
Le 29 avril 2025, l’Iran a connu une nouvelle vague de manifestations nationales, des citoyens de divers secteurs et régions se mobilisant contre ce qu’ils qualifient d’injustice systémique, de mauvaise gestion économique et de répression gouvernementale. Du Khouzistan à Téhéran, de Zanjan à Kohgiluyeh et Boyer-Ahmad, les manifestants ont exigé des changements urgents, la responsabilisation et le respect des droits fondamentaux.
À Téhéran, des patients souffrant de troubles immunitaires ont manifesté devant l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dénonçant les pénuries et le coût élevé des IgIV, un médicament essentiel. Malgré des manifestations répétées, la crise persiste et les manifestants affirment que les promesses du gouvernement n’ont pas été tenues.
À l’occasion de la 66e semaine de la campagne « Non aux mardis des exécutions », les familles de prisonniers politiques condamnés à mort se sont de nouveau rassemblées devant la prison d’Evin à Téhéran, exigeant la fin de ce qu’elles qualifient d’« exécutions cruelles et injustes ». Les manifestants ont brandi les photos de dix prisonniers menacés d’exécution imminente, dont Vahid Bani-Amarian, Pouya Ghobadi et Babak Alipour.
Les slogans « Stop aux exécutions » et « À bas les jugements injustes » ont résonné dans la foule, tandis que des manifestations simultanées ont eu lieu à Rasht, Boukan et Shahriar, où des jeunes se sont joints aux appels à la justice.
April 29—Tehran, Iran
In tandem with the 66th week of the "No to Executions Tuesdays" campaign, families of political prisoners on death row rally in front of Evin prison to call for the revocation of the death sentences of their loved ones.pic.twitter.com/mzMBw9BEbO— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 29 avril 2025
À l’intérieur de la prison d’Evin, des prisonnières politiques en grève de la faim ont organisé une manifestation symbolique de solidarité, scandant depuis la cour :
« Nous sommes solidaires jusqu’à l’abolition de la peine de mort.»
« Les prisonnières politiques doivent être libérées.»
Ces manifestations coordonnées reflètent la colère croissante de la population face au recours persistant à la peine de mort comme outil de répression politique en Iran.
À Dezful, dans le sud-ouest du pays, des membres de la communauté Bakhtiari se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur local pour condamner le refus de la justice d’interrompre l’exécution de deux prisonniers, malgré le pardon des familles des victimes. Les manifestantes ont exigé un sursis immédiat, soulignant ce qu’elles qualifient de « mépris systémique de la justice » du régime.
À Garmsar et Aradan, dans la province de Semnan, au nord-est du pays, les agriculteurs ont intensifié leurs protestations pour le droit à l’eau. Tracteurs et matériel agricole alignés le long des routes, ils ont formé une « chaîne de protestation » symbolique pour dénoncer la mauvaise gestion des ressources en eau par le gouvernement, notamment le détournement des eaux de la rivière Hableh Rud vers des projets industriels soutenus par le gouvernement.
« Venez à notre secours !» s’est exclamé un agriculteur, frustré. « Nos terres meurent, et nous aussi.»
Les agriculteurs ont accusé le régime de corruption et de négligence, affirmant que leur accès à l’eau avait été volé par des entités liées à l’État, laissant leurs champs desséchés et leurs moyens de subsistance dévastés.
PMOI Resistance Units prepare for Labour Day by projecting messages of Iranian Resistance leaders in different cities across Iran.#PMOI #ResistanceUnits pic.twitter.com/n1ISVlI8ET
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 29 avril 2025
À Ahvaz, des retraités de l’industrie pétrolière publique ont manifesté devant l’Association des retraités du pétrole d’Amanieh, dénonçant la faiblesse des retraites, l’inflation galopante, les cotisations impayées et l’ingérence du gouvernement dans leur fonds de pension. Les manifestants ont également rendu hommage aux victimes de l’explosion du port de Bandar Rajaei, saisissant l’occasion pour exprimer leur colère face à la mauvaise gestion systémique.
À Zanjan, les membres de la coopérative d’habitation Vanak Zangan ont manifesté devant le bureau du gouverneur de la province, protestant contre l’absence de réponse à leurs griefs de longue date. Nombre d’entre eux auraient attendu des années les logements promis, sans qu’aucune solution ne soit en vue.
À Yasuj, capitale de la province de Kohgiluyeh et de Boyer-Ahmad, des habitants exaspérés ont manifesté devant le bureau du gouverneur, dénonçant le manque d’eau potable, de routes sûres et d’accès aux soins de santé.
« Nous ne demandons pas de miracles, juste le droit de vivre », a déclaré un villageois. « Nous n’avons ni eau, ni gaz, ni routes, ni espoir. »
Les manifestants ont accusé les autorités de ne faire que des promesses creuses et ont averti que la négligence de ces régions alimente les troubles croissants.
Les manifestations multi-fronts de mardi ont mis en lumière le fossé grandissant entre les citoyens iraniens et le pouvoir en place. Du désespoir économique à la répression judiciaire en passant par l’effondrement des infrastructures de base, les citoyens de tous secteurs et de toutes régions s’unissent dans la colère.