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Expulser les réfugiés du Camp d’Achraf viole la loi internationale

 EFE, Genève, 3 juin – Expulser les réfugiés iraniens qui vivent depuis trente ans dans le camp d’Achraf, dans le nord-est de l’Irak, constituerait une violation de la loi internationale, a dénoncé le professeur de droit international de l’université John Hopkins, Steven Schneebaum.

« Expulser directement ou indirectement les habitants du camp de réfugiés d’Achraf, violerait plusieurs dispositions internationales en vigueur depuis 1950 et reprises dans plusieurs conventions », a déclaré l’avocat dans un événement qui se tenait parallèlement à la quatorzième session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Le Camp d’Achraf abrite 3.500 réfugiés opposés au régime iranien qui « sont soumis à une situation de terreur, parce qu’ils vivent sous la menace constante d’une invasion et d’une expulsion dans un lieu éloigné au milieu du désert », a ajouté Schneebaum.

Le camp était surveillé par l’armée américaine de 2003 à 2009 quand son contrôle a été transféré aux forces armées irakiennes.

Le gouvernement irakien a menacé à plusieurs reprises de déplacer le camp dans le sud du pays, mais à ce jour il n’y a pas eu d’action concrète dans ce sens.

« Les Etats-Unis ont une obligation morale mais aussi légale de protéger les intérêts des réfugiés. L’article 45 de la Quatrième Convention de Genève stipule clairement qu’une force d’occupation doit transférer la manière de protéger les personnes vivant dans la zone occupée », a rappelé le professeur, qui a annoncé que Washington aurait le droit de reprendre le contrôle du camp afin de protéger ses habitants.

Plus précisément, un groupe d’ONG, parmi lesquelles la Fondation Danielle Mitterrand et le Comité contre le racisme, a présenté aujourd’hui une déclaration au Conseil des droits de l’homme qui expose la situation au Camp d’Achraf.

Le texte rappelle les obligations du gouvernement irakien et demande l’envoi d’une mission d’enquête urgente pour surveiller le respect des droits de l’homme.

« La mission de l’ONU en Irak n’a pas de mandat spécifique pour protéger le camp, nous appelons à la création d’un mandat et que soit autorisé la visite du Rapporteur contre la torture pour enquêter sur les crimes commis par les forces irakiennes », a demandé Gianfranco Fattorini, Représentant permanent auprès de l’ONU à Genève du Mouvement contre le racisme.

Le 28 juillet, la police irakienne est entrée dans le camp d’Achraf, conduisant à des affrontements qui ont fait 11 morts et des dizaines de blessés.

Plusieurs rapporteurs des Nations unies ont demandé au gouvernement irakien à plusieurs reprises des informations sur les revendications alléguées de détention injustifiée, de mauvais traitements et de torture.