mardi, juillet 15, 2025
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Les femmes baloutches s’élèvent contre la brutalité du régime dans le village de Gunich, au sud-est du pays

Les femmes baloutches s'élèvent contre la brutalité du régime dans le village de Gunich, au sud-est du pays
L’attaque du CGRI contre le village de Gunich fait un mort et 11 blessés

Mardi 1er juillet, aux premières heures du matin, le village de Gunich, dans la province iranienne du Sistan-Baloutchistan, est devenu le dernier théâtre de violences d’État. Un raid militaire coordonné, lancé par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et les forces de l’ordre du régime, a fait au moins une mort, onze blessés, dont plusieurs grièvement, et plus de 50 arrestations, selon des organisations de défense des droits humains et des médias affiliés au régime.

L’attaque a commencé vers 5 heures du matin et s’est poursuivie pendant près de cinq heures. En l’absence des hommes du village, les femmes baloutches ont décidé de résister. Dans un acte de légitime défense, elles ont bloqué les entrées de leur village et brûlé des pneus pour empêcher les forces armées d’avancer. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des femmes lançant des pierres, érigeant des barrières de fortune et criant leur protestation sous les tirs à balles réelles.

Cette résistance n’était pas seulement spontanée : c’était un acte de défiance générationnel, ancré dans des années de répression systémique et de marginalisation de la minorité baloutche en Iran. L’attaque de Gunich est largement perçue comme la continuation des politiques brutales du régime contre les groupes ethniques, rappelant le massacre du « Vendredi sanglant » de 2022 à Zahedan, où les forces de sécurité ont tué de nombreux manifestants baloutches.

Raid meurtrier sans justification
Selon des rapports relatifs aux droits humains, les forces du régime sont entrées à Gunich sans autorisation judiciaire, prétendant faussement que les habitants étaient armés. Elles ont pris d’assaut les maisons et ouvert le feu sans discernement. La cible principale semblait être les membres de la famille Bameri, dont plusieurs protestaient contre la récente intervention militaire du régime dans la région.

Une femme, Khan Bibi Bameri, 40 ans, a été tuée lors du raid. Onze autres personnes, dont quatre filles de moins de 18 ans, ont été grièvement blessées.

Au moins deux blessés sont toujours dans un état critique aux soins intensifs de l’hôpital Khash. Le jeune âge de nombreuses victimes souligne le caractère aveugle de la violence et la propension du régime à cibler même les enfants et les femmes enceintes.

Maryam Radjavi : Hommage aux courageuses femmes baloutches
Suite à l’attaque, Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a condamné l’agression et salué le courage des femmes de Gunich. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), elle a écrit : « L’attaque brutale des Gardiens de la révolution et des forces de sécurité de l’État contre les femmes sans défense du village de Gonich, dans le comté de Khash, au sud-est de l’Iran, révèle une fois de plus le visage hideux du régime clérical misogyne.

« Parallèlement, la courageuse résistance des femmes baloutches face aux agresseurs témoigne de la détermination et de la force des femmes iraniennes dans leur lutte contre le fascisme religieux.

Lors de cette attaque brutale, une femme baloutche a perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées, certaines grièvement. Les villageoises ont résisté en jetant des pierres et en brûlant des pneus, empêchant ainsi les assaillants de revenir.

« Salut aux courageuses femmes baloutches. Mes plus sincères condoléances aux habitants de Khash et à la famille de Khan-Bibi Bameri, assassinée par les agents de Khamenei. Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés et j’appelle la jeunesse à la solidarité avec les habitants de Gonich. »

Un symbole de défiance
Les femmes de Gunich, sans armes ni protection, ont pris des mesures extraordinaires pour protéger leur communauté. Face aux tirs et à l’intimidation, elles ont élevé la voix, bloqué les routes et résisté physiquement avec seulement des pierres et de la détermination. Leur résistance est devenue un puissant symbole de courage face à la tyrannie.

Des sources locales décrivent l’atmosphère du village comme « guerrière », avec des enfants traumatisés et des familles brisées. Le raid du régime a suscité un regain d’indignation au sein de la société civile et des défenseurs des droits humains, qui affirment que cette attaque reflète un schéma plus large de répression ciblée et de nettoyage ethnique sous le régime des mollahs.

Un schéma d’oppression
La minorité baloutche en Iran souffre depuis longtemps de la négligence de l’État, de la pauvreté, de la discrimination et de répressions périodiques. L’attaque de mardi n’était pas un incident isolé, mais s’inscrivait dans une stratégie plus vaste de domination par la peur, en particulier dans les régions où vivent des minorités ethniques et religieuses.

Cette attaque, qui s’est produite dans le silence des institutions judiciaires et politiques iraniennes, met une fois de plus en évidence le manque de responsabilité de l’appareil sécuritaire du régime. Bien que Tasnim News, affilié au CGRI, ait confirmé deux décès et des dizaines d’arrestations, il n’a fourni aucune justification à ce raid meurtrier, soulignant ainsi l’impunité du régime.

Le Monde ne doit pas se taire
La tragédie de Gunich rappelle brutalement la brutalité implacable du régime, notamment envers les femmes et les communautés marginalisées. Alors que le régime resserre son emprise suite à sa guerre avec Israël et face à la montée des troubles internes, ces actes de violence risquent de s’intensifier.

Mais les femmes de Gunich ont montré au monde que même dans les moments les plus sombres, la résistance persiste. Leur prise de position est un appel à l’action : pour la justice, la responsabilité et une attention internationale portée au sort des minorités opprimées en Iran.