mercredi, mars 22, 2023
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Les médias officiels iraniens et leurs avertissements sans fin !

Les médias officiels iraniens et leurs avertissements sans fin !

Les médias officiels iraniens ont passé des années à aider la théocratie au pouvoir en couvrant ses crimes et en déformant la vérité. Mais il semble aujourd’hui que la situation instable de la société empêche les médias du régime de continuer à diffuser leur propagande, les obligeant à reconnaître certains aspects de la dure réalité.

Dans son article du 17 avril intitulé « Vivre dans les griffes de la crise », le quotidien officiel Hamdeli a reconnu la précarité de la situation du régime. « Les crises continuent de blesser la société comme des plaies ouvertes. C’est pourquoi, depuis des années, les responsables utilisent l’expression ‘la situation sensible actuelle’ au lieu de crise », écrit le journal.

Le régime est empêtré dans les crises alors que le pays traverse sa pire crise financière. Le gouvernement actuel d’Ebrahim Raïssi, un criminel recherché au niveau international, est dépourvu de toute solution à la crise économique de l’Iran. Il s’est donc lancé dans un jeu de reproches, accusant son prédécesseur. En outre, Raïssi continue de faire des promesses creuses et de se vanter effrontément que la situation s’est améliorée.

« Le gouvernement prétend maintenant que tout est terminé. Comme il ne peut rien faire, il s’est lancé dans un jeu de reproches, et ses affirmations sur la vente de pétrole et le rétablissement des fonds gelés de l’Iran tombent dans l’oreille d’un sourd, personne ne croit un mot du [pouvoir en place] », a écrit à ce sujet le quotidien officiel Mostaghel le 17 avril.

« S’il y a eu des progrès, pourquoi ne sont-ils pas évidents dans la vie des gens ? Peut-être le système a-t-il d’autres priorités que la vie des gens », ajoute le journal. « Lorsque les travailleurs font part de leurs préoccupations, [Raïssi] leur demande s’ils ont déjeuné ! En d’autres termes, il existe un contraste frappant entre ce que dit le système et ce que demandent les gens. Cela pourrait conduire les Iraniens à détruire le [système] au lieu de le réparer.  »

Le 17 avril, d’autres journaux officiels ont dénoncé les gestes vides de Raïssi et exprimé des inquiétudes quant aux soulèvements et aux manifestations, les qualifiant d’émeutes et d’expressions de mécontentement.

« Si nous ne parvenons pas à avoir une approche claire et réaliste des problèmes actuels, nous serons bientôt confrontés à diverses crises et à des vagues d’émeutes et de désaffections », a écrit le journal officiel Mardom Salarie le 17 avril.

Le fait que l’eau derrière le barrage, en l’occurrence la colère de la population envers le régime, ne peut plus être dissimulée a été reconnu par d’autres médias officiels, comme le quotidien Sharq, le 21 avril.

Le quotidien Sharq, lié à la faction dite réformiste du régime, s’efforce depuis des décennies de maintenir la façade de modération du régime et de blanchir les criminels comme les présidents Hassan Rouhani et Mohammad Khatami.

« Il semble que les responsables vivent dans un autre monde, loin du peuple. Ils sont toujours en train de faire des commentaires durs sur les Iraniens, de répandre la haine.
Pendant ce temps, la plupart des Iraniens ont le sentiment que l’économie du pays n’est pas sur la voie de la revitalisation. Ils voient comment la corruption dans différents organes et institutions empêche [les gens] de satisfaire leurs demandes. On ne peut ignorer ces faits », écrit Sharq.

Les manifestations en cours en Iran, organisées par des personnes de tous horizons, prouvent que ces avertissements et la peur angoissante des médias du régime ne sont pas infondés.

Des décennies de corruption, d’incompétence, de mauvaise gestion et de gaspillage des richesses du peuple au profit du terrorisme ont transformé l’Iran en un véritable poudrière. Les huit derniers soulèvements confirment cette volatilité.

Comme l’a reconnu le quotidien officiel Hamdeli le 21 avril, « Nous avons créé cette situation. Celui qui sème le vent récoltera la tempête ».