Agence France Presse – La diva de la musique iranienne Achraf Al-Sadat Mortezaï, dite « Marzieh », décédée à 86 ans à Paris, a été enterrée lundi au nord de la capitale française, en présence de nombreux membres de la résistance iranienne, a constaté une journaliste de l’AFP.
Décédée le 13 octobre dans un hôpital parisien, Marzieh a été inhumée au cimetière d’Auvers-sur-Oise, en présence de plusieurs centaines de personnes, dont Maryam Radjavi, la présidente Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont faisait partie la chanteuse et de Mohammad Shams, chef d’orchestre iranien en exil, qui a composé pour elle.
Un portrait de Marzieh, cheveux blancs coiffés en queue de cheval et grand sourire, était dressé dans le cimetière.
La cérémonie avait un accent politique. « Vous êtes restée forte jusqu’à la dernière minute dans la lutte contre le régime des mollahs », a témoigné Jalal Ganjei, l’ayatollah qui dirigeait la prière, tandis que Mme Radjavi a répandu du sable d’Achraf (camp situé au nord de Bagdad abritant près de 3.500 partisans du CNRI), dans la tombe.
Marzieh avait entamé sa carrière comme actrice de théâtre à Téhéran, en 1942. Elle a connu un vif succès au cours des années 60 et 70, où elle avait sa propre émission quotidienne à la radio. Elle y interprétait les classiques de la musique iranienne et des chansons modernes.
Contrainte au silence après la révolution islamique en 1979, elle avait quitté l’Iran en 1994, annonçant son engagement aux côtés des Moudjahidine du peuple, principale composante du CNRI.
Marzieh, qui a chanté devant la reine d’Angleterre Elisabeth II, le chef d’Etat français le général Charles de Gaulle ou le président américain Richard Nixon, s’était encore produite en concert à Paris en avril 2006.