samedi, décembre 7, 2024
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Iran : Les médias mettent en garde contre une « révolution des affamés »

Iran : Les médias mettent en garde contre une « révolution des affamés »

Le journal Jomhouri Eslami a émis un avertissement sévère sur l’aggravation des crises économiques et sociales qui engloutissent le pays. L’article reflète les craintes croissantes des initiés du régime quant à la possibilité d’un soulèvement motivé par la pauvreté et les inégalités, le qualifiant de « révolution des affamés ».

L’éditorial dresse un sombre tableau du paysage économique iranien, soulignant les conséquences désastreuses de la corruption systémique, des disparités de classe et de la dévaluation de la monnaie nationale. « La monnaie nationale est l’honneur d’une nation », affirme-t-il. « Pendant des années, cet honneur a été mis aux enchères et aucune mesure n’a été prise pour arrêter sa dégradation continue. »

Inégalités et expansion de l’opulence aristocratique

L’article condamne les inégalités généralisées entre l’élite aisée de l’Iran et sa majorité pauvre, en soulignant les modes de vie opulents qui rivalisent avec ceux de la royauté d’avant la révolution. « Regardez la fracture sociale existante entre les riches et les groupes à faible revenu. Certains vivent dans des palais à Téhéran et dans d’autres villes qui dépassent de loin la grandeur des anciennes résidences du Shah », indique-t-il. « Cette aristocratie possède même des domaines luxueux dans des régions pittoresques du pays, si vastes qu’elle les visite rarement, alors que le coût d’entretien de ces propriétés dépasse de loin les dépenses de subsistance des citoyens pauvres. »

La publication critique la façon dont cette richesse ostentatoire est affichée en contraste frappant avec les difficultés des Iraniens ordinaires. « Ces vies de luxe extrême se déroulent sous les yeux des pauvres, qui luttent pour subvenir à leurs besoins quotidiens », note l’article, mettant en garde contre les conséquences morales et sociales. « Comme l’a dit le prophète de l’islam, « la pauvreté peut conduire les gens à la mécréance ». »

Une trahison des principes islamiques et révolutionnaires

L’éditorial déplore que ces conditions économiques et sociales soient en contradiction directe avec les principes de justice et d’égalité que la République islamique est censée représenter. « Cette condition non islamique et inhumaine a émergé et s’étend dans une société qui était censée incarner la justice », a-t-il déclaré, faisant référence aux valeurs égalitaires des premiers gouvernements islamiques.

L’article accuse le régime de ne pas avoir réussi à s’attaquer à la corruption et aux inégalités systémiques : « Pouvons-nous admettre que nous ne taxons pas les riches mais que nous punissons sévèrement les ouvriers et les employés avant même qu’ils ne reçoivent leur salaire mensuel ? Pouvons-nous admettre que les salaires des fonctionnaires du système islamique sont exorbitants alors que les citoyens ordinaires ne peuvent même pas couvrir les dix premiers jours de leurs dépenses mensuelles ? »

Un avertissement de troubles imminents

L’article lance un avertissement terrible sur les conséquences potentielles de cette inégalité, prédisant une réaction de la société contre le régime. « La plus petite conséquence d’une telle société, remplie de discrimination et de disparités de classe, est le mécontentement généralisé de la population », affirme l’article. « Le résultat de ce mécontentement sera une colère refoulée dans le cœur des pauvres. Un jour, cette colère refoulée éclatera comme un volcan, déchaînant l’armée des démunis et des affamés contre les auteurs de cette injustice. Elle n’aura d’autre nom que la « révolution des affamés ». N’avez-vous pas peur d’une telle révolution ? »

En soulevant ces inquiétudes, le média contrôlé par l’État reflète la peur croissante au sein du régime face au mécontentement latent parmi les classes populaires de l’Iran et au potentiel de ces griefs à déclencher un soulèvement de masse. L’article se termine par une question pointue qui souligne l’inquiétude du régime : « N’avez-vous pas peur d’une telle révolution ? »