L’Iran sous le régime des mollahs enregistre le plus grand nombre d’exécutions par habitant au monde.
Mercredi, la justice du régime iranien a procédé à quatre exécutions dans une seule prison, réaffirmant ainsi son mépris des principes universels des droits de l’homme. Dans une autre prison, un jour plus tôt, la justice a finalement pendu un prisonnier qui avait déjà été transféré à l’isolement à au moins deux reprises comme forme d’exécution simulée. De telles tactiques de torture psychologique sont monnaie courante en Iran sous les mollahs et deviendront de plus en plus répandues dans les conditions actuelles.
Au premier rang de ces conditions figurent les craintes manifestes du régime de troubles publics. C’est une réalité plus ou moins constante depuis la fin de 2017, lorsque l’Iran a été secoué par le premier des trois soulèvements à l’échelle nationale. Face aux appels populaires au changement de régime, les autorités du régime ont eu recours à la répression, tuant une soixantaine de manifestants et en arrêtant des milliers d’autres. Mais cette répression n’avait qu’un bénéfice momentané pour le régime, car le soulèvement populaire s’est de nouveau manifesté à l’échelle nationale en novembre 2019.
Le deuxième soulèvement s’est avéré être encore plus grand que le premier, englobant environ 200 villes et villages, dont beaucoup que le régime a longtemps dépeint comme ses bastions de soutien. Dans toutes ces localités, des slogans comme «mort au dictateur» ont émergé spontanément des manifestations initialement déclenchées par l’annonce de la hausse du prix de l’essence. Craignant la propagation rapide du mouvement et son fort message anti-régime, Téhéran a rapidement réagi en exhortant les Gardiens de la révolution (CGRI) à mettre fin au soulèvement par tous les moyens nécessaires.
Le CGRI a ouvert le feu sur des foules de manifestants et Amnesty International a par la suite observé que des agents tiraient clairement pour tuer. L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK), par l’intermédiaire de son réseau de renseignements bien établi et compte tenu de son rôle crucial dans les manifestations, s’est mise au travail pour identifier les victimes.
Depuis près d’un an, l’OMPI rapporte que les autorités iraniennes ont tué environ 1500 manifestants pacifiques en quelques jours seulement en novembre 2019. Ce chiffre a ensuite été confirmé dans un rapport de Reuters qui citait des sources anonymes du régime iranien. Pourtant, la communauté internationale n’a pas pris de mesures concrètes pour empêcher la répétition de tels abus de la part du régime théocratique iranien.
L’échec de la communauté internationale à demander des comptes aux autorités du régime a encouragé le régime à poursuivre sa frénésie meurtrière. À cet égard, et tout en condamnant les récentes exécutions, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a exhorté «le Secrétaire général des Nations Unies, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme, les Rapporteurs spéciaux concernés et toutes les organisations internationales de défense des droits de l’homme, d’intervenir pour mettre fin à la torture et aux exécutions en Iran et de soumettre le dossier des violations cruelles et systématiques des droits de l’homme par le régime iranien au Conseil de sécurité de l’ONU.
Il est franchement choquant que de tels appels n’aient été entendus alors que l’Iran a connu sa pire répression contre la dissidence depuis plus de 30 ans. Il est encore plus choquant que le bilan de ces répressions – établi depuis 1988 – n’ait reçu que peu d’attention de la part de la communauté internationale.
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Au cours de l’été 1988, ce régime a massacré systématiquement plus de 30 000 prisonniers politiques, dont la plupart étaient membres et partisans de l’OMPI. Aucun des responsables du régime n’a jamais été tenu pour responsable des meurtres, sans parler du régime dans son ensemble. Pendant des années, le CNRI a été le fer de lance des efforts visant à stimuler une enquête dirigée par l’ONU sur ce crime contre l’humanité, dans le but ultime de déposer des accusations devant la Cour pénale internationale contre des auteurs connus qui restent encore aujourd’hui à des postes gouvernementaux de premier plan.