
Ces derniers jours, des manifestations ont eu lieu dans tout l’Iran alors que les travailleurs, les citoyens et les militants réclament justice et responsabilité dans un contexte de détérioration des conditions économiques, de dégradation de l’environnement et de répression gouvernementale. Ces manifestations reflètent le mécontentement croissant à travers le pays, unissant divers groupes contre les politiques néfastes du régime.
Le samedi 25 janvier, plus de 2 000 travailleurs contractuels et sous-traitants des secteurs du pétrole, du gaz et de la pétrochimie ont organisé une grande manifestation à Téhéran devant le bureau présidentiel. Les manifestants, venus de villes comme Gachsaran et Bandar Imam, ont réclamé des contrats directs avec le ministère du Pétrole, des salaires équitables et la fin des pratiques d’exploitation des sous-traitants. Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Plus de promesses, nos tables sont vides ! » et « Nous ne voulons pas de sous-traitants, nous ne voulons pas d’exploitation ! » Des ouvrières étaient également présentes, tenant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Non à l’exploitation, non aux sous-traitants ». Ces travailleuses exigeaient également une mise en œuvre appropriée du système de classification des emplois, de meilleurs avantages sociaux et la parité avec les employés à temps plein.
January 25—Arak, central Iran
Residents of Shazand rally in front of the office of the regime MP to protest pollution cause by the burning of Mazut fuel in their region.#IranProtests pic.twitter.com/zOg9bUdukn— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 25 janvier 2025
A Téhéran également, des enseignants ont manifesté devant le ministère de l’Éducation contre des erreurs systémiques présumées dans les résultats des examens qui les priveraient d’un emploi légitime. Les manifestants ont affirmé que 12 000 personnes non qualifiées avaient été embauchées à leur place, invoquant des erreurs administratives et des pratiques injustes. Ils ont exigé de la transparence, le rétablissement de leurs notes et une augmentation du nombre de postes disponibles pour résoudre ce problème.
Pendant ce temps, les employés des coopératives locales Justice Shares à Téhéran se sont rassemblés pour protester contre l’insécurité de l’emploi et les retards de salaire. Ces travailleurs ont exigé des éclaircissements sur leur statut d’emploi et le paiement immédiat des salaires en souffrance.
À Arak, dans le centre de l’Iran, les citoyens se sont rassemblés pour protester contre la grave pollution de l’air causée par la combustion du mazout à la centrale électrique de Shazand. Il s’agissait de la sixième semaine consécutive de manifestations dans la ville, les manifestants se rassemblant devant le bureau d’un représentant parlementaire pour exiger de l’air pur et des mesures contre la négligence environnementale. Les manifestants ont scandé des slogans tels que « Fonctionnaires incompétents, démissionnez ! et « L’air pur est notre droit ! »
January 25—Tehran, Iran
Applicants of university entrance exams rally in front of the Education Ministry to protest results.#IranProtestspic.twitter.com/xkazi3pMjy— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 25 janvier 2025
À Marivan, dans l’ouest de l’Iran, les producteurs de tabac se sont mobilisés contre la Marivan Tobacco Company, qui ne leur a pas payé leurs récoltes achetées il y a trois mois. Les agriculteurs ont exigé une résolution immédiate, car les retards de paiement ont eu de graves répercussions sur leurs moyens de subsistance.
À Shadgan, les agriculteurs ont manifesté devant le bureau du gouvernorat contre la mauvaise gestion des droits d’eau. La mauvaise répartition de l’eau agricole, leur seule source de revenus, a entraîné la perte de leurs récoltes et mis en péril leurs moyens de subsistance.
Pendant ce temps, les chauffeurs de camion de Gilan-e-Gharb et de West Karand, dans l’ouest de l’Iran, ont rejoint la grève en cours à la frontière de Parvizkhan à Qasr-e Shirin, pour protester contre les faibles tarifs de fret et les amendes élevées imposées par les autorités. Les chauffeurs se sont engagés à poursuivre leur grève jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites, un manifestant déclarant : « La grève à la frontière de Parvizkhan reste forte malgré les rumeurs contraires. »
Pendant ce temps, la mort tragique de Niyan Chalebiani, six ans, à Bukan, dans l’ouest de l’Iran, a déclenché des manifestations, car des rapports révèlent qu’elle a subi des mois d’abus sexuels. Des manifestations ont éclaté le 25 janvier, exigeant que les responsables rendent des comptes. Cette affaire met en évidence les défaillances systémiques en matière de protection de l’enfance, suscitant des appels à la justice.
PMOI Resistance Units in Zahedan continue anti-regime activities, reiterate commitment to resistance and rejection of all forms of dictatorship.#PMOI #ResistanceUnits pic.twitter.com/ZLmRLlsfwW
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 25 janvier 2025
Le vendredi 24 janvier, les victimes du scandale financier Golbaran à Dezful, dans le sud de l’Iran, sont descendues dans la rue en scandant : « Plus de promesses, nos tables sont vides ! » et « Les fonctionnaires nous trahissent et les juges les soutiennent ! » Les manifestants ont appelé à une justice et une responsabilité immédiates. Pendant ce temps, les chauffeurs de camions ont maintenu leur grève dans plusieurs régions, notamment à la frontière de Parvizkhan, soulignant les frustrations persistantes face aux bas salaires et aux amendes oppressives.
Le jeudi 23 janvier, les travailleurs médicaux d’urgence de Birjand, dans le nord-est de l’Iran, ont organisé une manifestation contre les bas salaires et les mauvaises conditions de travail, attirant l’attention sur les luttes des travailleurs essentiels.
À Téhéran et à Eslamshahr, les citoyens se sont rassemblés sur les tombes de deux martyrs, Mohammad Qobadlou et Majid Toos Parvar, pour commémorer les anniversaires de leur mort lors des soulèvements précédents. Ces rassemblements ont mis en lumière l’histoire de répression brutale du régime et ont été un appel provocateur à la justice.
Le mardi 21 janvier, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes. À Téhéran, les employés retraités du magasin Refah ont protesté contre les primes impayées, tandis que les retraités de l’industrie sidérurgique et minière se sont rassemblés pour réclamer des ajustements de retraite et de meilleures conditions de vie. À Qasr-e Shirin, les chauffeurs de camions-citernes ont poursuivi leur grève à la frontière de Parvizkhan, exigeant de meilleurs salaires et la suppression des amendes punitives. Les citoyens d’Arak ont protesté contre la pollution de l’air, ont défilé dans la ville et ont appelé à agir contre la négligence environnementale.
La récente vague de protestations illustre la frustration croissante à travers l’Iran. Les citoyens et les travailleurs de divers secteurs s’unissent pour exiger justice, équité et responsabilité, alors que le régime continue d’échouer à résoudre les crises économiques, environnementales et sociales croissantes. Avec plus de 2 396 manifestations signalées en 2024, la tendance ne montre aucun signe de ralentissement alors que les Iraniens contestent collectivement l’oppression et l’exploitation systémiques.