mardi, mai 13, 2025
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Commémoration internationale à la mémoire des martyrs des exécutions politiques sous le shah d’Iran

Commémoration internationale à la mémoire des martyrs des exécutions politiques sous le shah d’Iran
Des partisans de la Résistance iranienne ont organisé un rassemblement à Cologne, en Allemagne, le 19 avril 2025

De Washington à Amsterdam, Paris, Sydney et Vancouver, les sympathisants de la Résistance iranienne ont organisé des rassemblements coordonnés ce week-end pour commémorer l’anniversaire de l’exécutions des membres de l’OMPI et des Fédayins du Peuple par le régime du Shah en avril 1972 et 1975. Ces événements, organisés dans plus d’une douzaine de villes sur quatre continents, portaient un message non seulement tourné vers le passé, mais aussi vers l’avenir de l’Iran : le rejet de toute forme de dictature, qu’elle soit monarchique ou théocratique.

Cet anniversaire, connu en Iran sous le nom de « 30 Farvardin », commémore deux des moments les plus marquants et les plus brutaux de l’histoire politique moderne de l’Iran. Le 19 avril 1972, quatre dirigeants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) – Ali Bakeri, Nasser Sadegh, Mohammad Bazargani et Ali Mihan-Doust – furent fusillés après des mois de torture. Trois ans plus tard, le 18 avril 1975, neuf prisonniers politiques, dont deux dirigeants de l’OMPI et sept membres de l’Organisation des guérilleros fedaïs du peuple iranien, furent extraits de leurs cellules et abattus sur les collines d’Evine lors d’une opération secrète ordonnée par la SAVAK. Le régime du Shah affirma plus tard que ces hommes avaient été tués « alors qu’ils s’évadaient ».

Cette année, les rassemblements en hommage aux victimes ont constitué un moment fédérateur pour les Iraniens de l’étranger qui soutiennent la vision d’une république laïque et démocratique et rejettent tout retour à la monarchie ou la poursuite du régime clérical. Des manifestations ont eu lieu dans des villes comme Amsterdam, Paris, Berlin, Cologne, Stockholm, Bucarest, Sydney, Toronto, Vancouver et Berne, avec un slogan commun : « Non au Shah, non aux mollahs ».

À Paris, le député français Pierre-Yves Bournazel s’est adressé aux manifestants place Colette en déclarant : « Le peuple iranien mérite la liberté et il en est privé. Nous appelons à la libération immédiate des prisonniers politiques en danger.»

À Berlin et à Cologne, des alliés kurdes du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) ont participé aux manifestations, brandissant drapeaux et banderoles dénonçant la République islamique et mettant en garde contre tout retour à un régime dynastique.

À Amsterdam, des manifestants se sont rassemblés place du Dam le 19 avril, rejoints par des leaders de la société civile néerlandaise. Des voix de toutes les générations, des jeunes militants iraniens aux militants chevronnés, se sont exprimées en faveur du Plan en dix points de Maryam Radjavi, qui appelle à des élections libres, à l’égalité des sexes, à un pouvoir judiciaire indépendant, à la séparation de la religion et de l’État, et à un Iran non nucléaire. « Zolang tirannie bestaat, blijft de roep om vrijheid klinken », a déclaré un intervenant. « Tant que la tyrannie existera, le cri de liberté sera entendu. »

À Stockholm, le message était tout aussi ferme : « Du Shah aux mollahs, le message est clair : le peuple iranien les rejette tous.»

L’Amérique du Nord a également connu des rassemblements parallèles. À Washington, des partisans de la Résistance iranienne ont organisé une exposition de photos sur le terrain du Capitole, rendant hommage aux victimes des deux régimes. Une déclaration de l’Organisation des communautés irano-américaines (OIAC) indiquait : « Pendant plus de 50 ans, deux régimes dictatoriaux ont imposé des lois draconiennes et s’en sont pris aux plus brillants Iraniens. Pourtant, aujourd’hui, les images des âmes courageuses qui ont sacrifié leur vie nous rappellent que les ténèbres prendront bientôt fin.»

Des rassemblements à Toronto et à Vancouver ont fait écho à ces thèmes, soulignant que les exécutions de 1972 et 1975 n’étaient pas des crimes isolés, mais s’inscrivaient dans une tendance historique plus large visant à museler la dissidence, une pratique qui perdure encore aujourd’hui sous le régime clérical. Un message lu à haute voix dans les deux villes a qualifié les exécutions de 1975 de « l’un des crimes les plus honteux du régime du Shah » et a souligné que Parviz Sabeti, le responsable de la SAVAK impliqué dans les meurtres, demeure politiquement actif aujourd’hui.

Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, a adressé un message aux rassemblements : « Non au Shah, non aux mollahs — victoire à la révolution démocratique du peuple iranien. Le sang versé sous les deux dictatures a tracé la voie vers une république démocratique qui ne peut plus être ignorée.»

À Bucarest, les Iraniens se sont rassemblés pour commémorer solennellement les exécutions de Farvardin, élevant des portraits des victimes et faisant écho au même message partagé sur tous les continents : l’avenir appartient à un Iran libre, et non aux monarques ou aux mollahs.

Ces manifestations mondiales ont fait écho à une vague de défiance parallèle en Iran, où, malgré une surveillance étroite et la menace constante d’arrestation, les unités de résistance affiliées à l’OMPI/MEK ont mené plus de 60 commémorations dans les grandes villes. De Téhéran et Machhad à Ispahan, Zahedan et Tabriz, les militants ont placardé des affiches, déposé des fleurs sur les tombes des martyrs et peint à la bombe.
Des slogans dénonçant à la fois le Shah et le régime clérical actuel ont été brandis.

Au cimetière Behesht Zahra de Téhéran, des messages tels que « Nous jurons par le sang de nos camarades : nous résisterons jusqu’au bout » et « Mort à l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du Guide suprême » ont réaffirmé que l’appel à la justice et à la liberté reste aussi présent dans les rues d’Iran que parmi les voix exilées à l’étranger.

Dans des dizaines de villes, les rassemblements ont servi non seulement de mémorial, mais aussi de signal clair que le mouvement de résistance iranien reste connecté au monde entier, profondément organisé et fermement ancré dans une longue histoire de sacrifices. Le message, qui a résonné dans toutes les capitales, était clair : le peuple iranien est déterminé à enterrer la dictature sous toutes ses formes – et il n’est pas seul dans ce combat.