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IRAN : Les leçons que l’on peut tirer de 13 ans de tromperies par le régime iranien

Il y a treize ans, le 14 août, la Résistance Iranienne, s’appuyant sur des informations réunies par l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), révélait pour la première fois l’existence des sites nucléaires de Natanz et d’Arak. Les révélations ont amorcé les premières inspections de sites nucléaires iraniens par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique et le régime de sanctions du Conseil de Sécurité contre Téhéran.

M. Alireza Jafarzadeh, qui a fait ces révélations lors d’une conférence de presse à Washington le 14 août 2002, a écrit dans un article de Fox News vendredi : « Treize ans après Natanz, je crains que le JCPOA [Plan Global d’Action Conjoint] n’ait servi qu’à faire perdurer le même comportement. L’hypothèse que les mollahs, fourbes, ont soudainement changé d’avis est erronée. »

Texte de la tribune libre d’Alireza Jafarzadeh publié sur Fox News le 14 août 2015 :

Alors que j’entrai dans le Willard Intercontinental Hotel à Washington pour révéler pour la première fois l’existence en Iran des sites nucléaires de Natanz et d’Arak, j’étais loin de me douter que cette révélation entraînerait une réponse internationale, qui a perduré depuis.

Si le principal mouvement d’opposition, les Moudjahidine du Peuple, n’avait pas fourni des efforts assidus et permanents pour dévoiler le programme nucléaire militaire clandestin de Téhéran, les mollahs seraient aujourd’hui en possession de la bombe.

Dans ses mémoires, le président du régime iranien Hassan Rohani a reconnu le rôle de l’opposition iranienne, écrivant : « La réalité concernant la découverte du site de Natanz, c’est que les Monafekin [OMPI] y ont contribué. Ils avaient plusieurs sources d’information… Ils se sont rendus compte de certaines allées et venues dans la zone de Natanz… Ils se sont même approchés de très près, ont photographié le site et réuni des informations. »

Une rafale d’informations supplémentaires s’est abattue ensuite, prenant le régime complètement au dépourvu, avant qu’il ne se presse d’entraver et de contourner toute surveillance internationale supplémentaire.

En février 2003, l’OMPI a dénoncé l’utilisation de la Kala Electric Company comme couverture pour de l’enrichissement d’uranium. Elle a également dévoilé des activités d’enrichissement de laser sur les sites de Lashkar-Abad et Lavizan-Shian, où il est plus tard devenu évident que l’Iran avait effectué des travaux d’armement nucléaire.

Après une coopération réticente d’abord, la stratégie de Téhéran a été de tricher, de refuser l’accès, de supprimer des preuves, de faire obstacle aux requêtes de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA).

Téhéran a toujours refusé l’accès à la base militaire de Parchin, un site exploité pour une variété d’activités, dont des essais d’explosifs associés à des détonations nucléaires.

L’OMPI avait révélé le site d’enrichissement hautement fortifié et en construction de Fordow dès 2005, mais Téhéran n’a pas permis d’y accéder avant 2009. Près d’une douzaine d’autres sites nucléaires, ainsi que des scientifiques, des experts et des documents essentiels sont restés hors de portée de l’AIEA.

Dans ce contexte, il y a peu de raisons de croire que le Plan Global d’Action Conjoint (JCPOA) puisse avoir un réel dénouement positif.

L’accord concède à Téhéran un préavis d’au moins 24 jours avant les inspections, lui offrant l’opportunité de manipuler des preuves, de décontaminer des lieux, de raser des bâtiments, d’éliminer des équipements, et d’échapper à toute surveillance véritable de la même façon qu’il l’a fait à de nombreuses reprises.

D’ailleurs, des images satellites obtenues récemment par les agences de renseignement américaines montrent que l’Iran a nettoyé le site de Parchin en dépit des demandes d’accès de l’AIEA. L’explication aberrante de Téhéran après la signature du JCPOA sur le nettoyage de Parchin donne une idée de son mode opératoire futur.

Treize ans après Natanz, je crains que le JCPOA (Plan Global d’Action Conjoint) n’ait servi qu’à faire perdurer le même comportement. L’hypothèse que les mollahs, fourbes, ont soudainement changé d’avis est erronée.

Loin d’avoir changé d’avis, le Guide Suprême de l’Iran a craint que les sanctions ne mènent à une agitation politique, similaire aux soulèvements de 2009. L’Iran n’avait qu’un objectif pour ces négociations : obtenir une levée des sanctions tout en préservant toute l’infrastructure nucléaire.

Une politique appropriée envers l’Iran reconnaîtrait l’histoire de Téhéran et ses intentions véritables. Cela veut dire que Washington doit maintenir la pression jusqu’à ce que le régime ouvre l’accès à ses sites nucléaires et militaires.

Tel quel, le JCPOA peut tenir les armes nucléaires hors de portée des mollahs pour un court laps de temps. Mais à long terme, la solution ultime à la crise nucléaire est dans la chute du régime théocratique. Toute autre solution relève du fantasme.

Le peuple iranien comprend cela. Après que l’accord ait été annoncé, les rues de Téhéran étaient emplies de slogans de liberté. Le peuple iranien n’a pas confiance en ce régime. Les Etats-Unis ne devraient pas avoir confiance non plus.

Alireza Jafarzadeh, le directeur adjoint du Conseil National de la Résistance Iranienne à Washington, est reconnu pour avoir dévoilé les sites nucléaires de Natanz et d’Arak en 2002, incitant les inspections de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique. Il est l’auteur de La Menace iranienne (Palgrave MacMillan, 2008).

 

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