Dans une démonstration flagrante de la politique de complaisance des gouvernement occidentaux envers le régime iranien, le ministre italien de la Justice Carlo Nordio a décidé de suspendre l’extradition de Mohammad Abedini Najafabadi, un ressortissant iranien accusé par les États-Unis d’avoir transféré des technologies militaires à Téhéran. Cette décision intervient quelques jours seulement après la libération de la journaliste italienne Cecilia Sala d’Iran, une évolution que beaucoup considèrent comme faisant partie d’une tendance inquiétante à capituler face à la diplomatie des otages du régime.
Abedini, arrêté à Milan le 17 décembre à la demande de Washington, est accusé d’avoir facilité le transfert de technologies sensibles de navigation de drones à l’Iran. Ces technologies auraient été utilisées lors d’une attaque meurtrière contre une base militaire américaine près de la frontière jordano-syrienne en janvier 2024, qui a coûté la vie à trois soldats américains. Malgré ces graves allégations, le ministère italien de la Justice soutient que les infractions ne constituent pas des crimes selon la loi italienne ou manquent de preuves suffisantes.
L’intervention du ministre Nordio a été vivement critiquée, car elle envoie un signal clair de capitulation face aux tactiques coercitives de Téhéran. Alors que les autorités italiennes affirment que les violations des sanctions américaines ne sont pas passibles de poursuites en vertu de leurs lois, les implications plus larges de cette décision mettent en évidence une tendance des gouvernements occidentaux à faciliter le réseau mondial de répression et de terrorisme de l’Iran par l’inaction et l’apaisement.
La libération de Sala : un précédent dangereux
Cecilia Sala, une journaliste italienne arrêtée à Téhéran le 20 décembre, a passé trois semaines en isolement avant d’être libérée la semaine dernière. Les autorités iraniennes ont cité de vagues allégations de « violation des lois », bien que sa détention soit largement considérée comme une mesure de représailles à l’arrestation d’Abedini. Alors que le régime iranien nie tout lien entre les deux affaires, le moment choisi pour la libération de Sala – quelques jours avant la demande de Nordio de stopper l’extradition d’Abedini – met en évidence l’utilisation par Téhéran de ressortissants étrangers comme monnaie d’échange.
Il ne s’agit pas d’un incident isolé. Le régime iranien a une longue tradition de prises d’otages pour obtenir des concessions politiques. La stratégie de Téhéran exploite la réticence de l’Occident à rester ferme, créant un tourbillon d’arrestations de ressortissants étrangers et de négociations diplomatiques.
Complaisance : un feu vert pour la prise d’otages
L’échec de l’Occident à affronter les tactiques malveillantes de Téhéran a enhardi le comportement du régime. De la libération d’Assadollah Assadi, diplomate terroriste impliqué dans un attentat à la bombe déjoué en Europe, aux discussions en cours sur d’éventuelles concessions dans l’affaire Hamid Noury – un personnage clé impliqué dans le massacre de prisonniers politiques de 1988 – et maintenant à la gestion de l’extradition de Mohammad Abedini, les gouvernements occidentaux continuent de privilégier l’opportunisme à court terme au détriment de la sécurité et de la justice à long terme.
Alors que l’Occident continue de calmer Téhéran, les victimes du régime – tant sur le plan national qu’international – en paient le prix. La stratégie de Téhéran de la diplomatie des otages n’est pas une simple tactique ; c’est une politique calculée qui prospère sur la complaisance des gouvernements qui ne veulent pas remettre en cause sa tyrannie.
Le cas de Mohammad Abedini Najafabadi devrait servir d’avertissement à la communauté internationale. Si l’Occident continue de privilégier les accords opportunistes au détriment de la justice, il ne fera pas qu’encourager le terrorisme de Téhéran, mais trahira également les valeurs qu’il prétend défendre.