Depuis que l’appareil d’inquisition immoral appelé « police des mœurs » a fait sa dernière victime le 16 septembre, des millions de cœurs et d’esprits ont changé en Iran. Au cours des 100 derniers jours, des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants ont risqué leur vie dans tout le pays pour réclamer la liberté, la démocratie et l’égalité.
Selon les rapports du réseau national de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), plus de 750 personnes ont été assassinées et des milliers d’autres ont été blessées par les forces de sécurité. Selon divers témoignages, plus de 30 000 personnes ont été arrêtées et soumises au viol, au harcèlement et à la torture. Avec peu ou presque pas d’informations sur le sort de ceux qui ont disparu dans les rues, on s’attend à ce que le compte augmente au fur et à mesure que de nouveaux rapports deviennent évidents.
Pour le 40e jour de deuil du petit #KianPirfalak, #Izeh a scandé à bas Khamenei, qui a tué cet enfant innocent et des milliers d'enfants et de jeunes d’Iran. Le peuple iranien et sa résistance concrétiseront ce slogan et l'arc-en-ciel de la liberté illuminera le ciel d’#Iran pic.twitter.com/iOoQ4aqV5A
— Maryam Radjavi (@Maryam_Rajavi_F) 26 décembre 2022
Comme le soulèvement a attiré toutes les tranches d’âge, la répression a été indiscriminée et un grand nombre de mineurs ont été tués ou ont disparu dans les « maisons sûres » ou les cachots du régime.
Un rapport de la Commission des Affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), qui s’appuie sur des informations provenant du réseau de l’OMPI à l’intérieur du pays, montre qu’au moins 65 enfants âgés de 2 à 17 ans ont été tués.
Le rapport donne le nom et l’âge de chaque victime, ainsi que le lieu où elles ont été assassinées. Il indique que :
● Treize des victimes étaient des filles, et 52 des garçons.
● Cinq victimes avaient moins de 10 ans, et 60 avaient entre 10 et 17 ans.
● Les victimes étaient originaires de 33 villes d’Iran.
● Le plus grand nombre de victimes mineures a été signalé à Zahedan, la capitale de la province du Sistan-Baloutchistan (15), dans le sud-est du pays, suivie de Téhéran (9) et de Piranshahr dans la province du Kurdistan (4).
December 26 – Sanandaj, western #Iran
Locals marking the 40th day of the murder of Aram Habibi by the regime's security forces began chanting: "Death to Khamenei!"#IranRevolution2022 pic.twitter.com/h1tCL3qGDy— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 26 décembre 2022
● La plupart de ces enfants ont été tués par balles, mais certains d’entre eux, dont Sarina Ismailzadeh, Nika Shakrami, Mohammad Hossein Kamandalo et Maedeh Hashemi, ont été diagnostiqués comme souffrant d’hémorragie cérébrale ou d’autres formes d’hémorragie interne. Ces dernières indiquent que les forces de sécurité ont porté des coups mortels à leur tête et à d’autres parties vitales de leurs corps vulnérables.
● Certains ont été blessés à la suite de coups et de blessures graves et sont morts après un certain temps. C’est le cas d’Armika Ghaem Maghami, qui est restée dans le coma et a lutté pour sa vie pendant dix jours avant de succomber à ses blessures.
Il convient d’insister sur le fait que le rapport ne comprend que les cas confirmés et que le nombre réel d’enfants victimes est certainement plus élevé, certaines familles ayant peur de révéler les noms des victimes en raison des menaces constantes du régime.
La tragédie s’est également manifestée dans les slogans des manifestants, qui ont été scandés dans tout l’Iran ainsi que par des Iraniens à l’étranger : « Nous ne voulons pas d’un régime tueur d’enfants » !
Une fois de plus, comme c’est le cas de tous les régimes tyranniques, le régime théocratique a eu recours au mensonge pur et simple pour nier son rôle dans la mort des enfants afin d’échapper à la surveillance mondiale.
Contexte Historique
Bénéficiant d’une impunité systémique, le régime en place depuis 44 ans n’a montré aucun scrupule à tuer des enfants. Des mineurs figuraient parmi les victimes d’exécutions massives dans les années 1980, et l’OMPI a publié les noms d’environ 800 d’entre eux à ce jour. De plus, parmi les 30 000 prisonniers politiques qui ont été assassinés lors du génocide des prisonniers politiques de l’été 1988, certains étaient en prison depuis le début des années 1980 alors qu’ils n’avaient que 13-14 ans.
Le 21 juin 1981, les autorités iraniennes ont brutalement réprimé une manifestation pacifique d’un demi-million de personnes qui avait été organisée par l’OMPI à Téhéran. Cinq jours plus tard, les journaux officiels ont publié les photos de 12 étudiantes exécutées. Le bureau du procureur s’est servi de ces publications pour demander à leurs familles de se manifester afin de les identifier, signalant ainsi que le régime les avait exécutées immédiatement après leur arrestation, sans même vérifier leur identité.
Si l’exécution de personnes âgées de moins de 18 ans est clairement interdite par le droit international, elle est ancrée dans le système juridique et judiciaire du régime iranien. Les autorités ne considèrent pas comme un enfant une fille de plus de 9 années lunaires ou un garçon de plus de 15 années lunaires. En fait, le régime des mollahs est le seul bourreau d’enfants au monde.
Observation
Au cours des trois derniers mois, en recourant à une répression brutale, le régime a tenté de faire échouer le soulèvement du peuple iranien, qui a uni des personnes de toutes les générations et de tout l’Iran pour exiger le renversement du régime. Le 8 décembre, le pouvoir judiciaire a procédé à la première exécution d’un manifestant à Téhéran, suivie de la pendaison d’un deuxième manifestant à une grue en public quatre jours plus tard à Machhad.
Comme de nombreuses organisations et militants des Droits de l’Homme l’ont exprimé, on s’attend à ce que le régime procède à d’autres exécutions dans les jours à venir, notamment alors que la majeure partie de la communauté internationale est occupée par les festivités de Noël.
Néanmoins, en l’absence du moindre effort réel pour améliorer la vie du peuple, et alors que la longue ligne de dissidence se développe rapidement et sans précédent, le soulèvement populaire n’a d’autre choix que de survivre à la dictature ainsi qu’à l’inaction mondiale.
Le régime ayant prouvé de manière éclatante qu’il n’a ni la capacité ni la moindre volonté de changer d’approche, il n’y a pas d’autre solution que le changement de régime. Le temps est venu pour la communauté internationale de se ranger aux côtés du peuple iranien, d’accepter sa volonté et de reconnaître son droit de résister et de se défendre.
Ce changement de régime doit être clairement démontré par la fermeture des ambassades du régime et la désignation des Gardiens de la révolution (pasdaran) comme groupe terroriste. Téhéran doit comprendre que ses responsables ne bénéficient plus de l’impunité face aux persécutions.
L’article 6 de la Charte des Nations unies stipule qu' »un membre des Nations unies qui a violé de façon persistante les principes contenus dans la présente Charte peut être exclu de l’Organisation par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité. »
Le moment est venu de transmettre le dossier des crimes des mollahs au Conseil de sécurité des Nations unies et de prendre des mesures pour expulser ce régime meurtrier de l’ONU.
Découvrez ici les noms et photos des 65 enfants tués par le régime iranien :