Reuters Faire des affaires avec lIran encourage ses ambitions nucléaires, a déclaré lundi le secrétaire américain à lEnergie, Sam Bodman, lorsquon lui a demandé sa réaction face au contrat de construction dun gazoduc dune valeur de 7 milliards de dollars conclu entre lIran, le Pakistan et lInde.
« Faire des affaires avec lIran, me semble-t-il, encourage ceci à un certain degré », a-t-il dit lors dune conférence de presse, en référence au programme nucléaire de lIran.
Les ministres du pétrole de lIran, du Pakistan et de lInde ont affirmé à Reuters samedi quils étaient très proches dun accord final sur un projet de gazoduc visant à transporter du gaz iranien en Inde, en dépit de lopposition américaine. Le ministre du Pétrole iranien Kazem Vaziri a déclaré quil espérait que cet accord final soit signé en juin à Téhéran.
Bodman a dit quil rencontrerait le ministre indien du Pétrole Murli Deora, qui assistera aussi au Forum international de lénergie à Doha.
Le projet dacheminement du gaz iranien en Inde via le Pakistan a été proposé la première fois il y a plus de dix ans, mais le processus a été ralenti en raison de lhostilité entre lInde et le Pakistan et, plus récemment, en raison de lopposition américaine aux travaux nucléaires de lIran.
Le gazoduc établirait un lien entre les abondantes réserves en gaz de lIran, les deuxièmes plus importantes réserves au monde, à léconomie indienne en expansion.
Bodman a affirmé que les prix records du pétrole, environ 75 dollars, causaient un grand « bouleversement » aux Etats-Unis et dans le reste du monde mais que les petits producteurs ne pouvaient rien y faire.
« Nous encourageons les nations productrices à bien alimenter les marchés du pétrole ; je crois quelles le font. Je les encouragerais à en faire davantage si elles le peuvent », a-t-il dit. « Nous sommes dans une situation où loffre équivaut pratiquement à la demande aujourdhui. »
Les ministres de lOPEP se sont rencontrés plus tard lundi à Doha. Ils devraient conserver leur limite de production à 28 millions de barils par jour car ils produisent déjà autant de pétrole que les raffineurs peuvent traiter.
Les Etats-Unis utilisent un quart du pétrole mondial et plus de 40 pourcent de son essence. Bodman a semblé refuser une suggestion du Fonds Monétaire International selon laquelle Washington devrait augmenter les taxes sur le carburant, parmi les plus basses du monde, afin de freiner la demande.
« Laugmentation des taxes sur le carburant ne soulève que très peu denthousiasme à Washington », a-t-il dit.
Les Etats-Unis font face à des perturbations de lapprovisionnement dans certains états où lessence est mélangée à de léthanol et où les craintes dune pénurie ont participé à laugmentation des prix.