La visite du président du régime iranien Masoud Pezeshkian au Khouzistan le 22 janvier, visant à mettre en valeur le lien de son administration avec le peuple, s’est rapidement transformée en une scène d’indignation et de troubles publics. La visite, conçue comme une opération de relations publiques pour détourner l’attention des échecs du régime, a mis en évidence le profond mécontentement des habitants du Khouzistan face à l’incapacité du gouvernement à résoudre les crises économiques, sociales et environnementales.
Alors que Pezeshkian s’adressait à la foule à Ahvaz, ses remarques sur le potentiel inexploité du Khouzistan et ses problèmes structurels ont été accueillies par des cris de « chômage, chômage » dans l’auditoire. Malgré ses déclarations sur son engagement à résoudre les problèmes de longue date, Pezeshkian a admis : « Je ne sais pas pourquoi le Khouzistan est comme ça. Partout où vous regardez, il y a une bénédiction, et pourtant nous sommes sur le terrain et nous voyons des problèmes totalement inacceptables. » La frustration palpable de la population a noyé sa tentative de projeter de l’empathie.
January 22—Ahvaz, southwest Iran
In tandem with the trip of regime president Masoud Pezeshkian to Khuzestan province, people show their disdain for him and the regime in its entirety.#IranProtests pic.twitter.com/JfAxQvzYoW— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 23 janvier 2025
Les médias contrôlés par l’État ont tenté de présenter la visite comme un engagement réussi auprès de la population, mais des images vidéo et des témoignages oculaires ont révélé une histoire différente. Les travailleurs de la société sucrière Haft Tappeh ont organisé des manifestations exigeant des éclaircissements sur leur situation d’emploi, tandis que des banderoles lors de l’événement mettaient en évidence des griefs tels que les transferts d’eau, le chômage et la pauvreté. Pendant ce temps, les habitants ont critiqué le gouvernement pour avoir laissé des projets cruciaux inachevés alors que la corruption engloutissait les budgets alloués.
Le régime a fait des efforts importants pour contrôler le récit autour de la visite de Pezeshkian. Les journalistes n’ont pas été autorisés à apporter leurs téléphones portables aux réunions publiques, ce qui a déclenché leur protestation. De plus, la retransmission en direct du discours de Pezeshkian à la télévision a été brusquement interrompue lorsque des cris de mécontentement ont éclaté parmi la foule. Selon Javadi Yeganeh, un conseiller du gouvernement, cet événement a révélé le véritable état des relations du régime avec la population du Khouzistan. « La véritable relation entre le peuple et l’État était claire lors de cette réunion », a-t-il admis, ajoutant que les autres interactions officielles étaient « mises en scène et artificielles ».
"The Pezeshkian government has the record of executions with 750 cases. Pezeshkian, get lost from Khuzestan!" pic.twitter.com/hdrWkxdYKc
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 23 janvier 2025
Même avec la propagande du régime, les protestations contre Pezeshkian étaient impossibles à dissimuler entièrement. Des graffitis anti-gouvernementaux sont apparus dans toute la province avant son arrivée, avec des slogans tels que « Pezeshkian, quitte le Khouzistan » et « Le détenteur du record d’exécutions, sors ». Ces protestations reflètent le profond ressentiment dans une province qui a fait les frais de la mauvaise gestion économique du régime, de la dégradation de l’environnement et des politiques sécuritaires oppressives.
Les déclarations de Pezeshkian sur la résolution des problèmes du Khouzistan reflètent les promesses creuses de ses prédécesseurs. Depuis des décennies, les administrations successives ont annoncé des plans pour résoudre les problèmes de la province, mais ont laissé les projets inachevés ou sous-financés. Malgré la propagande gouvernementale qui présente la visite de Pezeshkian comme un tournant, les habitants locaux la considèrent comme une énième séance photo sans impact significatif sur leur vie.
La visite de Pezeshkian souligne le désespoir de son administration. Incapable de résoudre le moindre problème, le président du régime a eu recours à des exercices de relations publiques pour tenter d’atténuer les troubles. Cependant, comme le montre le cas du Khouzistan, ces efforts ne font qu’amplifier le manque de légitimité du régime auprès d’une population aux prises avec la pauvreté, la pollution et l’injustice systémique.
Les habitants du Khouzistan exprimant leur mécontentement malgré les tentatives du régime de les faire taire, la visite de Pezeshkian a servi de rappel brutal des échecs du gouvernement iranien. Alors que les cris de « chômage » résonnaient dans les rues d’Ahvaz, le message était clair : les habitants du Khouzistan ne se laissent plus influencer par des mots creux et des récits contrôlés.