Dans une dépêche, l’AFP a rapporté que « Des centaines de signataires, dont des prix Nobel, ont exhorté jeudi 27 janvier dans une lettre ouverte le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies à lancer une enquête internationale sur le massacre de milliers de prisonniers politiques en Iran en 1988. »
L’agence de presse ajoute :
«Nous croyons qu’il est plus que temps pour le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme de Michelle Bachelet d’enquêter sur le massacre de 1988», écrivent les signataires, dont des organisations, d’anciens responsables politiques et de l’ONU, d’anciens magistrats et juristes éminents, ainsi que des lauréats du prix Nobel comme l’ex-président du Timor oriental José Ramos-Horta.
Désignant le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi et le chef de l’Autorité judiciaire Gholamhossein Mohseni Ejeï, ils déplorent que «les responsables continuent de jouir de l’impunité», dans cette lettre coordonnée par l’association «Justice for the Victims of the 1988 Massacre in Iran» (JVMI), basée à Londres. Ils disent craindre que cela n’« encourage les autorités iraniennes à commettre d’autres atrocités contre des dissidents et des prisonniers politiques».
Selon des militants des droits de l’Homme, des milliers de personnes, dont des sympathisants ou membres des Moudjahidine du peuple, des détenus marxistes ou de gauche, ont été tuées dans des prisons en Iran, sans procès, sur ordre du Guide suprême de l’époque, l’ayatollah Khomeiny. Le président Ebrahim Raïssi a été accusé par Amnesty International d’avoir été membre d’une «Commission de la mort» à l’origine des exécutions, à l’époque où il était procureur adjoint du tribunal révolutionnaire de Téhéran.
«Des milliers de prisonniers politiques qui ont refusé d’abandonner leurs croyances ont été exécutés», est-il écrit dans la lettre ouverte. «Les victimes ont été enterrées dans des fosses communes éparpillées à travers le pays». En octobre dernier, un groupe d’opposants iraniens en exil, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), avait porté plainte auprès de la police écossaise pour génocide et violations des droits humains contre le président iranien Ebrahim Raïssi.
Ebrahim Raïssi, qui a nié avoir été impliqué dans ces exécutions, figure sur la liste noire des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour «complicité de graves violations des droits humains».