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Iran : Des sanctions intelligentes, la clé pour maîtriser les mollahs

Struan StevensonPar Struan Stevenson*

Scotland on Sunday, 7 juin – Cette semaine, le guide suprême de l'Iran aura une chance d’ « élire » son favori à la tête de la République islamique. Car, contrairement à l'Europe démocratique, l'Iran est gouverné par des dictateurs théocratiques, c’est pourquoi les élections sont une farce.

Les mollahs intégristes répriment violemment le peuple iranien. Des milliers de personnes attendent dans le couloir de la mort et l'Iran est reconnu comme étant le plus prolifique sur le plan des pendaisons de mineurs, ses tribunaux en ayant tué des dizaines ces trois dernières années. Le mois passé, il pendu Delara Darabi, une jeune artiste talentueuse, pour un crime présumé qu'elle avait nié avoir commis à l'âge de 17 ans.

Depuis la révolution islamique de 1979, plus de 120.000 prisonniers politiques ont été exécutés. Le régime utilise plus de 170 formes de tortures physiques et psychologiques, y compris les pendaisons publiques, la lapidation, l'amputation, arracher les yeux et vider les prisonniers de leur sang.

Mahmoud Ahmadinejad, qui est le favori du guide suprême, Khamenei, pour continuer à la présidence, a également ordonné une vague de répression contre les universités et les femmes. Près d'un million d'Iraniens ont été harcelés dans la rue par les forces de sécurité l'année dernière. Néanmoins, les universités iraniennes ont été un foyer d’activisme et de protestations, et les Iraniens ont organisé 8.000 actes de protestations contre le pouvoir l'an dernier. Le mois dernier, plusieurs centaines d'enseignants ont scandé «mort au dictateur » lors d'une manifestation à Téhéran malgré le redoutable appareil de sécurité du régime.

En dépit d’un climat de répression croissante, des millions d'Iraniens réclament les libertés prônées par le parlement en exil du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), et sa présidente-élue Maryam Radjavi, que j'ai invitée au Parlement européen en tant que co-président de l’intergroupe des Amis d’un Iran libre à plusieurs reprises, agissant comme la voix de ces millions de personnes aspirant au changement.

Ahmadinejad avait promis d'apporter les revenus du pétrole à la table des pauvres Iraniens. Il avait promis d'éradiquer la pauvreté et de lutter contre le chômage.

Au pouvoir, il a remis des contrats lucratifs à ses partisans, y compris ses anciens collègues dans le Corps des gardiens de la Révolution. Sous son contrôle, le taux officiel de l’inflation annuelle en Iran a atteint 29,4 % et le prix des produits alimentaires a augmenté en moyenne de deux à cinq fois.

Plutôt que de travailler à résoudre les problèmes financiers de la population, l'Iran consacre des milliards de dollars par an à son programme d'armes nucléaires illégal et envoie de l'argent à des groupes terroristes, comme le Hamas et le Hezbollah, pour faire dérailler le fragile processus de paix au Moyen-Orient.

Depuis que le CNRI a sonné l'alarme sur les sites nucléaires de l'Iran, à Natanz et Arak en 2002, les dirigeants européens ont perdu du temps à tenter de négocier avec le régime et à offrir de nombreuses concessions.
 
Les autorités de l'Union européenne ont misé sur un changement d’attitude et la modération des mollahs. Mais, la modération du régime intégriste de l'Iran n’est qu’un mirage. Les mollahs ont ignoré les nombreuses mesures incitatives.

Les dirigeants de l'UE doivent réaliser que le régime est intéressé par des négociations uniquement pour gagner du temps dans le but de faire avancer ses projets nucléaires. L’indulgence des sanctions en vigueur ont peu d'effet, notamment parce que l'UE reste le plus grand partenaire commercial de l’Iran. Mais le temps est désormais compté.

Heureusement, sous l'administration Obama, les perspectives de frappes aériennes américaines ne sont plus de mise. Mais, la politique actuelle de l'UE de complaire au régime a eu pour effet de le rendre plus arrogant dans son comportement illégal.

À un moment où les Iraniens aspirent au changement, Radjavi dit que l'UE devrait tendre la main de l'amitié. Des sanctions complètes et intelligentes sont nécessaires pour cibler la survie économique des mollahs. Cela devrait être couplé à un soutien occidental pour un changement démocratique par le peuple iranien et sa résistance organisée.

Plusieurs centaines de collègues au Parlement européen ont déclaré leur soutien à cette «troisième option», signalant que la population européenne se tient aux côtés des millions d’Iraniens qui aspirent à la liberté. Les dirigeants de l'UE devraient réagir rapidement.

Nous devrions nous estimer heureux d’avoir des élections libres et équitables en Europe, car c'est un rêve lointain en Iran.

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Ces cinq dernières années, l’eurodéputé écossais Struan Stevenson, a été co-président de l’Intergroupe des Amis d'un Iran libre au Parlement européen, où il vient d’être réélu.