Vendredi 17 mai, les boulangers de cinq grandes provinces iraniennes ont organisé des manifestations coordonnées en réaction aux coupures de courant généralisées et à l’échec persistant du système de subventions intelligent « Nanino » mis en place par le gouvernement, enlisé dans la corruption et l’inefficacité depuis sa création.
À Qom, dans le centre de l’Iran, les boulangers se sont rassemblés devant le bureau de la guilde locale des boulangers, exprimant leur colère face aux coupures de courant répétées et inopinées qui ont ruiné des lots de pâte et entraîné de lourdes pertes financières. Ils ont averti que la production était devenue insoutenable sans un approvisionnement électrique fiable.
May 17—Mashhad, northeast Iran
Protest by bakers against unpaid subsidies, high operational costs, low income, and other job-related difficulties.#IranProtestspic.twitter.com/vpohDllGLU— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 17 mai 2025
À Mashhad, dans le nord-est de l’Iran, des dizaines de boulangers ont manifesté devant le Syndicat des boulangers, dénonçant le chaos causé par l’intermittence de l’alimentation électrique et accusant les autorités de négligence. Ils ont signalé qu’en raison de coupures de courant soudaines, la pâte à pain est fréquemment gaspillée, se transformant en aliments pour animaux plutôt qu’en nourriture pour les familles.
À Ispahan, dans le centre de l’Iran, des manifestants se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur de la province, scandant : « Assez de promesses ! Nos tables sont vides !»
May 17—Isfahan, central Iran
Bakers protest subsidy cuts and rising costs, and demand fair flour distribution.
Protesters chant "Promises and pledges are enough, our tables are empty."#IranProtestspic.twitter.com/LkCZRhPlcx— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 17 mai 2025
En signe de défiance symbolique, plusieurs boulangers ont jeté de la pâte avariée devant le bureau de l’électricité, exigeant des comptes pour la destruction de leurs moyens de subsistance.
À Birjand, dans l’est de l’Iran, des boulangers se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur du comté, affirmant que les coupures de courant aléatoires pendant la fermentation et la cuisson désactivent les fours et abîment la pâte, entraînant des arrêts complets de la production. Ils ont réclamé des coupures de courant programmées si nécessaire, mais pas cette approche chaotique.
Dans la province du Khuzestan, au sud-ouest de l’Iran, longtemps en proie à des problèmes d’infrastructures, les boulangers ont organisé des rassemblements de protestation à Mahshahr et Ahvaz, dénonçant « Nanino » comme un système défaillant. Ils ont accusé la plateforme de les soumettre à des abus bureaucratiques, des inspections arbitraires et des manipulations de données. Les manifestants ont déclaré être acculés à la pauvreté malgré un travail sous la surveillance étroite du gouvernement.
May 17—Mahshahr, southwest Iran
Protest by bakers against unpaid subsidies, the malfunctioning "Nanino" system, high operational costs, low income, and other job-related difficulties#IranProtestspic.twitter.com/S69c1ZzzBB— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 17 mai 2025
Le système « Nanino » : un symbole de corruption institutionnelle
La plateforme numérique de subvention du pain « Nanino », qui a coûté 900 milliards de tomans au gouvernement, était conçue pour surveiller la distribution de farine et de pain. Cependant, selon Mohammad Javad Karami, conseiller à la Chambre des métiers, le système a « complètement échoué et a exacerbé la corruption ».
« Les données ne sont pas fiables. La plateforme est devenue un instrument d’intimidation et d’extorsion », a déclaré M. Karam. Il a appelé au démantèlement immédiat du système, affirmant qu’il a fait plus de mal que de bien aux boulangers, au public et à l’État.
Pannes de courant imprévues : une catastrophe pour les boulangeries
Dans toutes les villes, les boulangers ont souligné que les pannes de courant imprévisibles entraînent directement :
- Une pâte avariée en raison des interruptions de fermentation et de refroidissement ;
- Des dysfonctionnements de fours et du pain brûlé ou insuffisamment cuit ;
- Le gaspillage de farine subventionnée ;
- Des pertes financières massives sans mécanisme de compensation.
Dans de nombreuses régions, ces conditions ont contraint des boulangeries à fermer temporairement, plongeant les familles dans une situation économique encore plus difficile.
Le message unifié des boulangers iraniens était clair : « Nous ne pouvons pas continuer avec ce système.» À moins que l’approvisionnement en électricité ne soit stabilisé et que la plateforme corrompue Nanino ne soit abandonnée, la prochaine explosion sociale pourrait venir des boulangeries du pays elles-mêmes.