lundi, juin 23, 2025
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Un procès par contumace du régime contre la Résistance iranienne

Un procès par contumace du régime contre la Résistance iranienne
Téhéran, le 13 mai 2025 — Le régime iranien a tenu la 33e audience de son procès par contumace contre la Résistance iranienne

Le 13 mai 2025, la justice iranienne a convoqué la 33e audience de son long procès par contumace contre 104 membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) et du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Ce dernier spectacle, loin de témoigner d’une détermination judiciaire, a été dominé par des menaces désespérées et directes contre les nations européennes, notamment la France, pour avoir offert refuge aux membres de la principale opposition iranienne.

Exigences infondées et droit déformé
La rhétorique agressive du juge et président du soi-disant tribunal, Amir-Reza Dehghani, témoigne de la crainte profonde du régime clérical face à l’influence croissante de l’OMPI, tant au sein d’un Iran agité que sur la scène internationale. Ce simulacre de procès est manifestement devenu un instrument clé des tentatives effrénées de Téhéran pour contrecarrer cet élan.

Au cours de l’audience, Dehghani a lancé une tirade d’accusations et d’exigences infondées, tentant ouvertement d’intimider les gouvernements européens. Il a déclaré : « Le gouvernement français, conformément aux réglementations internationales, n’est pas autorisé à accueillir les accusés dans l’affaire Monafeghin. »

« Monafeqin » – « hypocrites » en arabe – est un terme péjoratif utilisé par le régime iranien pour diaboliser l’OMPI dans la propagande d’État.

Il a ensuite brandi une interprétation déformée de divers traités internationaux, notamment la Convention des Nations Unies contre les attentats terroristes à l’explosif et la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, pour insister sur l’obligation des pays d’accueil d’extrader les membres de l’OMPI. « Le gouvernement français et l’Union européenne… sont aujourd’hui tenus d’extrader les accusés terroristes devant ce tribunal », a proclamé Dehghani, menaçant en outre que « la nation iranienne… poursuivra sa plainte contre tous les gouvernements qui accueillent les accusés en violation du droit international. »

Dans un revirement particulièrement cynique, le juge des mollahs a affirmé que toute entrave à la comparution forcée des accusés devant son tribunal « constitue une forme d’affrontement avec la paix internationale ». Or, le régime lui-même est l’un des principaux États soutenant le terrorisme et un violateur notoire de la paix et de la sécurité internationales. Pour renforcer la façade de la demande populaire en faveur de cette mascarade judiciaire, le tribunal a également noté que « plus de 200 nouveaux plaignants » auraient été ajoutés au dossier, une tactique récurrente visant à exagérer les griefs fabriqués de toutes pièces par le régime.

Le récit du régime s’effondre face aux faits
L’illégitimité manifeste de ces procédures et l’interprétation manipulatrice du droit international par le régime sont flagrantes. La demande d’extradition est, en réalité, un appel à peine voilé à la remise de ces individus en vue d’une persécution certaine et d’une exécution probable, un sort bien connu des opposants au régime. Ce théâtre judiciaire est encore mis en évidence par la résolution du Congrès américain de 2023, qui a reconnu ces simulacres de procès comme un prétexte destiné à « justifier des complots terroristes » contre l’OMPI et à « continuer à cibler les dissidents à l’étranger ».

Cette évaluation relie directement les machinations juridiques du régime à sa crainte d’une opposition efficace et à son intention d’étendre sa répression au-delà des frontières de l’Iran. De plus, le retrait de l’OMPI de la liste des organisations terroristes par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, suivi du soutien massif et croissant de milliers de législateurs du monde entier qui reconnaissent le CNRI comme une alternative démocratique légitime, contredit catégoriquement le discours de Téhéran.

Depuis plus de deux décennies, la direction de l’OMPI défie les plus hautes autorités du régime d’obtenir un procès impartial devant un tribunal international, une offre systématiquement éludée par Téhéran. Ce refus est éloquent, suggérant que le simulacre de procédure actuel n’est qu’une tentative d’un régime acculé et dans l’impasse de trouver une « voie de sortie » pour échapper à une véritable responsabilité.

Le véritable motif d’agression du régime
Les véritables motivations de cette posture judiciaire agressive trouvent leur origine dans la peur profonde du régime. Les accusations mêmes portées lors de ce procès – « rébellion et guerre (Baqi et Moharebeh) contre le régime » – contre 104 membres du CNRI et ses dirigeants révèlent que Téhéran considère l’organisation comme une menace fondamentale et existentielle, notamment compte tenu de sa résonance croissante auprès de la population iranienne mécontente.

Cette crainte n’est pas nouvelle ; elle s’inscrit dans la continuité d’une obsession vieille de plusieurs décennies. Trente-sept ans après la fatwa de Khomeiny ordonnant l’exécution de tous les membres résolus de l’OMPI, le régime exprime sa crainte de la résilience, de la capacité organisationnelle et de l’engagement indéfectible de l’OMPI en faveur d’un Iran démocratique.

Les tentatives désespérées de s’approprier le droit international et de faire pression sur les gouvernements étrangers sont des indicateurs clairs d’un régime qui sent sa position nationale et internationale s’éroder, le poussant à tenter d’isoler sa principale opposition précisément en raison du réseau de soutien mondial croissant de l’OMPI. L’affirmation de Dehghani selon laquelle les pays hôtes portent « une responsabilité pénale devant le peuple iranien » pour avoir hébergé des membres de l’OMPI est une tentative absurde de détourner l’attention du lourd bilan du régime en matière de crimes contre le peuple iranien.