
Une vague de protestations a balayé l’Iran les 1er et 2 novembre 2025, alors que des citoyens de tous horizons – des sidérurgistes retraités et du personnel actif de l’industrie pétrolière aux villageois et aux acheteurs de logements lésés – sont descendus dans la rue pour manifester de manière coordonnée leur opposition à la corruption systémique et à la ruine économique du régime clérical. Ces manifestations, qui s’étendent des centres industriels d’Ispahan et d’Ahvaz à la capitale Téhéran et aux villages reculés de Chabahar, révèlent l’illégitimité croissante d’un État qui a abandonné tous les segments de sa population.
L’ampleur même des protestations souligne une crise nationale que le régime n’a ni l’intention ni la capacité de maîtriser.
La génération trahie : les retraités réclament la dignité
La génération qui a passé des décennies à construire les infrastructures du pays se bat maintenant pour sa survie. Dans les villes iraniennes, les retraités ont organisé des rassemblements massifs pour protester contre la pauvreté, l’hyperinflation et le vol systémique qui ont marqué leur retraite. À Shush, ils se sont rassemblés pour dénoncer le pillage de leurs fonds de pension et l’effondrement de leur niveau de vie.
November 2—Ahvaz, southwest Iran
Retirees of the Social Security Organization marched demanding fair pensions and livelihood rights.
Protesters chant: “Enough oppression, our table is empty,” “The government betrays, parliament supports it.”#IranProtests pic.twitter.com/m3a1LMwYrQ— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 2 novembre 2025
À Ahvaz, les slogans des retraités de la sécurité sociale étaient explicitement politiques, dénonçant toute la structure dirigeante : « Le gouvernement trahit, le parlement le soutient ! » Leur message était clair : la richesse de la nation a été dilapidée par une élite corrompue, laissant leurs tables vides.
Ce sentiment a été exprimé avec encore plus de force à Ispahan, où les sidérurgistes retraités ont directement remis en question la propagande fondamentale du régime. Défilant dans la ville, ils scandaient : « Notre ennemi est ici ; ils mentent en disant que c’est l’Amérique ! » Leurs revendications comprenaient l’arrêt du transfert forcé de leur fonds de pension et des mesures concernant la baisse de leurs revenus et l’insuffisance de leur assurance maladie.
Leur détermination était sans faille : « Nous ne quitterons pas les rues tant que nos droits ne seront pas respectés. » À Anzali, des retraités ont protesté contre la tentative du régime de remplacer les soins de santé financés par l’État par des régimes d’assurance complémentaire corrompus, affirmant : « Les services médicaux gratuits sont notre droit absolu. »
November 2—Isfahan, central Iran
Retirees of the Steel Pension Fund protested the forced transfer of their fund, declining pensions, and collapsing insurance and healthcare services.#IranProtests pic.twitter.com/9TNkswyE3m— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 2 novembre 2025
Le moteur de l’économie s’arrête : les travailleurs se soulèvent
Les manifestations ont frappé le cœur de l’économie du régime : le secteur pétrolier et pétrochimique. Le 1er novembre, une grande foule de travailleurs pétroliers contractuels s’est rassemblée devant le bureau présidentiel à Téhéran. Après des années de promesses non tenues d’améliorer leur sécurité d’emploi et leurs salaires, leur message est passé de la simple pétition à l’ultimatum. Comme le notait un rapport, ils n’étaient pas venus pour une simple demande, mais pour un règlement de comptes.
November 2—Arak, central Iran
Third-party contract oil workers from Markazi Province joined the protests in Tehran despite heavy workloads and lack of shift leave, rallying to defend their rights and fair conditions.#IranProtests pic.twitter.com/BubxIcraYT— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 2 novembre 2025
Cette défiance s’est manifestée également dans le port de Mahshahr, dans le sud du pays, le 2 novembre, où des travailleurs de la pétrochimie ont dénoncé le caractère grotesque du système judiciaire du régime. Ils se sont rassemblés devant le département du travail local pour protester contre son incapacité à rendre un verdict définitif sur leurs mois de salaires impayés, alors même que l’entreprise ne contestait pas leur revendication. « Combien de temps devons-nous attendre ? » ont-ils demandé. « Nos vies sont détruites par cette incertitude. »
La solidarité croissante entre les travailleurs était pleinement visible lorsque des travailleurs sous contrat de l’industrie pétrolière de la province de Markazi se sont rendus à Téhéran pour rejoindre le rassemblement principal, démontrant un puissant sentiment de coordination nationale et d’objectif commun.
Une guerre contre le peuple : Pillage et violence cautionnés par l’État
La nature prédatrice du régime a été mise à nu dans son traitement des plus vulnérables du pays. Dans le village de Komb, à Chabahar, plus de 300 militaires et forces de sécurité ont mené un raid avant l’aube le 2 novembre, utilisant des dizaines de véhicules pour démolir les maisons des habitants pauvres pendant qu’ils dormaient. Un homme qui a résisté à la destruction a été battu et arrêté ; son sort reste inconnu.
Ce raid s’inscrit dans le cadre d’un soi-disant plan de « développement » pour la côte de Makran, que les habitants qualifient d’accaparement de terres. Une femme, mère célibataire de six enfants dont la maison a été entièrement détruite, a pleuré : « Je n’ai même pas pu récupérer le Coran, il est resté sous les décombres. » Un autre habitant a fait remarquer l’évidence : « Si c’était légal, ils l’auraient fait en plein jour, et non pendant que les gens dormaient. »
November 2—Chabahar, southeast Iran
Aftermath of a raid by IRGC and the state-run Bonyad-e Maskan housing company on Komb village, destroying homes and leaving women and children without shelter.
The raid took place in the middle of the night and the security forces brutally beat… pic.twitter.com/8gUcPz017C— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 2 novembre 2025
Cette violence ne se limite pas à la destruction matérielle. À Khoy, des villageois ont protesté contre un projet de centrale solaire imposé sans consultation, qui leur confisque leur principal accès à leurs terres agricoles. À Téhéran, des citoyens ayant acheté des logements dans le projet résidentiel « Flora » – une coentreprise impliquant l’armée – ont protesté contre des années de retards et de promesses non tenues, démontrant comment les entités affiliées au régime escroquent le public en toute impunité.
Les événements du début novembre 2025 ne constituent pas une série de manifestations disparates liées à des griefs isolés. Ils représentent un soulèvement national unifié. L’ouvrier sidérurgiste à la retraite d’Ispahan, le travailleur du pétrole à Téhéran, le villageois dépossédé de Chabahar et l’acheteur de logement escroqué dans la capitale sont tous victimes du même régime corrompu et illégitime.
Leurs slogans et leur présence inébranlable dans les rues prouvent qu’ils ont correctement identifié la source de leur misère. Le peuple iranien démontre avec un courage et une lucidité remarquable que sa patience est à bout. Chaque jour qui passe, il devient plus évident que seul un changement de régime résoudra les problèmes fondamentaux qui minent l’économie iranienne.

