lundi, novembre 10, 2025
AccueilActualitésActualités: Iran ProtestationsGrèves et manifestations en Iran contre la corruption et la politique étrangère...

Grèves et manifestations en Iran contre la corruption et la politique étrangère du régime

Grèves et manifestations en Iran contre la corruption et la politique étrangère du régime
Manifestations des retraités des télécommunications et des travailleurs du pétrole en Iran (6 octobre 2025)

Le lundi 6 octobre 2025, une vague de protestations a déferlé sur l’Iran, unissant divers segments de la société – des retraités et travailleurs du pétrole aux boulangers et jeunes demandeurs d’emploi – contre un oppresseur commun. Les événements de la journée ont mis en lumière les trois principaux échecs de la théocratie au pouvoir : le pillage économique systémique, la corruption institutionnelle qui privilégie la loyauté au mérite, et une politique étrangère qui sert les milices à l’étranger tandis que les citoyens souffrent chez eux.

Secteurs économiques clés paralysés par une mauvaise gestion

Le cœur économique du régime a été ébranlé par des manifestations simultanées des fonctionnaires du secteur vital du pétrole et du gaz dans le sud de l’Iran. Du pôle énergétique d’Asaluyeh aux plateformes offshore de Pars Sud, les travailleurs ont protesté contre les salaires discriminatoires et la négligence de la direction, témoignant de l’atteinte par les troubles au cœur des revenus de l’État.

Cette crise s’étend aux niveaux les plus fondamentaux de l’économie. À Saveh, des boulangers se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur, déclarant qu’ils étaient acculés à la faillite par une inflation galopante et la suppression des subventions gouvernementales.

À Kermanshah, les chauffeurs municipaux ont manifesté après que les autorités ont brutalement réduit leurs salaires de 3 millions de tomans, une mesure qui profite aux fonctionnaires municipaux corrompus tout en les privant même de l’entretien de leurs véhicules. L’incapacité du régime à fournir les services de base a été encore plus mise en évidence à Kermanshah, où les citoyens, qui ont attendu sept ans pour obtenir un logement promis dans le cadre du « Mouvement national pour le logement », se sont rassemblés en signe de désespoir, brandissant des pancartes symbolisant les promesses non tenues du gouvernement.

Les manifestants ciblent directement le CGRI et les membres du régime

Les actions les plus importantes et les plus coordonnées de la journée ont été menées par des retraités des télécommunications, qui ont organisé des manifestations simultanées dans au moins dix provinces, dont Téhéran, Ispahan, le Khouzistan, le Gilan, le Kurdistan et Kermanshah. Leurs slogans visaient directement les empires économiques contrôlés par l’élite du régime : la Fondation coopérative du CGRI et le Quartier général de l’exécution des ordres de Khomeiny (EIKO/Setad Ejraei), une entité paraétatique sous le contrôle direct du Guide suprême. Les retraités accusaient ces institutions de piller leurs fonds de pension, scandant des slogans tels que : « Aucune nation n’a jamais connu une telle injustice !»

Pendant ce temps, à Téhéran, la corruption du régime étouffait l’avenir de la jeunesse iranienne. Pour le troisième mois consécutif, les candidats à des postes d’enseignant se sont mobilisés contre un système de recrutement truqué par le népotisme et les quotas. Après avoir été empêchés par les forces de sécurité de manifester devant le Parlement, ils ont déplacé leur manifestation vers le ministère de l’Éducation. Leur slogan central traduisait le cynisme profond de l’opinion publique : « Où est la justice au ministère islamique ?» Un candidat frustré a fait remarquer que sur les 30 000 postes promis, seuls 12 000 étaient disponibles, la plupart étant pourvus grâce à des quotas corrompus plutôt qu’au mérite.

Front de la sécurité nationale : le public rejette les milices étrangères du régime

Manifestant ouvertement la colère publique face à la politique étrangère du régime, des citoyens de Hamedan se sont rassemblés devant une université pour protester contre la présence d’étudiants affiliés aux milices irakiennes Hachd al-Chaabi. Cette manifestation était une réponse directe aux informations faisant état d’un accord visant à placer des membres de cette force mandatée par l’Iran dans les universités iraniennes, dont au moins 95 ont déjà été recrutés. Cette manifestation témoigne d’un rejet public clair de la politique du régime consistant à canaliser les ressources nationales vers des milices étrangères, tandis que la population iranienne souffre. La réponse du régime a été révélatrice : les forces de sécurité ont déployé des canons à eau pour disperser la foule, qui a scandé avec défi : « Lâche, lâche !»

Les événements du 6 octobre ne sont pas une série de griefs isolés, mais un verdict puissant et unifié du peuple iranien sur l’illégitimité du régime. La colère est organisée, généralisée et traverse toutes les couches sociales. Qu’il s’agisse de réclamer du pain et des salaires équitables, de scander contre le pillage institutionnel du CGRI ou de rejeter les mandataires étrangers du régime sur son territoire, le message est un. Le peuple iranien identifie clairement la théocratie au pouvoir comme la seule source de ses souffrances. Ces manifestations ne sont pas des appels à l’aide disparates ; elles sont le signe avant-coureur indéniable d’un soulèvement national plus vaste.