vendredi, mars 29, 2024
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Manifestations en Irak, au Liban et en Syrie : un coup dur pour la ‘’profondeur stratégique’’ du régime iranien

Manifestations contre les ingérences iraniennes à Beyrouth.

Les protestations en cours en Irak, en Afghanistan et au Liban contre la corruption et en particulier l’ingérence du régime iranien dans ces pays sont considéré par les observateurs un coup dur pour la soi-disant « profondeur stratégique » du régime iranien.

La nouvelle vague de manifestations en Syrie, en particulier dans les régions sous le contrôle de Bashar-al-Assad, avec une majorité de chiites alaouites, est un coup dur pour l’ingérence du régime iranien dans ce pays.

Le régime iranien a activement participé à l’oppression du peuple syrien depuis les tout premiers jours du soulèvement national syrien en 2011, qui faisait partie du printemps arabe. L’objectif du régime était de maintenir Bachar-al-Assad, son allié de longue date, au pouvoir. Le rôle dévastateur du régime iranien en Syrie a transformé ce pays en ruine, faisant des millions de morts et de blessés et de déplacés. Des membres des Gardiens de la révolution du régime (CGRI) et de ses groupes terroristes par procuration tels que le Hezbollah et la ‘’Force de mobilisation populaire irakienne (PMF)’’ ont commis des crimes odieux en Syrie et en Irak, tels que le meurtre de civils innocents, la torture et le viol d’enfants, d’hommes et de femmes.

Dans une autre développement, après un long silence dû à la pandémie de coronavirus, le peuple libanais est descendu dans la rue pour protester contre la corruption du gouvernement et le rôle néfaste du Hezbollah qui met en œuvre la politique du régime iranien. Les gens ont déchiré les photos du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et ont demandé que le Hezbollah soit désarmé.

En outre, le soulèvement national qui a éclaté en Irak début octobre est entré dans sa nouvelle phase au cours des derniers jours. L’objectif principal des manifestations est de libérer le pays et de mettre fin à l’ingérence meurtrière du régime iranien en Irak. Le régime iranien a progressivement occupé l’Iraq après la deuxième guerre du Golfe en 2001. Qassem Soleimani, le commandant désormais éliminé de la Force extraterritoriale Qods du CGRI-pasdaran, a joué un rôle clé dans la mise en œuvre de la domination du régime en Irak et les exactions contre le peuple irakien. Maintenant, après des mois de manifestations, le nouveau gouvernement irakien tente de satisfaire les manifestants et de se rapprocher des États-Unis.

Le quotidien officiel Keyhan, connu pour être le porte-voix du guide suprême du régime, Ali Khamenei, a écrit le 9 juin : «Voter pour la présence continue des Américains, l’élimination des forces populaires et se distancier des vrais alliés (les trois principales revendications américaines dans les pourparlers) pourraient, au cours des prochains mois apporter la douceur décroissante de l’aide financière de Trump aux Irakiens par le biais de ses alliés du régime, mais la douceur de ces dollars sera bientôt remplacée par l’amertume du retour de terreur et d’insécurité et le monstre de l’Etat islamique. Ensuite, il n’y aura pas de PMF pour combattre Daech, et les États-Unis seront loin et donc incapables d’aider [l’Irak]. »

C’est une menace claire de terrorisme, mais cela montre la misère du régime. En effet, l’ingérence meurtrière du régime en Irak et en Syrie et la conduite d’une guerre sectaire et, surtout, l’interprétation médiévale et réactionnaire de l’islam par les mollahs ont ouvert la voie à l’émergence de l’État islamique.

Ali Bigdeli, l’un des experts du régime, a déclaré dans un article publié le 30 novembre 2019 dans le quotidien officiel Jahan-e Sanat: «Les récents incidents en Irak envoient des messages différents. Pourtant, le message le plus important est adressé à l’Iran. Si cette crise se poursuit en Irak, l’Iran recevra davantage de messages décevants. »

En plus de l’Iraq, des informations provenant d’Afghanistan indiquent qu’il y a eu des manifestations devant l’ambassade et les consulats du régime dans différentes parties de l’Afghanistan, des gens réclamant la fermeture des centres diplomatiques du régime iranien. Ces manifestations ont éclaté à la suite des récents crimes du régime qui ont tué des Afghans, brûlé une voiture avec des migrants afghans en Iran et noyé 50 autres migrants qui étaient allés en Iran dans l’espoir de trouver du travail et de financer leurs familles démunies.

Le mercredi 10 juin 2020, les républicains ont présenté un nouveau projet de loi aux États-Unis. Le Congrès a appelé le paquet de sanctions globales, qu’ils ont appelé «les plus grandes sanctions contre le régime». Ce paquet demande au gouvernement américain de répertorier les milices mandataires soutenues par l’Iran en Irak et en Syrie comme «organisations terroristes étrangères».

Ces nouvelles sanctions ainsi que les soulèvements dans ces pays resserrent le nœud coulant autour du cou du régime et le poussent davantage vers un déclin stratégique.

Le fondateur du régime iranien, Rouhollah Khomeini, et son successeur rêvent depuis longtemps d’un empire islamique. En fait, le régime repose sur deux piliers : l’oppression en interne et l’exportation du terrorisme. Pour avoir poursuivi son rêve d’un empire islamique, le régime des mollahs considère l’Iraq, le Liban et la Syrie comme sa profondeur stratégique.

Les manifestations à l’échelle nationale contre les mollahs en novembre qui ont ébranlé les fondements du régime, ont été un coup dur pour le pilier de l’oppression intérieure du régime. Les soulèvements ont montré que le conflit entre le peuple iranien et le régime a atteint un point irréversible. Fébrile, la société iranienne a besoin d’une étincelle pour exploser. Les manifestations en Irak, en Syrie et au Liban sont conformes au soulèvement du peuple iranien.

L’élimination de Qassem Soleimani, en tant que cerveau terroriste irremplaçable du régime, a porté un coup majeur à la soi-disant profondeur stratégique du régime. Ces développements révèlent la faiblesse du régime dans des pays qui sont au centre de l’expansionnisme des mollahs depuis des années. Maintenant, en raison des fortes pressions exercées sur le régime pour qu’il se retire de Syrie et d’Irak, de son échec économique en raison des sanctions et de l’incapacité de faire face aux coûts énormes de ses mercenaires dans ces pays, le régime n’est plus en mesure de s’appuyer sur le terrorisme et la prise d’otages comme par le passé. Si c’est le cas, il sera plus isolé qu’auparavant.