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Iran : dans les secrets de la base de Pazouki

Localisation de la base de Pazouki, au nord-est de Téhéran. (DR)
Des combattants chiites s’entrainent dans cette base gardée secrète avant d’aller combattre en Syrie. Révélations.

Par Karen Lajon
JDD, 3 aout – C’est de là qu’ils partent. De la base de Pazouki, située au sud-est de Sorkheh Hesar Park, lui-même situé au nord-est de Téhéran. Un immense terrain d’entraînement à ciel ouvert. On y trouve des bataillons de combattants irakiens surentraînés qui seront ensuite envoyés sur la base de Saheb al-Zaman, située elle, en Syrie, afin de se battre. Cette base de Pazouki très ancienne a été réactivée, il y a un an et n’accueille que les Irakiens chiites, les Iraniens ne mélangeant pas les nationalités. Les instructeurs proviennent de la Force Qods (Force extraterritoriale des Gardiens de la Révolution) et les entraînements qui s’apparentent à de la guérilla urbaine, durent deux semaines.
Ce sont des troupes paramilitaires destinées à aller directement à l’accrochage. En fait, l’Irak est devenu une importante porte d’entrée pour fournir une assistance à Bachar. Le Mollah Mehdi Taeb, un proche collaborateur du Guide et chef de la « base Ammar » une institution chargée de la répression (qui commande les agents en civil), a avoué le 14 février 2013, que l’existence du régime des mollahs dépend de celle de la dictature syrienne. Il a déclaré lors d’un rassemblement de la milice Bassidj des universités que « la Syrie est la 35e province et une province stratégique pour nous ». Il a ajouté : « Si l’ennemi nous attaque et cherche à prendre à la fois le contrôle de la Syrie et du Khouzistan (province iranienne), la priorité réside dans le maintien de la Syrie, parce que si nous maintenons la Syrie, nous pourront reprendre le Khouzistan. Cependant, si nous perdons la Syrie, nous ne serons pas en mesure de tenir Téhéran ».

De leur côté, les Moudjahidines du Peuple (OMPI) qui ne ratent pas une occasion de narguer le régime ont tenu leur conférence international à St-Denis pour le mois du Ramadan, le jour même de l’investiture du nouveau président iranien, Hassan Rohani, à Téhéran. Des délégations de 30 pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, notamment de Syrie, d’Egypte, d’Irak, de Jordanie, de Palestine, d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, du Yémen, du Koweït, du Bahreïn, d’Iran, d’Afghanistan, du Sénégal, ainsi que de France, d’Italie ont pris part à cette réunion, organisée par le Comité arabo-musulman en défense des résidents d’Achraf.

Comme toujours ces dernières années et depuis que l’OMPI est devenue fréquentable (les Etats-Unis ont retiré l’OMPI de la liste des organisations terroristes dans le monde en 2012), des personnalités politiques éminentes (qui ne seraient pas rémunérées) des Etats-Unis et d’Europe ont assisté à la conférence, présidée par Sid Ahmad Ghozali, ancien premier ministre algérien. Tom Ridge, premier secrétaire d’Etat à la sécurité intérieure des Etats-Unis et ancien gouverneur de Pennsylvanie et l’un des plus fervents soutiens de l’organisation, devait prendre la parole. Parmi les autres intervenants de cette soirée, figuraient entre autre, Yves Bonnet, préfet honoraire et ancien directeur de la DST, Mgr Jacques Gaillot, Khalil Meroun, recteur de la mosquée d’Evry. Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, a pour sa part appelé l’ensemble des musulmans à se rassembler dans un front unique face à cette dictature et le terrorisme et l’intégrisme qu’elle dirige. « Rohani fait partie du système depuis 30 ans. Il est une figure clé du système militaire, du renseignement et de la sécurité du régime. Il a été 16 ans secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale. Il a aussi été membre du Conseil suprême de la défense pendant des années », n’a-t-elle pas manqué de rappeler.
Karen Lajon – Le Journal du Dimanche
samedi 03 août 2013