CNRI – Durant ces trois mois de lété 2006, on a assisté à la montée de la répression des femmes en Iran. Chaque année lors de la saison chaude, la dictature religieuse sen prend aux femmes et à leurs tenues. Ce régime misogyne prend pour prétexte une infraction au code vestimentaire quil appelle «le voile », et lance la chasse aux «mal-voilées».
Dun côté les interpellations de rues avec interrogatoire et fouille sur place, les arrestations, le fouet et la prison se multiplient. De lautre, les « crimes dhonneur » sont légitimés, les suicides et les immolations banalisés, tout comme dautres tragédies sociales qui poussent les femmes et les jeunes filles à fuir le foyer familial ou encore, désespérées et ne supportant plus les humiliations légales, elles se suicident.
1- Exécutions et peines de mort
– Durant ces trois mois dété, il y a eu un cas de lapidation dans la prison de Machad, rapporté par lagence de presse officielle Kouroch le 4 juillet.
– Par ailleurs durant cette même période, 15 femmes ont été condamnées à mort.
2- Les manuvres répressives
– Le plan « carton jaune et rouge » lancé le 10 juin et qui sest poursuivien juillet, a pris à partir du 6 juillet, une dimension judiciaire (Journal Entekhab, 9 juillet)
– Le plan de sûreté sociale lancé vers la fin du mois de juin, vise à lutter contre les infractions au code vestimentaire, les soirées mixtes, les femmes SDF et des rues, et les déviations culturelles (Agence de presse Fars, 8 juin)
– Les femmes qui ne respectent pas la « tenue islamique » malgré plusieurs avertissements, seront passible damendes, de peines de fouet et de prison (Agence de presse Fars, 5 août)
– Lancement du « plan pudeur » contre les employées « mal-voilées » dans les administrations (journal Aftab 10 juin)
– Le plan de remise en ordre de la mode vestimentaire adopté en mai au parlement a été mis en uvre cet été avec des défilé de mode islamique (Site Aftab, 10 août).
Ces plans se sont déroulés dans plusieurs provinces comme Fars (sud), Golestan (nord), Ispahan (centre), Semnan (nord) et dautres encore. Les plans de sûreté sociale ont été appliqués dans tout le pays.
Conséquences de ces plans pour les femmes
Arrestations : plus de 1950
Ouvertures de dossiers judiciaires : 462
Interrogatoires de rue : 234 089
Confiscations du véhicule pour délit dêtre « mal voilée » : 1152
Confiscations du véhicule pour être dêtre « mal voilée » pour le seul mois de septembre : 1149
Soutirer un engagement de respect du code vestimentaire : 454 287 (pour le seul mois de septembre : 63.963)
Pose de scellés sur des lieux où les valeurs de la dictature religieuse nont pas été respectées : 1000 (pour le seul Téhéran)
Descente dans les soirées mixtes : 40 (pour le seul Téhéran)
3- Les catastrophes sociales
Durant ces trois mois dété, on a dénombré 15 crimes dhonneur, deux suicides (dont celui dune jeune fille de 12 ans), 20 immolations par le feu (dont une jeune fille de 16 ans), 7 assassinats de femmes.
4- La souffrance des femmes en Iran à travers les chiffres
– Le nombre des fugueuses atteint au moins 300.000 femmes. 86% des filles qui fuguent pour la première fois sont victimes dagressions sexuelles (Agence de presse ILNA, 24 juin)
– Les victimes de la corruption et de la prostitution ont atteint des sommets et les lieux de prostitution dans le seul Téhéran sélèvent à 8000 (Agence de presse Ilna, 24 juin).
– 54 jeunes femmes iraniennes de 16 à 25 ans sont vendues tous les jours à Karachi au Pakistan (Agence de presse Ilna, 24 juin)
– Dans la province de Kohguilouyeh et Boyer Ahmad (dans le sud-ouest) 98,1 % des suicide de femmes à travers la province, sont des immolations. Comparé au suicide des hommes, ce chiffre est trois fois plus élevé que partout dans le monde (Agence de presse Ilna, 4 juillet).
– Selon un conseiller du gouverneur de la province dIlam (ouest de lIran) qui compte le plus grand nombre de suicides du pays on dénombre dans lannée environ 400 cas de suicides, dont 220 femmes, dans cette province de 580 000 habitants. La majorité de ces femmes choisissent de simmoler par le feu (journal Rouz, 14 juillet).
– Le taux de suicide en Iran est le plus élevé au monde et chaque année, 7000 personnes se suicident dont la plus grande partie sont des femmes (Agence de presse Ilna 24 juin).
– Plus de 8 millions de femmes en Iran vivent dans la misère totale. De plus le nombre de jeunes souffrant de troubles mentaux est de 8 à 10 millions dont la majorité sont des filles (Agence de presse Ilna 24 juin).
– Selon les chiffres publiés par lorganisation carcérale, sur un ensemble de 5 185 femmes incarcérées en Iran, 40% le sont à cause de la drogue. 54% des droguées sont mariées. Un autre chiffres du centre de lutte contre la drogue, indique que la moitié des femmes droguées ont été au moins une fois violées (Chahrzad News, 10 août).