf sur notre politique.

Vous avez présenté une opportunité. Vous avez proposé l’opposition. Personne ne demande de soutien financier, militaires ou en armes. Ils demandent qu’on leur tende la main. Vous devriez travailler avec cette communauté. Travailler dans la région pour vous assurez d’apporter des changements. Je pense que si on doit retenir quelque chose de cette conférence, ce sera l’importance de mettre l’accent sur la nouvelle politique.

Examinez les classes moyennes. Résister et rejoindre l’opposition, leur donner la légitimité, la crédibilité, et leur donner une scène internationale et mondiale où elles peuvent manifester la pression qu’elles supporte.
 
Nous voyons tous les jours les violations commises par ce régime. Non seulement en Iran, mais aussi à l’extérieur dans la région. Non seulement contre ceux de la région, mais contre notre propre peuple, nos troupes, nos propres diplomates. Et nous devons nous réveiller et comprendre, ne plus le tolérer et recourir à toutes les mesures qui peuvent être prises.